A quoi reconnaît-on qu'un problème est philosophique ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
PROBLÈME: Toute difficulté théorique ou pratique dont la solution est incertaine.
Dans les sciences, question à
résoudre à l'aide de la méthode appropriée et des connaissances déjà acquises.
PHILOSOPHIE
La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la
fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.
Seul le fanatique ou l'ignorance se veut
propriétaire d'une certitude.
Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.
Aujourd'hui, où la science constitue
tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.
A partir
du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.
A
partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les
conditions de ce pouvoir.
Analyse du sujet : Un sujet qui porte sur le problème, défini comme toute difficulté théorique ou pratique dont la
solution est incertaine, et, plus précisément, sur les risques permettant de reconnaître sa spécificité en philosophie
(par rapport à une compréhension générale de l'homme et du monde).
Conseils pratiques : Le problème philosophique se distingue d'une question à résoudre par des méthodes
scientifiques.
Il faut réfléchir sur la méthode propre à la philosophie et sur le type d'interrogation qui lui est lié.
Bibliographie :
DELEUZE: Différence et répétition (pp.
169-sq.), PUF.
GRENIER, La connaissance philosophique (pp.
120-sq.)
Difficulté du sujet : ***
Nature du sujet : À la fois classique et pointu.
Introduction
La philosophie pose des problèmes ; on lui fait même grief de vouloir tout dissoudre en problèmes.
Inversement, tout
problème n'est pas philosophique.
Qu'est-ce qui caractérise donc un problème philosophique? Celui-ci paraît résider
dans l'affrontement de deux positions contradictoires, mais cependant vraies.
Qu'est-ce qui nous autorise à voir là
un problème et non une simple contradiction qui discréditerait le discours philosophique? Qu'est-ce qui fonde la
contradiction pour que celle-ci puisse être dite vraie malgré son caractère contradictoire, et peut-être même en
vertu de ce caractère contradictoire?
I.
Le problème philosophique est un problème qui est approfondi pour lui-même.
1.
Le problème philosophique ne se caractérise pas par son objet.
— Il y a des problèmes de tous ordres : scientifiques, économiques, personnels...
Qu'est-ce qui, dans cet ensemble,
caractérise le problème philosophique?
— Première solution : tous les problèmes sont identiques ; ils ne diffèrent que par l'objet qui pose problème.
Un
problème philosophique est donc un problème qui concerne un objet, une connaissance philosophique.
— Échec de cette solution :
• Tout ce que la philosophie étudie peut être l'objet d'un autre genre que le discours philosophique : Dieu est un
objet de discours pour la philosophie, mais aussi pour la religion.
La nature est un objet pour la philosophie, mais
aussi pour les sciences, etc.
• Inversement, tout peut devenir objet de réflexion philosophique.
La philosophie n'est pas un secteur déterminé de
la connaissance, mais une manière déterminée d'interroger toute chose.
— Conclusion : le problème philosophique ne se caractérise pas par l'objet sur lequel il porte.
Il se caractérise par
une manière proprement philosophique de poser les problèmes.
Quelle est cette manière?
2.
Le problème philosophique est un problème abordé de façon réfléchie.
— Il y a problème quand l'esprit rencontre dans sa progression un obstacle, une difficulté.
La tendance naturelle de
l'esprit est alors de chercher à surmonter ce problème pour continuer sa route.
— La philosophie implique une prise de distance par rapport à cette attitude naturelle; on commence par s'arrêter
devant le problème, et par s'interroger sur la raison qui fait qu'il y a là un problème.
L'esprit, au lieu d'être accaparé
par l'obstacle et par son désir de le franchir, rentre en lui-même : il réfléchit.
— On objectera, avec raison, que cela n'est pas propre à l'esprit philosophique.
Par exemple, si une expérience
nouvelle en sciences physiques est déconcertante parce qu'elle remet en cause des théories en vigueur, le
chercheur va réfléchir au pourquoi de ce fait et va entreprendre de modifier ses théories pour y intégrer les données
nouvelles.
— Cependant, dans le cas du scientifique, comme dans tout autre cas non philosophique, la réflexion reste
assujettie à la nécessité de surmonter l'obstacle.
La réflexion n'est pas pratiquée pour elle-même, mais elle est un
moyen de résoudre le problème.
En cela, elle se situe dans le prolongement de l'attitude naturelle.
3.
Le problème philosophique est un problème approfondi pour lui-même..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- A quoi reconnaît on qu'un problème est philosophique ?
- A quoi reconnaît-on qu'un problème est philosophique
- LA MÉTHODE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE
- Le respect (analyse philosophique)
- DM n°3: A quoi reconnaît-on une œuvre d’art ?