A quels signes et comment reconnaissons-nous la vérité ?
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«
Introduction
La vérité, c'est l'accord de la pensée et de la réalité.
Si par exemple je pense que l'eau bout à 100° et que
l'eau se trouve vraiment bouillir à 100°, je peux dire que je suis dans la vérité, tandis que si elle bout à 99° ou 50°,
ma pensée n'étant pas conforme à la réalité, je suis dans l'erreur.
Le critère qui nous permet de reconnaître la vérité
semble donc être tout simplement la confrontation avec la réalité : il faudrait que je vérifie ce que je crois être vrai
en faisant des observations ou des expérimentations.
Pourtant, nous ne sommes pas toujours en mesure de faire cette vérification.
Si quelqu'un nous dit qu'en
altitude, l'eau bout à 90° et non à 100°, il n'est pas sûr que nous puissions aller à la montagne et procéder nousmême à cette vérification.
Existe-t-il des critères de vérité indépendamment de l'expérience ? N'ai-je pas d'autres
moyens de procéder à cette vérification que l'expérimentation ? On pourrait en effet considérer que si la pensée doit
être conforme à la réalité pour être vraie, il n'en reste pas moins que l'on peut dire qu'à l'intérieur même de la
pensée, il y a certains moyens de savoir si l'on pense vrai ou faux : la cohérence, la logique par exemple.
Reconnaître la vérité suppose-t-il que je me tourne vers la réalité, ou est-ce qu'un critère de vérité peut être
attribué à mes seules pensées ?
I.
la vérité comme évidence : l'intérêt de la méthode
A.
le problème de la certitude
Comment être certain, comment ne pas douter qu'une théorie scientifique par exemple est vraie ? N'y a-t-il pas
toujours un moyen de douter de tout ? Montaigne par exemple donne l'argument pyrrhonien par excellence : celui du
rêve.
Quand on rêve, on a aussi des sensations, des perceptions, et pourtant, ce n'est qu'un rêve, comment alors
savoir qu'on ne rêve pas ? Ce cas ne détruit-il pas tout accès possible à la vérité ?
B.
Descartes et le cogito : la vérité première
Descartes reprend ce problème dans les Méditations métaphysiques.
Mais,
même si je rêvais, ou si un malin génie me trompait, il n'en resterait pas moins
que je suis.
Je puis donc douter de tout, remettre toutes les vérités en
question, mais pour douter, il faut être : « je pense, donc je suis », c'est cela
la vérité première de Descartes, et c'est effectivement une vérité au sens le
plus stricte qui soit : un accord entre la pensée et la réalité, puisque, la
réalité qui est visée, c'est la pensée elle-même.
C.
une méthode pour trouver la vérité
Pour trouver d'autres vérités, Descartes élabore ce qu'on appelle une
méthode, c'est-à-dire un ensemble de règles qui permettent de trouver des
vérités.
La méthode consiste essentiellement à ne rien considérer comme vrai
s'il existe le moindre doute : toutes les connaissances reconnues comme
vraies doivent être claires et distinctes, c'est-à-dire qu'on ne doit pouvoir les
confondre avec aucune autre chose.
Transition : mais sur quoi repose cette évidence du vrai ? Pour la vérité
première, le cogito, l'accord de la pensée avec la réalité est intrinsèque, mais
pour toutes les autres vérités, il faut que quelque chose justifie cette
évidence de la vérité.
II.
la vérité comme reconnaissance
A.
le paradoxe de la connaissance
Paradoxe énoncé par Socrate dans le Ménon : on ne peut en fait chercher la vérité, car
soit on sait ce que l'on cherche, mais dans ce cas, pourquoi la chercher ; soit on ne sait
pas en quoi consiste la dite vérité, et alors comment la reconnaîtra-t-on ? Le paradoxe
consiste à dire qu'on ne peut reconnaître que ce que l'on a déjà connu, or, dans le cas
de la vérité, si on la connaît, on n'a pas besoin de la chercher.
B.
la solution de Platon : le mythe de la reconnaissance
Platon, pour sortir de cette aporie expose le mythe de la réminiscence : connaître, c'est
toujours se souvenir, car en fait nos âmes, avant d'être jointes à notre corps ont pu
contempler les Vérités éternelles, les Idées.
C'est sur cela que repose la méthode
socratique de la maïeutique, c'est-à-dire de l'art d'accoucher, c'est-à-dire de faire
advenir ce qui est en fait déjà là, mais sous une autre forme.
Par le dialogue, Socrate
pose des questions et aide son interlocuteur à reconnaître la vérité.
La reconnaissance
de la vérité suppose donc ici une véritable reconnaissance de ce que l'on connaît déjà,
mais sans le savoir.
C.
mais cette réponse est insatisfaisante : critique de la vérité comme « reconnaissance »
Mais cette théorie de la vérité comme ce qui est reconnue peut poser problème : le fait même que la connaissance.
»
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