Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.»
Publié le 04/07/2023
Extrait du document
«
Sujet : Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « naît de cette confrontation entre l’appel
humain et le silence déraisonnable du monde.»
Discutez cette affirmation en montrant, d’abord, que la littérature exprime l’absurdité de la
vie, le désespoir ; l’angoisse existentielle ; ensuite, qu’elle peut être un moyen de
divertissement et enfin vous démontrez qu’elle est avant tout un travail esthétique.
Proposition de plan
1ère partie : l’écrivain, de par ses propres réflexions, exprime la condition humaine
(littérature engagée).
2ème partie : Face à un monde déraisonnable, la littérature demeure une thérapie qui apaise
notre angoisse existentielle (littérature distractive)
3ème partie : Pour donner sens à la vie, la littérature devient un espace d’expérience et
d’exploration des nouveaux langues (la littérature esthétique).
NB : Cas pratique d’une dissertation traitée
entièrement
l’introduction
a.
Amorce du thème selon le contexte
b.
Rapport logique avec le sujet (situation restreinte)
c.
La reprise du sujet (le sujet est court)
d.
La reformulation
e.
La problématique
f.
Le plan
1.
Schéma de
2.
Schéma du développement.
Phrase de présentation
a.
1ère partie : la littérature engagée
Argument1 : la littérature diagnostique les maux de la société.
Argument2 : elle les dénonce afin de trouver des solutions adéquates.
Conclusion partielle + Transition
Phrase de présentation
b.
2e partie : la littérature distractive
Argument 1 : la distraction à travers l’imagination,
Argument2 : la distraction à travers la découverte d’autres
réalités
Conclusion partielle + Transition
Phrase de présentation
c.
3e Partie : la littérature esthétique
Argument1 : l’esthétique personnelle de l’écrivain
Argument : l’esthétique commun (goût esthétique
commun)
Conclusion partielle
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3.
Schéma de la conclusion
Bilan de l’analyse
Point de vue
perspective
Proposition d’une introduction
Les bouleversements du XXe siècle perturbent les conceptions artistiques.
Ainsi, de la
révolution surréaliste succède la première guerre mondiale tandis que la seconde guerre
mondiale provoque des doutes quant à la cohérence d’un monde qui est devenu, par
conséquent, déraisonnable, installant par la même occasion, dans les cœurs des humains,
terreur et angoisse existentielle.
C’est probablement dans cette perspective que Camus pense
que la prise de conscience d’une chose par l’artiste nécessite parfois une lutte acharnée entre
deux positions contradictoires pour faire valoir la liberté et la vérité.
Autrement dit, raisonner dans un monde déraisonné est-elle la seule vocation de littérature de
l’absurde ? Pour une meilleure prise en charge de cette problématique, nous pourrons voir,
d’abord, comment la littérature exprime l’absurdité de la vie ; ensuite, nous essayerons
d’analyser la littérature comme un moyen distractif ; et enfin nous développerons sans nul
doute la dimension esthétique de la littérature.
Proposition d’un développement
Le souci de tout écrivain engagé consiste à mettre à nu les diverses facettes qui menacent
l’intégrité humaine, et cela sous une double casquette.
D’abord, l’écrivain, sensible aux imperfections sociales, révèle les maux de ce monde pour
mieux les corriger.
C’est pourquoi, face à une société qui menace l’intégrité du genre humain,
une société en déperdition de ses valeurs primaires qui la régissent, la littérature ou du moins
l’écrivain averti prend des initiatives d’urgence pour s’enquérir de ce qu’il considère comme
menaces pour sa communauté.
Cette mission salvatrice demeure, en effet, sa propre identité.
Conscient du poids qu’il porte aux épaules, son devoir d’agir l’incombe ainsi à se muer en un
révolutionnaire, c’est-à-dire un acteur engagé afin de pouvoir diagnostiquer les maux qui
gangrènent les projets de son peuple.
C’est dans cette perspective qu’il met son art et son
talent d’écrivain pour témoigner sa gratitude envers ce dernier.
En termes plus clairs, il doit dénoncer les injustices d’où qu’elles viennent.
D’ailleurs, au
courant du XXe siècle, la littérature de cette époque se donnait pour vocation première de
subvenir aux besoins ou aux aspirations de sa société.
C’est probablement dans ce
militantisme que s’orientent ou du moins que s’inscrivent les écrivains du mouvement
existentialiste qui se donnaient pour objectif de trouver des solutions à ces imperfections
sociales.
D’où la nécessité pour Jean-Paul Sartre, écrivain engagé du XXe siècle, de nous
présenter des personnages en prise avec le caractère absurde de l’existence, mais cependant
responsables de leurs actes.
