scène 3 de l'acte III, Le Misanthrope
Publié le 18/01/2024
Extrait du document
«
Le Misanthrope est une comédie satirique écrite par Molière en 1666 dans laquelle il
dénonce l’hypocrisie sociale régnant chez les courtisans.
Après avoir dépeint Arsinoé
comme une rivale prude et jalouse lors de la scène 3 de l'acte III, Arsinoé, dans la
scène 4, prétextant une franchise et une loyauté tout amicales, vient l'informer des
critiques dont elle fait l'objet de la part des courtisans jugeant sa conduite galante
fort inconvenante.
Dans le but « remercier » Arisinoé de ses confidences, elle va a
son tour lui rendre la pareille en l’avertissant des critiques à son sujet.
Comment Célimène répond à sa rivale de façon cinglante en s’inspirant de sa tirade ?
Après avoir analysé la réponse cinglante de Célimène nous montrerons comment
cette dernière, s’est inspirée de la tirade de sa rivale.
I Une réponse cinglante
Dès le début de la tirade, Célimène emploie « Madame » pour se référer à Arsinoé
comme une marque de fausse politesse.
Célimène a recours à l’ironie dans la première partie de sa tirade, elle multiplie les
antiphrases « j’ai beaucoup de grâce à vous rendre » jusqu’à « si doux ».
Le ton est
plein de fausseté, elle est mielleuse.
Dans cette partie, elle précise qu’elle est « loin de le mal prendre » et qualifie même
les remarques d’Arsinoé de « faveur ».
Elle en rajoute en utilisant le terme « son
amie » en la remerciant de lui avoir rapporté les critiques « en m’apprenant les
bruits que de moi l’on publie »
Elle insiste par la suite sur sa volonté de lui rendre la pareille : « je veux suivre, a
mon tour, un exemple si doux, en vous avertissant de ce qu’on dit de vous.
» Elle
caractérise son exemple de « si doux » de façon ironique.
Elle se moque
ouvertement d’elle, effectivement elle va bien lui rendre la pareille.
Célimène commence ensuite un flot à peine dissimulé de critiques qu’aurait fait « des
gens », l’autre jour, en un lieu, autant dire personne et nulle part.
Le manque de
détail volontaire nous le donne immédiatement à penser.
Il y une gradation
ascendante au sujet de ses défauts qui sont cités tous à la suite, ce qui donne
l’impression qu’elle est pleine de défauts et que du coup les qualités lui manquent :
« cette affectation d’un grave extérieur, vos discours éternels de sagesse et
d’honneur, vos mines et vos cris aux ombres d’indécence que d’un mot ambigu peut
avoir l’innocence, cette hauteur d’estime où vous êtes de vous, et ces yeux de pitié
que vous jetez sur tous, vos fréquentes leçons, et vos aigres censures sur des choses
qui sont innocentes et pures, tout cela si je puis vous parler franchement Madame,
fût blâmé d’un commun sentiment ».
Elle insiste d’autant plus en utilisant le discours
rapportés comme pour se dédouaner de toute responsabilité : « A quoi bon, disaientils, cette mine modeste et ce sage dehors qui dément tout le reste ? ».
Pour
renforcer encore cela elle poursuit avec un rythme saccadé de phrases juxtaposée en
disant un chose positive coupé immédiatement par « mais » avec son contraire :
« Elle fait des tableau couvrir les nudités ; mais elle a de l’amour pour les réalités »…
Elle s’autorise ainsi à lui dire ses quatre vérité et le vrai fond de sa pensée de façon
indirect : « Et leur conclusion fût que vous feriez bien de prendre moins soin des
actions des autres et de vous mettre un peu plus en....
»
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