A quoi bon discuter ?
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Demande d'échange de corrigé de Basilo Bertrand ([email protected]).
\Sujet déposé :
a quoi bon discuter
A quoi bon discuter ?
L'analyse
1/ A quoi bon : au sens courant, exprime du dépit : à quoi bon te le répéter, de toute façon tu ne le fais pas = c'est
vain, ça ne sert à rien.
A quoi bon discuter, cela voudrait dire que ce que l'on vise au travers de la discussion, l'idéal
rêvé, n'est pas réalisable, que l'idéal de discussion qu'on s'efforçait de construire n'est pas atteignable.
D'où deux
questions : quel est cet idéal cherché dans la discussion (à quoi bon, quelle est le bien propre qu'est sensée réaliser
la discussion) ? et pourquoi serait-il vain de le chercher ?
2/ Discuter : Il s'agit de la discussion en général, donc on réfléchira sur la discussion en général.
Si vous voulez
poser le problème particulier de la discussion en politique, vous y consacrez une partie entières (par ex III et IV)
comme on avait fait pour croire est-ce renoncer à l'usage de sa raison : d'abord la croyance en général, puis en
particulier la religion.
3/ Discuter : ce n'et pas parler, transmettre simplement.
Ce n'est pas monologuer ou se disputer.
Cela signifie plutôt
communiquer ou contester ou échanger.
a/ Partager, Communiquer, qu'est-ce que c'est ? Creusez-vous la tête, analysez vos expériences ! On dit souvent «
tu vois ce que je veux dire ! » on estime souvent que l'autre devrait voir comme nous que tel homme politique est
un imbécile.
Ce serait peut-être alors vouloir que les autres voient ce que je vois subjectivement et comme je le
vois.
b/ Contester, c'est alors ne pas voir les choses comme l'autre et manifester son droit à voir les choses par soimême.
c/ Discuter, c'est enfin échanger.
Mais qui dit échange dit réciprocité.
Donc il y a discuter en droit (comme ça
devrait être) et discuter en fait.
En fait quand nous discutons, nous… ne discutons pas vraiment ! car nous
voulons que l'autre voit les choses comme nous, mais nous nous fichons de voir ce que l'autre voit.
Nous oublions
donc que tout ce que nous cherchons et revendiquons, l'autre le cherche et le revendique comme un miroir.
Toute
discussion est donc en fait conflictuelle (un peu comme en amour, je veux que ça soit l'autre qui m'appelle, mais
l'autre veut que ça soit moi !) et tourne au « dialogue de sourd » expression en elle-même si contradictoire (ça ne
peut pas dialoguer en un sens des sourds !) qu'elle montre assez qu'il n'y a pas dialogue, que la discussion n'a pas
vraiment lieu, et que ce qu'elle vise ne se réalise pas.
d/ Que doit alors être en droit la discussion ? Kant était ici utile.
Un échange réciproque en miroir, où chacun se met
à la place de tous les autres et se décentre au lieu de « se cramponner à sa subjectivité ».
Pas un effort pour faire
triompher son point de vue, pas un conflit et une lutte pour faire gagner son moi, mais une mise à l'épreuve de la
subjectivité, une mise entre parenthèse du moi au profit de la recherche de l'universel et de la vérité qui seule est
universellement communicable.
Le problème
Il faut justifier la question, c\'est-à-dire il faut trouver en amont une raison de se poser cette question et organiser
alors une petite compétition entre deux points de vue.
Or il se trouve que cette question là se pose très souvent
dans la vie courante : on se dit souvent à quoi bon discuter quand la communication avec l'autre ne se réalise pas
effectivement (je ne parviens pas à faire reconnaître mes avis, ou à partager mon intériorité).
D'où des ex d'intros
simples :
Ex Intro 1/ Première réponse : à première vue discuter sert à partager, c\'est-à-dire à trouver en l'autre quelqu'un
pour voir ce que je vois comme moi.
Remise en question : pourtant, notre subjectivité n'est-elle pas toujours particulière ? Mes opinions ne sont-elles
pas toujours (comme j'aime à le penser) si personnelles ? Mais si elles sont si personnelles, n'est-il pas par définition
un peu stupide et contradictoire de vouloir les communiquer ? Dès lors à quoi bon discuter si notre subjectivité est
incommunicable ?
Ex Intro 2/ Première réponse : à première vue discuter est vain, l'expérience montre assez que nous ne parvenons
pas à trouver en l'autre le miroir que nous cherchons.
Remise en question : pourtant, rester dans sa subjectivité, renoncer à toute discussion, n'est-ce pas risquer de
s'enfermer dans l'illusion de la subjectivité ? La vérité étant par définition commune, ce qui est subjectif et
incommunicable ne peut donc être la vérité, mais seulement une illusion subjective : comment alors distinguer la
valeur de mes jugements sans se confronter à la discussion et y mettre à l'épreuve ses jugements ? Dès lors la
question se pose : n'est-il pas bon de discuter si notre subjectivité est source d'illusion ?
Le développement
Après tout à quoi bon discuter, n'est-ce pas complètement vain ? Une vraie discussion est-elle seulement possible,
ou demeure-t-elle un idéal irréalisable ? Nous nous plaignons souvent de nos discussions comme si l'idéal de.
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