Rabelais a dit : « L'enfant est un feu à allumer et non un vase à remplir.»

« Dissertation Durée de l'épreuve : 1 heure Sujet Rabelais a dit : « L'enfant est un feu à allumer et non un vase à remplir.» Proposition de devoir En humaniste, Rabelais situe sa vision de l'éducation sur la ligne des grands précurseurs des pédagogies actives_ modernes, entre Platon et Jean-Jacques Rousseau.

Pétri de lettres classiques, forgé par la médecine et façonné par les voyages, Rabelais se fait de l'homme une idée optimiste, quoique sans illusion ; mais sur l'enfant qui s'épanouit, il porte le même regard émerveillé qu'il a sans cesse pour la nature et ses phénomènes. Rabelais a souffert des études : on n'est pas moine et médecin, au début du XVIe siècle, sans parler couramment le grec et le latin._ Même s'il a mis un peu d'errance dans sa vie d'étu­ diant, il n'a pas pu se plier à cette discipline sans contraindre fortement son naturel actif, créatif et généreux.

Il lui a fallu enfouir ce que son enfance dans les vignes tourangelles lui avait apporté de santé, de joie de vivre et d'attirance pour les choses de la nature.

Il a dû faire semblant d'oublier ses soirées d'enfant sous les tables des fermes, ses jeux dans le foin, ses courses à dos d'âne ... Chez l'enfant, Rabelais préfère vofr non pas le réceptacle des savoirs, mais un formidable réservoir d'aptitudes - pas la capacité en litres, mais un bouquet de capacités.

C'est cette énergie potentielle qu'il évoque en parlant d'allumer un feu.

La créativité le passionne plus que la mémoire.

L'imaginaire qui préside à chaque jeu, voilà pour notre humaniste un vrai sujet d'étude.

Donnons à ce talent pour l'invention tout le loisir de s'exprimer chez l'enfant, dit-il en substance.

C'est là que se dessinent à ses yeux, sans doute, les qualités essen­ tielles de l'adulte, curieux, ingénieux et créatif selon l'idéal humaniste. C'est un propos extrêmement moderne, au regard des débats contemporains entre l'école traditionnelle et les méthodes du type A.

Freinet.

Le but de ces pédagogies « actives » est de laisser s'opérer les apprentissages en suivant les centres d'intérêt naturels de l'enfant, au lieu d'imposer des contenus dictés par un emploi du temp� et un programme.

Aux reproches qu'on leur fait sur le « niveau » des élèves, les tenants de cette pédagogie répon­ dent que les acquis accumulés, à l'occasion d'expériences sur des thèmes choisis, sont plus solides et exploitables. À l'époque de Rabelais, le débat n'existait même pas : l'enseignement était exagérément magistral et c'est ce qui a motivé sa formule militante,.... »