antihistaminique
Publié le 02/03/2024
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«
INTRODUCTION
L’Organisation Mondiale de la Santé considère l’allergie comme
étant la quatrième maladie dans le monde après le cancer, les
pathologies cardiovasculaires et le SIDA.
Les pathologies allergiques sont donc un réel problème de
santé publique.
La réponse thérapeutique classique au
mécanisme allergique est la prescription d’antihistaminiques.
Si la notion d'antihistaminique a pris un essor considérable
dans le monde, son berceau fut le laboratoire de Fourneau à
l'Institut Pasteur ; ses premiers pas furent guidés par Daniel
Bovet, Anne-Marie Staub, Bernard Halpern et leurs
collaborateurs ; leurs premières réalisations pratiques sortirent
des usines de la société Rhône-Poulenc.
Ceci fut d'ailleurs
constaté avec unanimité par les savants étrangers, américains,
suisses ou anglais et reçut une véritable consécration lors du
Council on Pharmacy and Chemistry de l'Association médicale
américaine, qui se tint en novembre 1946 pour traiter
précisément des antihistaminiques.
Son utilisation a modifié la prise en charge des maladies
allergiques.
Le développement des antihistaminiques à faible
action sédative, dits de « seconde génération » sont de nos
jours largement prescrits chez l’enfant et chez l’adulte.
Dans notre exposé, nous essayerons d’analyser comment
agissent les antihistaminiques.
1
I-
DEFINITION
Un antihistaminique est un médicament contre les allergies.
Son rôle principal est de bloquer l’effet de l’histamine, la
substance à l’origine des réactions allergiques.
Celles-ci se
manifestent généralement par un écoulement nasal, un
larmoiement des yeux ou des démangeaisons, etc…
Ce médicament est disponible en pharmacie sous plusieurs
formats.
Il existe par exemple les antihistaminiques H1 et les
antihistaminiques H2
II-
DOMAINE HISTAMINERGIQUE
A)
Localisation et libération de l’histamine
1-Localisation de l’histamine
L’histamine est présente dans les mastocytes tissulaires et les
granulocytes basophiles du sang.
L’histamine des mastocytes
représente la réserve stable et lentement régénérée.
Les
mastocytes sont répartis dans la peau, l’intestin, le foie, les
bronches, les tumeurs.
L’histamine peut également être
synthétisée (mais non stockée) dans les plaquettes, les cellules
dendritiques, les lymphocytes, ainsi que dans les cellules
pariétales et principales de l’estomac.
Elle est enfin formée au
niveau des neurones cérébraux, d’où elle peut être rapidement
libérée et régénérée.
2-Libération de l’histamine
Le mécanisme physiopathologique principal de la libération
d’histamine est de type immunologique.
Cette libération peut
aussi survenir sous l’influence de phénomènes physiques, tels
que l’irritation de la peau, l’exposition au soleil ou à des
radiations, ou lors de variations de température ou de pression.
L’histamine est enfin libérée sous l’action de nombreux facteurs
chimiques : venins, toxines, médicaments (morphine, codéine,
2
pentamidine, tubocurarine, guanéthidine, mépéridine…), ou de
réactifs pharmacologiques.
B)
Métabolisme de l’histamine
1-Structure et synthèse
L'histamine, nom usuel de la 2-(4-imidazolyl) éthylamine, est
une monoamine primaire.
Fig.
1.
Structure de l’histamine
L’histamine est obtenue en éliminant le groupe carboxylique de
l’histidine.
De nombreux tissus animaux (mastocytes,
muqueuse gastrique…) contiennent de l’histidine et l’enzyme
(histidine décarboxylase) qui catalyse la formation de
l’histamine.
Dans certaines cellules, l’histamine est stockée
sous forme de granules.
2-Catabolisme
L’histamine est rapidement inactivée par :
● Méthylation en N-1-méthyl-histamine (70 %) sous l’influence
de l’histamine-N-méthyltransférase (HNMT) ;
● Oxydation de la chaîne latérale par une diamino-oxydase
(histaminase) qui permet la formation de l’acide
imidazolacétique.
