explication linéaire la princesse de Clèves - Texte 3 : Explication linéaire / L’aveu de la princesse Tome III
Publié le 20/11/2023
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LL texte 3 - Le roman /La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette
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Texte 3 : Explication linéaire / L’aveu de la princesse Tome III
Problématiques possibles :
-En quoi cet aveu exceptionnel est-il
dramatisé?
-En quoi cet aveu manifeste-t-il
l'héroïsme des deux personnages?
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Mouvements du texte :
I) l.1 à l.11 : L’aveu douloureux de Mme de
Clèves
II) l.12 à l.18 : Les réactions d’un mari affecté
III) l .18 jusqu’à la fin : La réponse de M de
Clèves
Explication linéaire
I.
L'aveu douloureux de la princesse
1.
Un aveu difficile
a.
Le choix d’avouer est exceptionnel
-Le discours direct renforce le caractère dramatique ce cette confession : « je vais vous faire un
aveu » l 1, « pour faire ce que je fais » l.10.
Ce discours est constitué d’une longue tirade et la
solennité du propos est dramatique.
L’aveu est précédé d’une interjection « Eh bien ! » La
parole est donc ici théâtralisée.
- Une démarche singulière : ce que montre l’hyperbole « un aveu que l’on ne fait jamais ».
En
prenant l’initiative de mettre son cœur à nu, Mme de Clèves se distingue des autres courtisans
dont la vie sentimentale est dissimulée.
Le geste de Mme de Clèves est présenté par l’héroïne
comme exceptionnel, non conventionnel.
-Elle a conscience de la très grande liberté qu’elle prend et des risques qu’une telle démarche
peut engendrer comme l’indique la proposition concessive à la l.7 :« quelque dangereux que
soit le parti que je prends »).
b.
Une scène pathétique qui témoigne de la souffrance endurée.
- l’aveu est précédé d’une interjection « Eh bien ! » qui suggère une émotion vive
-la position elle-même est digne d’un personnage de tragédie : « en se jetant à genoux », le
verbe « jeter » induit une action rapide et violente et le gérondif « en se jetant » insiste sur la
simultanéité entre le geste et la parole.
Le geste venant souligner la gravité du moment et la
souffrance de la princesse.
- l’utilisation du champ lexical du malheur et du danger (« périls » « dangereux » « mille
pardons » », « pitié »), la récurrence du « je », rendent cette tirade pathétique.
- enfin le portrait que la princesse fait d’elle-même la présente comme seule face au monde:
elle déplore l’absence de sa mère à la l 6 dans l’hypothétique :« si j’avais madame de Chartres
pour aider à me conduire »et supplie son mari de venir à son aide grâce aux impératifs de la
l.11: « conduisez-moi, ayez pitié de moi »qui marquent la souffrance, la faiblesse, la détresse
d’une âme d’élite face à la cruauté des lois du cœur.
1
LL texte 3 - Le roman /La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette
2.
Les raisons de cet aveu
C’est la princesse elle-même qui en donne les raisons (du moins une partie).
a.
Elle commence par mettre en avant sa vertu
-ce que montre la personnification « l’innocence de sa conduite et de ses sentiments », dès la deuxième
ligne de la tirade càd qu’elle ne s’estime pas coupable, ce qui rend dès lors l’aveu possible.
-Plus loin elle tente de rassurer son mari par des phrases négatives : « je n’ai jamais donné nulle marque
de faiblesse »l 5, « je ne vous déplairai jamais par mes actions »l 9.
b.
Elle réaffirme son désir de s’éloigner :
« j’ai des raisons de m’éloigner de la cour », « si vous me laissiez la liberté de me retirer de la cour » en
montrant qu’il s’agit d’un exil raisonnable et nécessaire : « je veux éviter des périls » ( le verbe de volonté
montre à quel point sa décision est ferme)
c.
Elle veut rester une épouse digne de son mari
-ce que montre le champ lexical qu’elle utilise : « me conserver digne d’être à vous » .
Elle insiste aussi
sur le respect qu’elle a pour son mari comme elle se plaît à le rappeler dans l’hyperbole qui suit: « il
faut avoir plus d’amitié [càd de tendresse] et d’estime pour un mari que l’on en a jamais eu».
➢
Il s’agit donc d’un aveu paradoxal et sublime puisqu’il est fondé sur la vertu conjugale (cf.
l’importance qu’accordait Mme de Chartres à la vertu conjugale).
Le lecteur peut aussi penser
que c’est pour rester digne de l’idée qu’elle se fait de sa gloire personnelle et de celle de son
mari qu’elle se livre à lui.
3.
Un aveu en sourdine .
La princesse s’exprime par allusions en utilisant des termes vagues, des tournures abstraites, des périphrases et des litotes.
a.
elle utilise des termes abstraits :
- « des raisons de m’éloigner » : « raisons » est un terme abstrait qui lui évite de nommer le
sentiment éprouvé et la personne qui l’inspire.
- « les périls où se trouvent les personnes de mon âge » : le mot« périls », terme péjoratif qui
appartient au champ lexical du malheur, désigne ici la séduction.
Il traduit une vision
pessimiste de l’amour, présenté comme un tourment, un danger.
(la passion au XVIIeme est
blâméee)
b.
L’art de la litote
- « des sentiments qui vous déplaisent » : périphrase qui montre qu’elle aime un autre homme.
- « je ne vous déplairai jamais par mes actions » : litote qui signifie qu’elle ne le trompera jamais
physiquement.
Mais le lecteur et m de Clèves savent qu’en pensée et par lessentiments qu’elle
éprouve elle n’est plus fidèle à son mari.
➢ Au total c’est un aveu très partiel, contenu : de nature réservée et soucieuse des
bienséances, elle n’avoue jamais directement qu’elle aime Nemours pour épargner son
mari.
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LL texte 3 - Le roman /La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette
II.
Les réactions d’un mari affecté ( l 12-15)
1.Un homme dont l’attitude traduit l’anéantissement
a.
l’immobilité totale du prince suggérée par l’usage du plus que parfait « était demeuré »l12
et le cc de temps « pendant tout ce discours » prouvent la tension du personnage et son....
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