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A quelles conditions l'idée de progrès est-elle acceptable ?

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« 1.

Progrès, processus, évolution • La notion de progrès chez les philosophes des Lumières : pour la première fois, l'histoire n'est plus celle d'une Providence.

Elle prouve le caractère rationnel de la marche de l'humanité vers un « avenir radieux »Al n'est plus nécessaire d'invoquer un dieu pour concevoir le sens de l'histoire.

L'homme évolue, il passe du bien au mieux.

Il a du mal à échapper au poids de l'irrationnel, des préjugés, mais à chaque fois qu'il les dépasse, il s'améliore.

Progrès scientifique, technique, vont de pair avec le progrès moral pensent les philosophes des Lumières comme Voltaire, d'Alembert, Condorcet...

Seul Rousseau fera figure de trouble fête : le progrès technique engendre la décadence morale.

Mais l'histoire est une marche de la raison vers la liberté. • Hegel affinera cette idée de progrès qu'il remplacera par le processus dialectique : chaque étape de l'histoire voit se réaliser dans une expression politique privilégiée, l'essence provisoire de l'humanité jusqu'au moment suivant où elle sera niée à son tour.

L'histoire emporte l'homme dans un progrès dialectique par le dépassement des contradictions [exemple : l'Empire grec qui donna au monde occidental la philosophie, le Logos (la Raison), fut en partie anéanti par les Romains qui ajoutèrent au Logos l'idée de Droit.

Les Romains furent à leur tour vaincus par la pensée chrétienne qui au Logos, au Droit adjoignit la notion de salut].

La Raison s'accomplit à travers l'histoire. • Pour le matérialisme dialectique, le mouvement de l'histoire a pour origine les réalités économiques et les hommes n'agissent que pour satisfaire ces besoins là.

Marx affirme que l'histoire est commandée par la lutte des classes qui doit conduire à la disparition du capitalisme remplacé par une société sans classe.

Cette marche inéluctable de l'histoire doit aboutir à la libération totale de l'homme. Le matérialisme dialectique Le concept de matérialisme dialectique apparaît tardivement (1886) sous la plume de F.

Engels.

Auparavant, le concept de dialectique matérialiste désignait la méthode mise en oeuvre par Marx et Engels, étant entendu qu'il s'agissait de la dialectique de Hegel « remise sur ses pieds ».

Par là, Marx reconnaissait sa dette envers Hegel tout en soulignant le renversement opéré à travers la primauté qu'il accordait au matériel par rapport à l'idéel.

Par ailleurs, selon Marx et Engels, la dialectique n°oeuvre pas seulement dans la pensée, mais dans le réel, dans les mondes organique ou animal et dans l'histoire (d'où d'ailleurs la notion de matérialisme historique forgée ultérieurement par les marxistes). Le premier emprunt à Hegel est celui de contradictions dont Marx et Engels montrent qu'elles traversent toute la vie, la nature et l'histoire, car elles expliquent le mouvement.

Or, le réel est en mouvement permanent, du plus petit (l'atome) au plus grand (l'univers).

La matière n'est pas une substance inerte [Dialectique de la nature].

Bien au contraire, le principe constitutif de la matière est le mouvement. L'immobilité, la stabilité ou l'équilibre ne sont conçus que comme un moment particulier et momentané du mouvement. « Le mouvement est contradiction ; par exemple, le simple changement mécanique de lieu lui-même ne peut s'accomplir que parce qu'à un seul et même moment, un corps est à la fois dans un lieu et dans un autre lieu, en un seul et même lieu et non en lui.

Et c'est dans la façon que cette contradiction a de se poser continuellement et de se résoudre en même temps que réside précisément le mouvement » [Anti-Dühring, p.

150]. Le deuxième emprunt à Hegel est celui de « la loi d'après laquelle de simples changements dans la quantité, parvenus à certain degré, amènent des différences dans la qualité » [Le Capital, I.

I, t.

1, p.

302].

Les exemples les plus classiques d'application de cette loi sont le passage de l'eau à l'état solide au-dessous de 0 °C, sous pression atmosphérique normale, ou son passage à l'état gazeux au-dessus de 100 °C.

D'autres exemples peuvent être pris en chimie, en physique ou ailleurs.

Dans l'histoire, la transformation des commerçants en capitalistes ou le passage de la manufacture à la grande industrie, ou bien encore la nature de la coopération dans le travail, illustrent la permanence de cette loi. Enfin, le troisième emprunt à Hegel est celui de la négation de la négation, constitutif de la contradiction et de son dépassement.

Là aussi, Marx et Engels transfèrent la loi de la seule sphère de la pensée telle qu'elle fonctionne dans la logique de Hegel vers le monde réel.

Engels prend l'exemple simple du cycle d'un grain d'orge pour illustrer son propos : un grain d'orge qui germe « disparaît en tant que tel, il est nié, remplacé par la plante née de lui, négation du grain.

Mais quelle est la carrière normale de cette plante ? Elle croît, fleurit, se féconde et produit en fin de compte de nouveaux grains d'orge et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tige dépérit, elle est niée pour sa part.

Comme résultat de cette négation de la négation, nous avons derechef le grain d'orge du début, non pas simple, mais en nombre dix, vingt, trente fois plus grand » [Anti-Dühring, p. 165]. Dans l'histoire, les exemples ne manquent pas de négation de la négation conduisant chez Marx et Engels au concept de dépassement signifiant la transformation d'un extrême en son contraire, c'est-à-dire l'avènement d'une nouvelle situation issue de la contradiction précédente. Pour Marx, la négation de la négation est le fondement même de l'inéluctabilité du communisme, expropriant les expropriateurs : dans la phase d'accumulation primitive du capital, les producteurs immédiats (petite propriété privée reposant sur le travail personnel) sont expropriés et dessaisis de leurs moyens de production.

Puis, en. »

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