A quoi l'homme doit-il renoncer pour vivre en société?
Extrait du document
«
Qu'est-ce que la vie en société ? L'expression désigne la vie d'un ensemble d'individus entre lesquels existent des
rapports organisés et des échanges de services.
Pour qu'une organisation soit possible, ne faut-il pas que les désirs
individuels passent après le bien de la collectivité ? La société ne doit-elle pas briser un aspect de la nature humaine
pour édifier un homme de raison et de liberté ?
Comme le montre Kant, l'homme, pour vivre en société, doit renoncer à une partie de son animalité, celle qui nous
fait rechercher notre intérêt propre, particulier.
S'il faut renoncer à ces besoins « animaux », c'est qu' ils entrent le
plus souvent en contradiction avec ceux des autres hommes, ce qui est source de conflit, de lutte, de guerre.
La
société ne peut se soutenir d'une lutte permanente.
Ma liberté doit toujours être limitée par celle de l'autre : pour vivre en société, il faut pouvoir renoncer à l'excès de
liberté et toujours penser à respecter les droits d'autrui.
Tel est, selon Kant, l'impératif de la justice.
Aucun individu
ne peut se situer au-dessus des lois.
C'est la raison pour laquelle la société met en place des sanctions contre celui
qui abuse de sa liberté et cela aux dépens d' autrui.
Ainsi, pour fonder une communauté et accéder à l'universalité de la raison, l'homme doit abdiquer une partie de ses
penchants et de ses désirs, savoir se maîtriser, fût-ce sous une contrainte sociale ou juridique.
En quel sens la vie en société impose-t-elle à l'homme une mise en question de sa liberté par les règles qu'elle
implique ? Mais les avantages de la vie en société ne font-ils pas de la liberté perdue une moindre liberté ?
Cependant, comment garantir les avantages de la vie en commun au point que l'homme ne renonce à rien en vivant
en société ? Étudiez à cet égard le plan proposé.
Proposition de plan
Introduction
D'un côté, la vie en société semble imposer un renoncement par les règles et les lois qu'elle impose.
D'un autre côté,
ce renoncement s'accompagne d'avantages puisqu'il rend la vie commune possible.
À quoi alors renonce-t-on exactement si ce à quoi on renonce est compensé par des avantages?
Il faut se demander ici à quelles conditions le renoncement imposé par la vie en société est positif, et si alors les
avantages sont plus importants que ce à quoi on renonce, au point que peut-être on ne renoncerait à rien.
1) Le renoncement imposé par les règles et les lois me prive apparemment de ma liberté.
a) La société comme communauté réglée me fait renoncer à mon indépendance et à ma solitude.
b) La société comme système reposant sur des lois générales valant pour tous me fait renoncer à mes désirs
particuliers.
c) Sens de ce renoncement : ici, je renonce, au sens où j'abandonne ce que j'avais au départ, à cause de la vie en
société.
Transition : Le renoncement imposé par la vie en société semble porter sur ma liberté mais cette liberté est-elle une
vraie liberté?
2) Mais cette liberté n'est peut-être pas la vraie liberté.
a) La solitude et l'indépendance ne sont pas des libertés si elles ne sont pas complétées par une vie avec les autres
: c'est rester dans l'instinct animal que de prétendre se suffire à soi-même.
b) Ne pas vouloir renoncer à ses désirs particuliers est égoïsme, c'est-à-dire dépendance envers soi-même : on peut
tomber dans la passion qui par définition est passivité.
c) Ce à quoi on renonce alors est une liberté illusoire, celle consistant à faire ce qui plaît sans savoir ce que l'on
fait.
Transition : Si la liberté à laquelle je renonce n'est qu'illusion de liberté, alors il se peut que dans ce renoncement je
construise une liberté véritable.
Mais à quelles conditions ?
3) Sur quoi alors doit reposer la vie en société pour que les renoncements qu'elle m'impose me fasse
gagner une vraie liberté ?
a) Il faut que les règles qu'elle m'impose soient faites par un pouvoir et un législateur soucieux du bien commun.
b) Il faut que les règles soient justes, c'est-à-dire obéissent à la raison en visant l'égalité et le respect mutuel : que
ma liberté n'empiète pas sur celle d'autrui.
c) La société démocratique en ce sens est un modèle puisque c'est le peuple qui participe activement à l'élaboration
des lois auxquelles il obéit lui-même.
Conclusion.
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