Sida et Les Vrilles de la vigne de Colette (dissertation)

« Sida et Les Vrilles de la vigne de Colette Dissertation guidée sur les deux œuvres de Colette La dissertation en quelques mots-clés La dissertation est un exercice argumentatif.

C'est une démonstration personnelle visant à rendre compte de votre lecture au moyen d'arguments et d'exemples.

L'angle de vue est rigoureusement donné par le sujet.

Ce dernier peut prendre différentes formes (une question posée sur l'œuvre, une citation d'un critique littéraire ou d'un auteur, une citation de l'auteur lui-même) et guide votre réflexion (de façon analytique ou de façon dialectique).

Ainsi, il convient soit de prolonger et d'approfondir le sujet, soit de le disc,uter pour en révéler les ;limites ou les failles. Sujet: Au sujet des Vrilles de la vigne, Martine Charreyre (professeure, spécialiste de Colette) affirme : « On s'y égare, comme dans nombre de ses livres, à définir la frontière qui sépare la réalité de la fiction, le souvenir du fantasme, la confession de la fable.

» Dans quelle mesure ce propos convient-il à votre lecture de Sida et des Vrilles de la vigne ? L'analyse du sujet l'analyse du sujet est une étape indispensable.

Elle vous permet d'étayer son sens et d'ouvrir des pistes de réflexion, afin de conduire votre démonstration.

li faut prendre en compte le postulat critique qu'il formule sur l'œuvre mais également la direction qu' il vous invite à prendre.

Pour ce faire, il vous faut repérer les mots-clés et Yarticulation du propos autour d'une idée centrale. ► Analyse du sujet La citation met en lumière le caractère insaisissable et fuyant du récit de Colette.

Elle propose de lire son œuvre à la lumière d'un principe (la désorientation) qui régirait l'univers de l'autrice et sa manière de raconter.

Car le sujet accrédite au lecteur la volonté de clarifier le partage entre les événements vécus (le réel) et ceux qui relèvent de la création (l'imaginaire poétique).

Cette lecture, dans la mouvance des études portant sur l'autofiction, met en av;rnt la déroute d'un lecteur curieux qui se trouverait, dans l'univers de Colette, pris à sa[] propre piège.

C'est à partir de cet effet d'opacité qu'il convient d'aborder les deux œ~vres au programme.

La symétrie induite par les parallélismes de construction impute une dualité, l'image d'un monde double et réversible où les événements racontés comportent autant de vrai que de faux.

De même, l'opposition des substantifs« réalité »/ « souvenir»/« fi~tion » et « fiction »/«fantasme »/«fable » témoigne de la tension palpable, propre à Colette~ de dire et de taire, de raconter son passé fidèlement et de le recréer au gré de ses envies.

Le P,aradoxe repose donc sur la déroute qu'impose volontairement l'autrice et la tendance du lecteur à clarifier chaque élément du récit. 1 -- --:.... Vers la problémati que La problématique est le fil directeur de l'exercice argumentatif.

C'est une question réflexion. synthétisan t les grands enjeux littéraires qui conduiront étape par étape votre ► Vers la problématique comme Le sujet invite donc à réfléchir sur l'enchevêtrement de la vérité et du mensonge suggérée repères de l'absence tension en ressort narratif et poétique.

Il suppose de maintenir dans ses récits. par le sujet et l'univers parfaitemen t identifiable que nous décrit l'autrice proposer une pour mensonge le et vérité la entre Comment Colette utilise-t-elle le brouillage manière inédite de se raconter et de voir le monde ? .Ç7 Coup de pouce méthodologique au détriment La densité du corpus n'est pas à négliger.

L'erreur serait de privilégier une œuvre prendre peuvent Ils vigne. la de Vrilles des et Sido de d'extraits de l'autre.

Alternez des exemples res sur les la forme d'extraits résumés, de citations entières ou partielles, de commentai personnages, d'anecdotes précisémen t évoquées. ► Annonce du plan 1 Des œuvres sans repères fixes : le mélange des genres Il Le brouillage : le ressort narratif favori de Colette Ill L'écriture comme moyen de révéler la vérité du monde 1 Des œuvres sans repères fixes 1.1 Des récits à l'énonciation multiple et trompeuse De Sida aux nouvelles des Vrilles de la vigne, le lecteur est confronté à différentes règles de narratrices, chacune correspondant à une étape de la vie de Colette.

Les ), sont Lejeune (Philippe particulier en phique» autobiogra pacte « du l'autobiogra phie, celles d'un même récit. déjouées par Colette qui accumule les présences d'elle-mêm e, parfois au sein l'existence Ce dernier est construit autour d'une pluralité de « moi » et se plaît à rappeler que écœurée par sa n'est ni univoque ni linéaire.

Exemples: « Jour gris» condense une narratrice du présent pour situation de femme déclassée, une narratrice nostalgique qui se détourne Riviera » met en fouiller le passé, une narratrice amoureuse et langoureuse .

« Printemps de la l'artificialité présence l' actrice de music-hall et une narratrice terrienne, soucieuse de dénoncer natale. de la narratrice méditerrané enne, bien moins complexe que celle de sa terre ' 1.2 Les entrelacs temporels. ent La chronologie est constamment interrompue, que ce soit dans le récit apparemm A l'instar linéaire de Sida ou dans l'agencement des nouvelles du recueil des Vrilles de la vigne. Gide ), Colette des romanciers contempora ins qui saisissent le temps sensible ( Proust, Aragon, priie dans un flux mélange les temporalité s afin de révéler l'imminence de l'existence humaine, le texte temporel toujours à reconstruire .

Ainsi des strates de temps superposées structurent sur qui apparaît comme un feuilleté ou un feuilletage temporel.

Exemple : Sido est exemplaire se référant à · temps, de tranches différentes entre long du tout alterne récit Le ce point. s qui sont assez l'enfance de la narratrice et au temps de l'écriture, ou parfois à des événement 2 reculés dans le temps par rappor t à ce dernier .

Le lecteur est donc pris au piège dans une temporalité imprécise et appare mment souple . 1.3 Les « fausses confid ences ». Le ton confidentiel que Colette donne à ses textes semble parfait ement fraudu leux. Il est un leurre car la confidence est sans cesse déjoué e, mise en dérout e par la vérité qui se dérobe au momen t où elle surgit.

Sur ce point l'absen ce de repères est certain e : le lecteur ne peut croire sur parole les confid ences qui ne valent, semble-t-il, que pour leur caractè re poétique ou la compréhension des êtres qu'elles aident à entrevo ir.

Exemples : Sido joue de cette ambiguïté.

Au momen t où la vérité sur Sido est proche d'éclat er, la narratrice déjoue notre attente en mettan t en évidence ses propre s tâtonn ements, se hésitations, ses incertitudes : « Si je me trompe, laissez-moi errer. » Dans « Le Miroir», le silence de la narratrice achève la nouvelle brutale ment, empêc hant la confidence de se faire jour. Il Le brouillage : le ressort narrati f favori de Colette 2.1 Les anecdotes comme moteur de l'action La matière anecdotique dans laquelle puise Colette est inséparable de sa technique littéraire.

Selon elle, l'existence est une suite ininterrompue d'anecdotes qui ont une incidence sur l'existence, voire la résument entière ment.

Sur ce principe, elles déclen chent l'action ou le souvenir et sont à la base de ce besoin de racont er le quotid ien du monde .

Sa poétique, elle la résume par.... »