Aimer empêche d’agir moralement

« Thèse : Aimer empêche d’agir moralement Agir moralement : conformément aux règles de la morale → règles établies par la société pour pacifier les relations → bonne conduite.

Une action devient morale à partir du moment où autrui est en jeu Empêcher = faire obstacle A priori on devrait dire le contraire pcq si on aime on veut préserver l’autre (pour éviter de le perdre), mais en fait on va montrer qu’il y a une incompatibilité entre agir moralement et aimer. IAimer c’est préférer Rousseau : en état de nature pas d’amour (« toute femelle est bonne pour l’homme ») → l’amour débute lorsqu’il y a une élection / une préférence, *et lorsqu’il y a des règles sociales Or la morale exige de nous que l’on traite les autres également → mais = préférer qqn aux autres = donc on est incapable de placer celui qu’on aime à égalité avec les autres → notre sensibilité est prise à partie. Transition : aimer = force libidinale (Freud) → nous pousse à l’action.

Donc on pourrait se dire que justement lorsqu’on aime on est poussé à agir selon les règles morales, mais en ft non pcq on est dépendant de celui qu’on aime pcq on espère former une unité.

Et donc, pour agir moralement il faudrait se détacher de cette dépendance mais c’est impossible pcq aimer nous déconcentre.

(cf DST aimer empêche-t-il de prendre de la distance ?) IIAimer c’est être déconcentré Aimer nous plonge dans une réalité différente → tout change et tourne autour de l’être aimé.

On n’est pas objectif, et on est incapable de voir le reste (aimer nous pousse à nous isoler, à nous éloigner de la réalité cf tableau de Munsch) → on est complètement déconcentré des valeurs morales (Lucrèce) pcq plus rien n’a d’importance que la personne aimé.

→ Aimer transforme le relatif en absolu, et ce qui est dans la réalité absolu devient relatif (en l’occurrence la morale) Donc aimer nous plonge dans un état d’urgence (formule de Pascal) qui justifie la désobéissance aux règles morales On est dépossédé de son esprit, or la morale est une faculté que l’on doit entrainer, et pour se faire il faut être en possession de son esprit, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on aime. Transition : la morale devient donc dérisoire.

Pourtant il n’est pas impossible d’agir moralement lorsqu’on aime, ou en tout cas on l’impression que c’est moral, mais en réalité ça ne l’est pas pcq lorsqu’on aime on est tj intéressé.

(Différence action par devoir et conformément au devoir) IIIAimer c’est intéressé On ne peut pas être impartial en amour pcq c’est un choix, et on ne peut pas être désintéressé pcq on est dépendant de l’autre, or le désintéressement c’est le critère de la morale (Kant).

Donc si on agit moralement lorsqu’on aime c’est une fausse. »