A quelle condition la loi est-elle condition de la liberté?
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«
Etre libre c'est de prime abord ne pas dépendre dans ses actions d'une quelconque force extérieure.
La liberté est
communément définie comme absence de contrainte.
Par conséquent en quel sens peut-on affirmer que la loi soit
condition de la liberté ? La loi est une règle qui contraint nos actes à obéir à ce qu'elle prescrit.
Dans notre vie
quotidienne, nous sommes tous soumis aux mêmes lois civiles qui régulent nos actions.
Or comment pouvons-nous
prétendre être encore libre, alors que nous sommes contraints d'obéir aux lois.
Est-il possible de concilier loi et
liberté ou sommes-nous définitivement en face de deux termes inconciliables ? En quel sens la liberté et la loi
peuvent-elles être compatibles ?
I La liberté impossible
A : Spontanément on a tendance à définir la liberté comme la possibilité de faire ce que l'on veut.
Une telle liberté
n'a de limite que par rapport à la force physique de celui qui en est l'auteur.
Cette liberté est qualifiée par Kant
comme le plus bas degré de la liberté puisqu'elle est à l'œuvre dans l'état de nature et qu'elle n'est limitée par
aucune loi.
De plus une telle liberté ne saurait être effective dans une société car elle serait elle même limitée par
d'autres libertés dont la rencontre aboutirait à des rapports de forces.
Donc si la liberté est définie comme un
penchant violent à vouloir accomplir tout ce que l'on désir, la vie en société est définitivement impossible.
Ainsi il
semble nécessaire de borner la liberté car la possibilité d'instaurer une société paisible en dépend.
II La liberté politique
A : l'état de nature est cet état hypothétique qui permet de penser les conditions d'existences de l'hommes avant
toute instauration d'un état civil.
Dans cet état de nature, l'homme fait valoir son droit naturel qui consiste à user
de toutes ses forces pour se conserver.
Dans l'état de nature les hommes sont en proies à la peur et à la crainte de
la mort violente car tout homme est menacé de se voir disputer ce qu'il désire ou ce qu'il possède : dans l'état de
nature l'homme est « un loup pour l'homme ».
Il est donc nécessaire d'entrer dans une société civile afin d'être
assuré de pouvoir conserver sa vie et ce que l'on possède.
Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les
causes sont à la fois religieuses et politiques.
Le principe même de la
monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.
En Angleterre,
Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.
Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.
Il
s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un
ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.
L'œuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité
politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elle
est indivisible et quasi absolue.
Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes,
exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de
préciser quelques points de vocabulaire.
Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l'
« Etat ».
Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent.
Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne
l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle
existe indépendamment des individus.
Le mot « souverain » peut donc,
comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus.
Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».
Cette personne qui détient la
souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.
Quant Hobbes dit que la
souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces
trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).
Le fait que ses préférences aillent à la
monarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le
parlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la
souveraineté doit être quasi absolue et indivisible.
Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du
Royaume-Uni.
Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.
A strictement parler, le mot
Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Ecosse, devient Jacques I er
d'Angleterre.
Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du
Royaume-Uni.
Si l'on devait résumer en une seule phrase l'œuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre
13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi
longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui
se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.
»
·
Les éléments fondamentaux sont mis en place :
parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger
contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en.
»
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