Ainsi, pour ce dernier, l’écrivain engagé dans l’univers du langage doit « faire en sorte que
nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s’en puisse dire innocent.».
De cette assertion, il
sied de comprendre que l’engagement social consiste, aussi, à promouvoir les aspirations de
l’homme selon les exigences du temps.
Pour eux, l’homme doit se libérer des contraintes
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sociales qui l’empêchent de s’épanouir et de jouir pleinement ses prérogatives.
Par
conséquent, l’écrivain est celui qui cherche à comprendre les problèmes de la société pour
mieux les prendre en charge.
Une telle appréciation trouve son expression dans cette citation
de Camus qui nous dit que « le but de l’art, au contraire, n’est pas de légiférer ou de régner, il
est d’abord de comprendre ».
Comprendre les souffrances de son peuple demeure l’arme la plus efficace pour aplatir les
racines du mal, comme ce fut le cas de François Mauriac qui, dans son œuvre la Condition
humaine (1939), trouvant son sujet au cœur de l’actualité, c’est-à-dire dans des luttes et des
conflits qui bouleversent le monde, pose le problème du sens de la vie et de son absurdité.
Dans ces cas de figure, on peut dire, donc, que la littérature est le témoin privilégié des
réalités de la société qui l’a vue naître.
En outre, devant ce monde tragique, l’espèce humaine est en désarroi constant et vie dans
une angoisse existentielle sans précédente.
L’allure et la croissance des techniques, l’absence
d’idéologie forte ainsi que le déséquilibre mondial, placent l’homme au centre d’une situation
misérable voire même angoissante et agaçante.
Ce désespoir est un dégoût constant qui
pousse bon nombre d’écrivains et artistes à être à cheval avec des principes dans la
conception de leurs œuvres.
Il est de leur mission de dénoncer les injustices politiques ou
scientifiques.
L’écrivain est dans cette posture un sage qui contrôle les agissements illégaux
des pouvoirs politiques.
C’est d’ailleurs un constat qu’on peut faire dès le XVIe siècle ; un
courant dans lequel le genre humain est remis à sa vraie place, c’est-à-dire il avait fait la
promotion des connaissances de l’homme afin d’assurer son accomplissement sur tous plans.
Ainsi, une réussite de ce projet fera de ce dernier un homme complet qui agit avec justesse,
car comme le souligne Rabelais en citant le sage Salamon que « Sagesse n’entre point en âme
malveillante et que science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Cette citation atteste
bien l’ambition des écrivains à vouloir traduire les inquiétudes de la société.
En d’autres
termes, faire de la société des modèles à suivre.
C’est d’ailleurs le plus grand souhait de
l’auteur de L’Etranger qui, conscient des dangers parasites qui voilent la face de la société de
son temps, déclare que « Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs
difficiles.
Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au
service de ceux qui la subissent ».
C’est de cette position salutaire que Camus et tant d’autres
écrivains engagés préviennent l’homme du danger permanent qui le soumet dans des
circonstances peu louables.
Une relation franche devrait naître, alors, entre l’artiste et son
peuple afin que ce dernier puisse trouver des solutions adéquates pour pallier ces angoisses
existentielles.
C’est dans ce sens que Camus nous avertit, dans sa Conférence prononcée dans
le grand amphithéâtre de l'université d’Uspal, L’artiste et son temps, que « Tant qu’une
société et ses artistes ne consentent pas à ce long et libre effort, tant qu’ils se laissent aller au
confort des divertissement ou à celui du conformisme, aux jeux de l’art pour l’art ou aux
prêches de l’art réaliste, ses artistes restent dans le nihilisme et la stérilité ».
On voit clairement que l’ambition de Camus est beaucoup plus vaste que celle de ses
prédécesseurs.
Pour lui, l’homme ne doit nullement être assujetti à des conformismes
traditionnels.
Son devoir est de se révolter contre toute injustice qui nuit sa liberté.
Ainsi, pour
lui, devant ces malheurs récurrents, la société a l’obligation de mutualiser ses forces pour
vaincre ces pesanteurs de la vie.
C’est l’idée de son œuvre intitulée La Peste ; une œuvre dans
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laquelle tous les personnages, conscients de la prédominance de la maladie et des dangers
encourus, décident de se liguer pour vaincre ce fléau qu’ils considèrent comme endémique.
En résumé, la littérature devient une tribune où se débattent les questions existentielles et les
écrivains invitent le lecteur à la réflexion et à l’action pour abréger ces angoisses
existentielles.
Cependant, force est de constater que face à un monde de désintégration et de
turpitude, les écrivains se muent en thérapeutes pour soustraire les souffrances humaines.
On a remarqué, alors, que durant toute son existence, l’homme a toujours été tributaire de son
imagination tout en l’utilisant comme moyen de distraction....
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