Sujet : D’après un critique, Baudelaire est allé trouver de la poésie « là où nul ne s’était avisé de la cueillir et de l’exprimer ». Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des Fleurs du Mal.
Publié le 14/04/2024
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«
DISSERTATION
Sujet : D’après un critique, Baudelaire est allé trouver de la poésie « là où nul ne s’était avisé de la
cueillir et de l’exprimer ».
Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des Fleurs du Mal.
La seconde moitié du XIXème siècle est marquée, en France comme une mutation
profonde de la poésie, et Charles Baudelaire est perçu comme étant le libérateur et précurseur de
la modernité de la poésie.
Publié en 1857, son recueil poétique Les Fleurs du Mal a la
particularité de contenir des poèmes se démarquant de l’ordinaire et de l’attendu de la poésie, et
de la littérature dans son entièreté, ce qui lui a valu une condamnation pour « délit d’outrage à la
morale publique et aux bonnes mœurs » peu après sa publication.
Cependant, il est notable que
celui-ci s’est distingué des autres poètes par sa capacité de trouver de la littérature poétique « là
où nul ne s’était avisé de la cueillir et de l’exprimer », d’après un critique.
Dans quelle mesure
cette analyse éclaire-t-elle notre lecture du recueil ? Pour savoir cela, il serait donc intéressant de
se demander comment ce recueil de Baudelaire illustre l’innovation et la revisite de la poésie
réalisée par le poète ? Pour cela, nous allons premièrement nous intéresser aux thèmes inédits
abordés dans l’œuvre, ensuite nous concentrer sur l’écriture novatrice permettant une alchimie
poétique.
En effet, Baudelaire s’est démarqué des autres poètes par les thèmes abordés dans ses
écrits.
Tous les poètes précédant Baudelaire avaient pour thèmes l’éloge de l’antiquité, le
pacifisme, la fuite du temps, l’amour, l’héroïsme, la beauté de la femme, la spiritualité et la
nature, laissant alors Baudelaire avec tout ce qui est évité par eux.
L’un des premiers thèmes
inédits, faisant de Baudelaire un innovateur de la poésie est l’état mental dépressif.
Le spleen,
comme il l’appelle, est un mot emprunté à l’anglais et peut être défini comme étant un état
dépressif profond, voire morbide, que le poète ressent.
Ce thème fut précédemment évité par les
autres poètes car il mettait en péril le succès de l’œuvre et mettre mal à l’aise le lecteur et
Baudelaire modernisa la poésie en introduisant cet état-d ’âme dans son écriture.
Celui-ci prit la
décision de dédier une section entière de son recueil, intitulée « Spleen et Idéal », à ce sentiment
et dans celle-ci, il décrit son tiraillement entre la dépression et l’angoisse existentielle, comme
dans le dernier quatrain du poème « Spleen IV » où il écrit :
« -- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
».
L’introduction de ce thème dans son œuvre fait donc de lui un modernisateur de la poésie car il y
introduit des sentiments sombres et profonds, s’éloignant de l’amour, et mettant en péril
l’appréciation de son œuvre.
Non seulement, il prit la décision d’écrire sur ses pensées morbides, mais encore, il prit
son inspiration dans des lieux inattendus.
Nous le savons, les poètes avant Baudelaire, et les
artistes en général, prirent leur inspiration dans la nature et la campagne, s’éloignant le plus
possible de la ville.
Cependant, Baudelaire, fasciné par la ville, exilé dans celle-ci, et voulant
s’échapper de ses pensées dépressives, il alla à l’encontre des poètes romantiques et puisa son
inspiration dans la ville, notamment la ville de Paris.
De surcroît, il s’intéressa aux plus démunis
tels que les personnes âgées, les mendiants et les aveugles.
La grandeur de la ville cause un
sentiment de solitude chez l’auteur et il dédia une section de son recueil, qu’il nomme «
Tableaux parisiens », où il décrit sa tentative de rapprochement de l’autre dans la ville mais aussi
l’échec de cette tentative.
Par exemple, dans le poème « A une mendiante rousse », il réalise
l’éloge de la beauté d’une femme mendiante puis, plus tard dans cette section, il exprime sa
solitude et sa douleur dans la ville comme dans le poème « Le Cygne » où il écrit :
« Paris change ! mais rien dans ma mélancolie
N’a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs ».
Charles Baudelaire rompt alors l’idée du poète prenant inspiration dans la nature et décide de
prendre son inspiration dans le faux, l’artificiel.
Il dédie ses poèmes à des personnes mises en
marge et décrit le sentiment de solitude causé par la grandeur de la ville.
Cela fait de lui un poète
moderne et novateur.
De plus, celui-ci a eu l’audace d’aborder un thème sulfureux qui est le diable et l’Enfer.
En effet, dans une France où le christianisme était prédominant, lorsque la religion était
mentionnée dans les écrits (ce qui était assez rare), ceux-ci réalisaient ses louanges.
Cela ne fut
pas le cas pour le poète français qui s’affranchit des normes sociétales et littéraires en réalisant
l’éloge du mal religieux, prenant parti pour Satan et des antagonistes religieux.
Le diable
accompagne le poète dans sa création créant un sentiment d’empathie pour le l’ange déchu et de
vraisemblance car tous deux se trouvent dans la misère et ont été rejeté par l’être suprême.
Cela
est flagrant dans la section « Révolte » de son œuvre où il réalise l’éloge de trois personnages de
la Bible qui ont été expulsés par Dieu : Satan, Caïn et saint-Pierre.
Dans son poème « Les
Litanies....
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