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Ai-je raison de désirer ?

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« Corrigé envoyé par : Nom Jexou E-mail : [email protected] CORRECTION DE DISSERTATION autour du sujet suivant : « Ai-je raison de désirer ?» Introduction : Le désir est nécessaire à l'homme dans la mesure où il ne peut pas s'en passer : son désir se confond avec la vie elle-même qui se déploie à travers ses formes spécifiques ( végétales, animales et humaines ).

Mais il faut préciser que le désir est seulement une condition élémentaire de ma vie : on ne se créerait pas si on était seulement désireux ; l'objet du désir est plus ou moins similaire chez tous les hommes : objet comblant et calmant un manque ( l'eau, une substance comestible, des vêtements pour se couvrir, des murs et un toit pour s'abriter...).

Le désir m'uniformise au niveau de tous les êtres vivants et ne manifeste aucunement la spécificité créatrice et autonome de l'être humain que je suis ( l'homme est autonome en créant ses lois ; il n'est satisfait que par cela ) Ai-je alors raison de désirer ? Est-il préférable pour moi de poursuivre ce qui ne me profite pas ou ce qui ne me satisfait en tant que sujet créateur ( de lois rationnelles assurant mon autonomie )? Le désir en soi est absurde : il ne revient à rien.

Or, c'est la racine de tout acte, même rationnel.

Ainsi est-ce que je ne peux pas récupérer le désir pour mon profit ? Ne puis-je pas lui donner un sens ? La raison des hommes s'est construite par nos passions : les hommes rationnels s'attachent à corps perdu à leur raison.

La raison est secondaire, alors que le désir est biologiquement et psychiquement premier.

D'un autre ordre, le désir ne semble pas gagner à suivre le canal étroit des déterminations rationnelles. Il est cet élan qui consiste à dépasser toutes limites, toutes régularités.

Ne faut-il pas libérer le désir, comme le légitimait Deleuze dans son Anti-oedipe ? N'est-il pas alors préférable pour chacun de nous de laisser parler notre désir ? Développement : [ I) NON ] Le désir n'est pas rationnel, ni raisonnable. [ A) parce que ] Le désir n'a aucun sens, il est absolument absurde et aveugle. Il n'a aucune fin, car il renaît et est spéculatif.

Il a pour sens apparent la satisfaction d'un manque.

Or on n'en a jamais fini d'être dans le manque perpétuel ( de son corps, et une fois que celui-ci est repus, le désir-manque naît de l'ennui ).

Donc on a l'impression de combler le désir, ce qui est une illusion pour Schopenhauer.

Déjà avant lui, Platon signifiait l'absurdité du désir par le « Tonneau des Danaïdes », femmes condamnées à remplir éternellement un tonneau percé.

Ce n'est qu'une image ; chez Schopenhauer,dans Le Monde comme volonté et comme représentation, le désir est ce vouloir-vivre premier qui se joue de nos appétences et poursuites égoïstes pour pouvoir être mené, alors que nos satisfactions personnelles ne le restent pas ( ce que l'on désirait perdure car sa concrétisation est toujours jugée décevante, affadie ).

Le désir est donc sans fin, et par conséquent sans sens.

C'est pourquoi il est absurde.

Est-ce cependant à la raison de lui donner du sens ? [ B) parce que ] Le désir se distingue de la maîtrise rationnelle et raisonnable de l'homme.

Le désir en soi est fougueux, il peut ainsi causer du désordre et ne pas chercher le bien de celui qui le vit.

Ainsi Platon le représente dans le Phèdre sous la forme d'un cheval impétueux, symbolisant naturellement une partie de l'âme.

C'est alors à la raison, représentée sous la forme d'un cocher, de prendre le contrôle de ce désir avec l'aide courageuse du deuxième cheval : le « thymos ». La pensée grecque privilégie la maîtrise de soi par la raison, à tel point que le désir est reléguée au second plan.

Epicure défend aussi la métriopathie ( maîtrise rationnelle du désir ).

Pour lui, si l'on s'en tient à sa Lettre à Ménécée, le plaisir ne peut que s'obtenir qu'avec la hiérarchisation des désirs qu'il s'agit alors de distinguer et classifier.

Le désir au-delà du besoin nous jette dans la dépendance et donc dans le malheur.

S'en tenir fermement et rationnellement au « désir naturel et nécessaire » nous assure le bonheur ou l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de trouble quand le corps est uniquement comblé sans excès ( que causerait le désir de luxe ).

Son sens du plaisir est défini par cela. [ Transition ] S'en tenir, avec calcul des plaisirs, au moindre désir ( c'est-à-dire le besoin ) nous permet de faire face au désir. »

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