Méthodologie : Exemples d’introduction Une oeuvre d’art dépend-elle de son temps ?
Publié le 07/06/2022
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Méthodologie : Exemples d’introduction
Une oeuvre d’art dépend-elle de son temps ?
Une oeuvre picturale peut nous renvoyer à une époque précise de l’Histoire, alors que le
peintre n’a pas l’intention de représenter le monde dans lequel il vit.
Son oeuvre est
pourtant identifiable comme appartenant à une période déterminée parce qu’elle véhicule
des signes, des symboles, des représentations et des valeurs qui sont ceux de telle ou telle
époque.
En ce sens, l’oeuvre d’un artiste est toujours dépendante du temps qui l’a vu
naître.
L’oeuvre est l’expression d’une époque.
Mais, n’est-ce pas une compréhension trop
restrictive du rapport qui peut unir l’oeuvre à son temps ? Ne fait-elle qu’exprimer son
temps ? L’artiste qui crée ajoute à son époque une valeur particulière et originale qui ne
relève que de son seul génie.
Aussi, l’oeuvre d’un artiste dépend-elle du temps ?
[Position du problème] Cette question nous interroge sur le fait de savoir s’il y aurait un
rapport de dépendance liant l’oeuvre d’art à son temps, ce qui reviendrait à dire qu’une
oeuvre d’art n’est pas totalement libre d’exister, puisqu’elle «dépendrait» de l’époque où
elle est née.
Ce temps est-il alors, pour l’oeuvre d’art, une condition d’existence et en quel
sens ? Ce serait envisager qu’une telle oeuvre est le reflet d’une époque.
Or, elle ne peut
pas vraiment y échapper, puisqu’elle naît bien à tel ou tel moment de l’histoire.
La
dépendance est d’ailleurs multiple : elle peut être technique, idéologique ou encore
artistique.
Mais, si l’oeuvre d’art se trouve déterminée ou conditionnée par son temps,
n’est-elle conditionnée que par cela ? N’est-ce pas alors la notion même de création qui se
trouve remise en question ? En effet, si l’artiste ne peut pas vraiment se détacher de son
époque, ce qu’il proposera n’en sera que le reflet, et il ne sera pas vraiment à l’origine de
l’art (mais la société, les idées du temps ou les conceptions particulières et esthétiques
d’une époque donnée).
Ce qui donc, finalement, est en cause ici, c’est bien le pouvoir de la
création artistique et de l’oeuvre d’art : peut-il s’affranchir des conditions pourtant
déterminantes de son époque ? Et jusqu’à quel point ? L’enjeu essentiel est de comprendre
la nature de l’oeuvre d’art et de son action possible sur la société humaine, en même
temps que de préciser ce que signifie l’idée même de création artistique.
Les faits parlent-ils d’eux-mêmes ?
N’avons-nous jamais déclaré, confronté à une scène particulière, que les “faits parlent
d’eux-mêmes”, signifiant ainsi qu’il n’y a rien de plus à ajouter et que l’observation est ici
suffisante pour en tirer les conclusions qui s’imposent ? Ainsi, lorsque je vois une personne
en frapper une autre, l’évidence de la violence ne laisse aucun doute quant au sens de la
situation qui se déroule sous mes yeux, et je ne peux alors, semble-t-il, que constater la
vérité de cette scène.
Toutefois, si je puis observer le fait de la violence, je ne puis
l’expliquer en totalité.
Le fait de la violence implique une intention, que je puis imaginer,
mais qui ne se présente pas de manière évidente, et sur laquelle d’ailleurs je puis me
tromper.
Présentant donc à la fois une évidence manifeste qui oriente la signification d’une
situation et, en même temps, une obscurité à propos des raisons de cette même situation,
l’évidence des faits nous interroge et nous amène à poser la question suivante : “les faits
parlent-ils d’eux-mêmes” ?
[Position du problème] La question, telle qu’elle est posée, formule donc un doute
portant sur le fait qu’un fait soit un événement parlant, c’est-à-dire possédant une
signification propre que je n’aurai qu’à constater lorsqu’il se présente à moi.
Ma pensée
serait ainsi dans un état de réceptivité, réceptacle des faits qui déposent, pour ainsi dire,
leur sens en moi.
Nous nous bornerions ainsi à constater et à recueillir un sens préalable,
mais nous ne serions que les dépositaires de celui-ci, témoins passifs, sans jamais être
acteurs.
L’expression populaire veut donc souligner à la fois le caractère d’évidence
contraignante du fait et l’inutilité de tout commentaire.
C’est pourquoi elle en appelle au
bon sens de chacun, qui ne peut que reconnaître la réalité objective du fait et de sa
signification.
Mais, si le fait parle, dit-il tout ce qu’il y a à dire pour autant ? Notre parole
est-elle vraiment inutile, et sous quelles conditions ? De plus, un fait parle-t-il vraiment ?
N’est-il pas plutôt une action ou son résultat, essentiellement muet ? Si l’homme seul
détient la capacité de parler, alors il faut plutôt le faire parler.
L’expression serait un abus.
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