Agir moralement, est-ce renoncer au bonheur ?
Publié le 18/11/2023
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Agir moralement, est-ce nécessairement renoncer au bonheur ?
La notion d’Inconscient nous a mis au prise avec un sujet clivé, entre ses connaissances et ses
désirs inconscients, rendant par la même problématique, la responsabilité qu’on a de ses propres actes.
Hors, c’est cette responsabilité qui ouvre le champ de la moralité de nos actes.
Hors, si ne sommes pas si
libre que ça, faut-il en déduire que notre responsabilité morale, est-elle remise en cause ? Et cette morale,
elle-même, devons nous forcément la pensée comme quelque chose qui réprime notre désir et donc notre
aspiration au bonheur.
La morale est-elle alors l’ennemi du bonheur ou pouvons-nous les concilier ? Agir moralement, est-ce
nécessairement renoncer au bonheur ?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons au véritable bonheur qui suppose d’accomplir son devoir
et qui plus est d’être un être moral (cf.
Ethique des vertus) puis dans un second temps, nous observerons
que déontologiquement la morale est supérieure au bonheur et enfin nous verrons que par utilitarisme, il
n’y a pas de morale sans bonheur.
Dans cette première partie, nous allons défendre que le bonheur se constitue du devoir et de la
moralité.
Cette partie émet l’hypothèse que le vrai bonheur ne peut être atteint qu’en réalisant notre
devoir.
Par universalité, le « bonheur » est représenté comme quelque chose de propre à chacun, bien
qu’il soit commun à tous.
En observant les autres, nous prenons conscience de ce bonheur.
Toutefois, si nous cédons au relativisme du bonheur, c’est peut être au fond parce que nous ne savons pas
comment atteindre le bonheur ? Autrement dit, il semble qu’il y ait de bonnes raisons de ne pas savoir
comment chercher le bonheur, puisque nous ne savons pas ce que c’est réellement.
Selon Aristote, notre
bonheur est semblable au « telos », « un but visé » c’est à dire qu’il vise l’excellence.
Hors, notre humanité rend la question complexe, puisque nous manquons d’objectivité par rapport
à notre propre sujet et à notre condition.
Nous avons tendance à croire, que nous savons ce qui est bon
pour nous, alors que ce point de vue pourrait-être faussé.
Sommes-nous peut être aveuglé par notre
véritable bonheur, ou foi, voire ce qui est bon pour nous ?
A l’ère du 21ème siècle, on peut observer que l’Homme au nom de son bonheur, va se servir
d’autrui et va l’utiliser comme jouet de ses propres désirs.
Inversement, on peut devenir des instruments
au service du collectif, ce qui pose un souci d’équilibrage.
Dans ce sens, l’équilibre entre la rationalité et
la sociabilité, c’est la vertu, et le contraire c’est le vice.
L’Homme, est véritablement condamné dans ce
qu’il pense être un bonheur, un plaisir, être vicieux et donc non conforme à la moralité qui exige le Bien.
Ici, nous apprenons que la vertu n’est pas quelque chose d’inné, c’est au contraire une habitude,
qui est mise à disposition pour faire le bien.
Atteindre le bonheur, c’est donc un travail sur soi-même, il faut sculpter ses propres habitudes, de
façon à faire de nos devoirs envers les autres (la dimension sociale de notre humanité), l’objet d’une
habitude prise par la réflexion (la dimension rationnelle de notre humanité).
C’est pourquoi le bonheur ne
peut être véritablement atteint que par l’exercice de son devoir, car c’est en prenant l’habitude de faire le
Bien qu’il deviendra facile.
On peut se demander quels sont les devoirs que nous devons respecter.
Pour continuer, toute exercice de sa moralité peut comporter des vices, comme être lâche.
Par
exemple, quelqu’un qui manque de justice est un égoïste, alors que quelqu’un qui est trop juste se sacrifie
toujours et renonce à sa part de bonheur.
Entre ces excès et ces défauts de vertus, il faut donc, pour réaliser
sa fonction naturelle, s’exercer à faire son devoir.
Dans cette pratique, Aristote en donne le contenu dans sa théorie du syllogisme pratique dans
l’ouvrage, Ethique.
Un syllogisme, désigne un raisonnement tels que deux propositions étant données et
liées entre elles par un terme commun, pouvons en tirer une conclusion de façon absolument certaine.
Parmi les deux propositions données, la première (majeure) est universelle, et est marqué par l’énoncé du
devoir et la seconde (la mineure) est une étude de cas et est particulière.
Le syllogisme, a donc une utilité
théorique : il permet d’accéder au savoir.
Le syllogisme pratique est la conclusion d’une action, qui
permet ainsi, de s’entrainer à agir selon son devoir.
Il a pour finalité d’exercer sa raison en direction de la
vertu.
Au fond, le véritable bonheur se confond avec la sagesse, c’est-à-dire l’exercice de la vertu de
façon à atteindre le meilleur de l’humain en l’homme.
Faire son devoir n’est donc pas renoncer au
bonheur.
Être pleinement heureux suppose, au contraire, de faire son devoir.
C’est la réponse que
donnerait à notre problème la théorie que l’on appelle l’éthique des vertus.
On peut pourtant ne pas être pleinement satisfaits de cette réponse.
En particulier, le problème de
la connaissance du devoir et de la moralité, n’est pas pleinement résolu.
Ne faut-il pas, dès lors, remarquer que l’éthique des vertus risque de nous conduire, à faire reposer
l’identification des devoirs sur quelque chose du supérieure pour nous accorder une forme de sécurité ?
Dans cette seconde partie, nous allons défendre qu’il est nécessaire de renoncer au bonheur, pour
agir moralement, parce que la morale et le bonheur ne sont pas nécessairement compatibles, et que le
devoir est plus important, et a plus de valeur, que le bonheur.
L’Ethique des vertus, suppose qu’il y a un lien proche entre le bonheur et le devoir, et cela parce
qu’elle définit le bonheur comme finalité de l’existence, comme réalisation du meilleur de soi-même.
Le
bonheur, en ce sens, c’est la vie bonne.
Cependant, on peut questionner cette définition.
Elle semble ne
pas expliciter un aspect du bonheur qui semble pourtant essentiel pour qu’il puisse être reconnu : on doit
sentir quand on est heureux.
Le bonheur appartient en ce sens à la catégorie des sentiments.
Cela ne nous dit pas quel sentiment
il est, et dire que le bonheur correspond à la vertu, inscrit certainement le bonheur dans la catégorie des
sentiments profonds, qui sont de longue durée (par opposition aux sentiments puissants de surface qui
changent vite, come la colère ou la joie).
Pourtant, est-on nécessairement heureux lorsque l’on est
vertueux ? Faire son devoir implique-t-il nécessairement de se sentir heureux ?
Au fond, dire qu’il y a un lien entre être moral et être heureux, c’est supposer que faire le bien est
toujours récompensé d’une façon ou d’une autre.
Dire qu’être vertueux rend heureux, que faire le bien
nous revient toujours d’une façon ou d’une autre, comme par un effet de boomerang, c’est faire
l’hypothèse qu’il y a un lien réel entre faire le bien (fait perçu) et le recevoir.
Cette structure peut être
appelée providence, destin ou paradis, mais elle désigne à chaque fois l’idée que le monde sera bon avec
nous, si nous sommes bon avec lui.
Ainsi, il n’y a pas de rapport nécessaire entre la moralité et le....
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