A quelles conditions pouvons nous conférer un sens à notre existence ?
Extrait du document
«
« Travaille, trouve toi une passion...
», voilà ce qu'on a l'habitude d'entendre lorsqu'il s'agit de remonter le moral
d'un ami qui s'ennuie.
L'ennui c'est ce sentiment qui accapare tout notre être parce qu'on est incapable de jouir de
l'existence telle qu'elle se présente à nous.
L'ennui révèle que l'existence est intrinsèquement non-sens.
Par
conséquent, à quelles conditions pouvons-nous conférer un sens à notre existence ? Etymologiquement l'existence
vient de « ex-istere » qui signifie « se tenir hors de ».
L'existence est donc quelque chose qui m'échappe car elle
est ouverture, car elle est toujours au-devant d'elle-même.
Conférer un sens c'est donner une signification mais
c'est aussi donner un but.
Or l'existence à un but ou plutôt une fin à savoir la mort.
Mais justement la mort n'estelle pas ce qui rend l'existence absurde ? ou la mort n'est-elle pas cet horizon qui vient donner du sens à notre
existence ?
I L'existence et l'absurde
A : Exister c'est dit-on communément se sentir vivre, mais peut-on affirmer que j'existe au même titre que la table
de ma cuisine ou que mon chien.
L'existence est un mode rendu possible par ma conscience car l'existence se
présente à moi par des vécus de conscience.
Or suffit-il que j'aie conscience d'exister pour savoir ce qu'est
l'existence ? Le personnage de Sartre dans la Nausée fait l'expérience de l'absurdité de l'existence dans la mesure où
les choses sont incapables de fournir la raison de leur existence.
Face à la contingence des choses Roquentin
ressent la nausée qui est ce sentiment qui révèle l'absurdité de l'existence car elle est sans raisons.
Or nous
pouvons affirmer que l'existence a une raison d'être en qu'elle est vouée à s'achever par la mort.
Mais justement la
mort ne rend-elle pas vain tout projet d'existence ou confère-t-elle un sens à l'existence ? Est-il possible d'aborder
l'existence sans l'horizon de la mort à venir ?
II L'existence et la mort
A : Pour Heidegger, la mort révèle la totalité du Dasein, dans le vocabulaire d'Heidegger c'est l'homme comme étant
qui comprend l'être.
Avant la mort le Dasein n'est pas tout ce qu'il est.
Par conséquent le Dasein est un projet car il
a à être son existence dont la mort achève la structure ( Etre et temps para 9 et 45 ).
En tant qu'être au monde le
Dasein fait face à de multiples possibles qui sont conditionnés par la possibilité ultime et certaine qu'est la mort.
C'est à travers la mort comme possibilité certaine que l'homme se détermine comme projet en tant qu'il a à être.
Mais est-on nécessairement enclin à penser à la mort pour donner un sens à l'existence ?
III Existence et contemplation
A : Dans Les Rêveries du promeneur solitaire, Rousseau montre que l'existence se révèle aussi par la contemplation
de la nature qui me permet de prendre plaisir à mon existence sans que je prenne la peine de la penser.
La
contemplation est un regard qui n'est pas déterminé par le désir, c'est une vision qui se contente du spectacle de
ce qui est où le sujet se fond dans le spectacle de ce qui donne à voir.
L'existence se donne elle-même comme un
don et elle n'a pas besoin de l'intellect pour avoir un sens.
Le sentiment d'existence réside dans la conscience d'être
ici et maintenant.
B : Pour Bergson l'intelligence morcelle le réel, elle le découpe alors que l'intuition offre directement la texture du
réel.
L'artiste c'est l'homme qui est capable de regarder le monde tel qu'il est et qui grâce à ses œuvres d'art
restitue cette face originaire du monde.
L'art a donc cette fonction de nous révéler la réalité telle qu'elle est.
L'artiste nous redonne donc le véritable sens de l'existence en nous restituant son origine première.
Conclusion :
Ainsi il faut conférer un sens à l'existence pour trois raisons : la première c'est que l'existence en son immédiateté
est absurde comme le montre l'expérience de la nausée.
Ainsi si l'expérience est intrinsèquement absurde il faut lui
donner un sens c'est-à-dire une signification grâce à cette condition ultime qu'est la mort qui paradoxalement
constitue l'horizon grâce auquel l'homme se constitue comme projet.
Cependant l'existence peut aussi s'appréhender
sous le mode de la sensibilité qui fait ressortir l'aspect immédiat et charnelle de l'existence avant l'intervention de
l'intellect.
C'est l'art qui permet de redonner un sens à l'existence dans la mesure ou il s'efforce de lui restituer son
authenticité..
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