3
Fig.2 Métabolisme de l’histamine
C)Effets et récepteurs
Il existe au moins deux types de récepteurs histaminiques
postsynaptiques appelés H1 et H2, des récepteurs H3 surtout
présynaptiques, présents notamment dans le cerveau, et des
récepteurs H4 décrits plus récemment.
Le rôle des récepteurs
H1 et H2 est le mieux connu.
Effets H1 : La stimulation des récepteurs H1 entraîne :
- Contraction des fibres lisses, notamment bronchiques et
digestives.
- une vasodilatation capillaire.
- par effet central, une augmentation de la vigilance
Effets H2 : La stimulation des récepteurs H2 qui agissent
par l’intermédiaire de l’AMP cyclique entraîne :
- Une augmentation de la sécrétion gastrique d’acide
chlorhydrique qui peut être considérée comme le principal
effet H2.
- Une stimulation cardiaque : effets inotrope et chronotrope
positifs.
- Une vasodilatation :
La stimulation par l’histamine des autorécepteurs
présynaptiques H3 réduit la libération d’histamine au niveau du
système nerveux central et périphérique et le blocage de ces
récepteurs augmente la libération d’histamine qui stimule la
vigilance.
4
III- PHARMACOLOGIE DES ANTIHISTAMINIQUES H1
1-Mode d’action et propriétés
pharmacologiques
Les anti-H1 sont des agonistes inverses des récepteurs H1.ils
vont donc s’opposer aux effets d’activation du récepteur H1 par
l’histamine notamment sur la peau, les vaisseaux et les
muqueuses conjonctivales,nasales,bronchiques et intestinales.
Ils inhibent ainsi les effets H1 de l’histamine et plus
particulièrement l’effet vasodilatateur et l’augmentation de la
perméabilité capillaire à l’origine des réactions œdémateuses.
Certains composés manquent de sélectivité notamment les
anti-H1 de première génération et sont aussi des antagonistes
compétitifs des récepteurs muscariniques de l’acétylcholine,
leur conférant des propriétés anticholinergiques.
Dans une
moindre mesure, certains anti-H1 vont inhiber les récepteurs
adrénergiques et sérotoninergiques.
- Les anti-H1 de première génération, dits
anticholinergiques, comme la dexchlorphéniramine,la
prométhazine ou l’hydroxyzine.
En général, ils sont
capables de traverser la barrière hémato-encéphalique et
sont donc sédatifs (sauf la méquitazine), et ils présentent
également une action antiémétisante par inhibition de la
zone chimio-sensible.
- Les anti-H1 de deuxième génération, non
anticholinergiques comme la loratadine ou la cétirizine
sont le plus souvent non sédatifs du fait de leur faible
pénétration dans le cerveau.
Ils n’ont pas en principe
d’effet sur la repolarisation cardiaque.
2-Pharmacocinétique
La plupart des anti-H1 sont bien absorbés par voie orale, avec
une bonne biodisponibilité.
Le métabolisme des anti-H1 est très variable allant de pas ou
peu de métabolisme (féxofenadine) à un métabolisme total (via
les cyp 450) produisant des composés dont certains sont
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pharmacologiquement plus actifs de la molécule mère.
(Ex : la
desloratadine est un métabolite actif de la loratadine.
L’élimination est également variable (urinaire ou fécale).
Les anti-H1 de deuxième génération ont pour la plupart une
longue durée d’action soit en raison d’une longue demi-vie, soit
en raison de la formation de métabolite(s) actif(s).
Pour ces molécules, une seule administration quotidienne est
suffisante.
3-Indications
Les antihistaminiques H1 sont utilisés pour le traitement
symptomatique de diverses manifestations allergiques cutanées
(urticaire) ou muqueuses (rhinite, rhume des foins,
conjonctivite).
Ils....
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