Accomplir tous ses désirs est ce une bonne règle de vie ?
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Analyse du sujet:
Il faut commencer par bien distinguer deux façons de
concevoir l'expression "règle de vie".
D'un premier point de vue, une règle de vie
peut signifier une règle que l'on adopte pour être heureux.
L'expression possède
dans ce cas une forte connotation pragmatique.
Est-ce que si je vise le bonheur,
accomplir tous mes désirs est la bonne règle à adopter?
D'un second point de vue, il s'agit d'une règle
adopter pour bien me conduire.
Cela relève d'un impératif moral.
Bien me
conduire est, dans ce sens, obéir à des règles morales.
Ainsi peut-on constater que le sens de règle de vie dépend de
ce que l'on considère comme le plus important entre une vie de plaisir et une vie
morale.
Est-ce que la fin (le but) de vie d'un homme consiste dans la satisfaction
de ses désirs ou dans un devenir vertueux.
A priori, il y aurait un conflit entre les
deux.
De plus, il ne faut pas manquer de remarquer le caractère
antithètique entre "règle de vie" et "accomplir tous ses désirs".
En effet, se donner
pour règle de vie d'accomplir tous ses désirs signifie que je ne donne justement
pas de règles à mes désirs
Il faut ensuite bien comprendre le terme de "désir" : est-ce que le
désir c'est je que veux? Ou est-ce que le désir ne peut pas me pousser parfois à
faire ce que je ne veux pas? Ne suis-je pas parfois prisonnier de mes désirs?
Accomplir tous ses désirs revient d'une part à ne pas prendre en considération les
conséquences que cela peut avoir sur autrui mais également, d'autre part, sur
moi-même.
Problématisation:
Ainsi, il faut se mettre d'accord sur la fin que l'on se donne et plus généralement,
sur la finalité de l'existence.
En philosophie, on considère classiquement que le bonheur est
la recherche universelle de l'homme.
Or, satisfaire ses désirs procurent un plaisir certain.
Mais, cependant les satisfaire tous sans condition, est-ce une bonne règle de vie pour
atteindre le bonheur ? Y a-t-il réellement contradiction entre le bonheur et la satisfaction des
désirs?
Proposition de Plan:
1.
Le désir comme seul guide au bonheur.
a)
Le désir est moteur de l'action, c'est lui qui nous pousse souvent
à accomplir des actions.
Sans désir il n'y a pas de vie possible.
Il faut donc
reconnaître la nécessité du désir.
b)
Le désir est par ailleurs un guide naturel précieux qui fonctionne
sur le mode du plaisir et de la douleur.
Je désire naturellement ce que je suppose
être bon pour moi au sens où cela me procurera du plaisir et je fuis ce que je
pense être mauvais.
Or, j'ai une certaine connaissance des objets extérieures par
l'expérience que j'ai pu en faire.
Par exemple, je désire naturellement satisfaire
mes besoins vitaux.
Là encore, la satisfaction des désirs s'avère
c)
Or, de nombreuses règles de bienséance sont autant de
frustration à un certain nombre de désirs.
Prendre pour règle d'accomplir tous ses
désirs sans exception, c'est refuser de remettre à plus tard des désirs présents.
C'est refuser également de nombreuses privations que m'imposent la morale.
C'est se livrer de façon immédiate aux flots incessants de mes désirs.
Mais, si je n'accepte aucune restriction, que devient la vie en société? S'il s'agit de
tous ses désirs, cela peut comprendre les désirs les plus sombres, les pulsions les
plus dangereuses.
Pour Freud, la guerre est justement l'expression des désirs
inconscients refoulés dans la vie en société par la morale.
Une vie de plaisir est
alors incompatible avec une vie sociale.
2.Il faut donner des règles aux désirs pour une vie bonne.
a)
Si on désire être bon il ne faut pas se donner pour règle
d'accomplir tous ses désirs parce que si chaque individu fait de même il n'y a pas
de rapport pacifique possible.
Vivre en société, c'est, en effet, apprendre à
renoncer à certains de ses désirs.
Par exemple si je désire ce que l'autre
possède, et que je ne tiens pas à y renoncer, alors j'entrerai avec lui dans une
relation conflictuelle: il sera mon rival voir mon ennemi.
b)
Etre moral c'est aller contre mes premiers désirs.
La morale est
en contradiction avec le principe de plaisir.
Paul Valéry écrit: " La morale est une sorte d'art de l'insatisfaction des désirs de
faire ce qui ne plaît pas et de ne pas faire ce qui plaît.
Si le bien plaisait, si le mal
déplaisait, il n'y aurait ni morale, ni bien, ni mal."
c)
On peut penser aussi aux exercices d'ascèse qui consiste à se
retirer d'une vie de plaisirs futiles pour une vie plus spirituelle et plus profonde..
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