preambule declaration ODG ANALYSE LINEAIRE
Publié le 07/05/2024
Extrait du document
«
I/Première séquence La DDFC
Extrait 1 Préambule :
Introduction
Le XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, prône la liberté d'expression, d'opinion, la tolérance,
la diffusion des savoirs pour tous et lutte contre l'ignorance, le fanatisme et l'obscurantisme.
En 1789, le peuple se révolte, fait entendre sa volonté de liberté et d'égalité et gagne le
combat en mettant au monde la DDHC.
Cependant, ce texte ne convainc pas Olympe de
Gouges qui considère que la femme est complètement oubliée et rejetée de ce texte au
profit du sexe masculin.
Ainsi, ODG, décide de rédiger une nouvelle déclaration, la DDFC en
septembre 1791.
Elle réécrit pour énoncer les principes de l'égalité entre les sexes et fait
entendre la voix de toutes ces femmes oubliées et exclues.
L'extrait étudié constitue le préambule (=introduction) à sa Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne, son texte le plus connu ainsi que les quatre premiers articles.
Dans ce texte introductif, Olympe de Gouges expose les buts de sa démarche.
Il donne le
ton et met en valeur les objectifs poursuivis par l'autrice.
LECTURE EXPRESSIVE
Problématique : Comment la réécriture de la DDHC permet-elle à ODG de souligner les
incohérences de celle-ci et de revendiquer les droits des femmes jusque-là oubliées ?
Annonce du plan linéaire : Dans la première phrase du préambule, Olympe de Gouges
appelle les femmes à se constituer en Assemblée nationale.
Puis, dans une deuxième partie, de « Considérant que l’ignorance » à « et au bonheur de
tous« , elle explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse.
Enfin,
dans le dernier paragraphe du préambule, l’auteure introduit les articles de droits auxquels
elle aspire.
I – Première phrase : une entrée en matière solennelle
Le mot « Préambule » se compose du préfixe « pré » qui signifie « avant » et ambulare en
latin qui veut dire aller/cheminer.
Cet extrait précède donc le texte officiel et expose les
enjeux et les buts de la DDFC.
Le préambule s’ouvre sur un rythme ternaire, une énumération ternaire de trois choses) qui
produit un effet rhétorique, dans la lignée des textes rhétoriques révolutionnaires : «Les
mères, les filles, les sœurs».
L’autrice désigne ainsi toutes les femmes par périphrase.
Ces
femmes sont en effet d’emblée présentées comme formant une seule et même famille, une
large entité source de vie et de protection sans aucun lien avec l'homme (elles ne sont pas
épouses).
Les femmes, de par leur importance, sont les « représentantes de la nation ».
L’apposition « représentantes de la Nation » permet à Olympe de Gouges de glisser du
biologique (la famille : mère, filles, sœurs) au politique (la nation).
Elle rappelle ainsi que les
femmes, par leur importance dans la société, peuvent, autant que les hommes, représenter
la nation.
Or puisque les femmes sont « représentantes de la nation », elle « demandent d’être
constituées en Assemblée nationale ».
L’emploi du présent de l’indicatif « demandent »
indique la volonté de voir ce qui est écrit mis en œuvre dans la société.
Olympe de Gouges
n’écrit pas pour l’avenir, mais pour le présent, dans l’urgence même.
L’« Assemblée nationale » rassemble les individus élus pour représenter et défendre les
intérêts de la nation.
Des représentants du peuple se sont constitués en Assemblée
nationale pour défendre les intérêts du peuple.
Mais les députés étaient tous des hommes.
En demandant à ce que les femmes se constituent en Assemblée nationale, ODG aspire à
une Révolution dans la Révolution, afin que les femmes soient libérées autant que les
hommes de la tyrannie.
Ce préambule dessine dès le départ le projet d'ODG, il met au devant de la scène les
femmes, représentantes du peuple, revendiquant leur liberté d'expression.
II – Ligne 3 à 9 : Un ton accusateur et polémique : ODG explique
pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse
Olympe de Gouges considère « que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la
femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements ».
La gradation « l’ignorance, l’oubli ou le mépris »
juge sévèrement la société qui maintient volontairement (« le mépris« ) la femme
dans un état de dépendance.
Il en résulte « des malheurs publics » et « de la
corruption des gouvernements ».
D ’après l’autrice, ces désordres sociaux proviennent du mépris que subissent les
femmes.
Son diagnostic considère la misogynie comme la maladie qui affecte tout le
corps social.
Après ce sévère diagnostic, Olympe de Gouges expose la solution : faire une
Constitution qui égalise la condition des sexes.
Ainsi, les femmes « ont résolu
d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et
sacrées de la femme».
Cette énumération ternaire d’adjectifs (« droits naturels, inaliénables et sacrées« )
est importante.
En évoquant les « droits naturels » de la femme, Olympe de Gouges
considère que la Constitution doit restaurer les droits établis par la nature, mais qui
ont été bafoués par les hommes.
Le rythme ternaire confère à ces droits une certaine sacralité.
La locution conjonctive « afin que », comme le participe présent « Considérant que »,
témoigne de la dimension argumentative et juridique de ce préambule.
Olympe de Gouges souhaite que « cette déclaration constamment présente à tous
les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs
devoirs.
» L’adverbe temporel « constamment » repris par son synonyme « sans
cesse » insiste sur....
»
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