Peut-on considérer Tartuffe comme une pièce plus tragique que comique?
Publié le 31/12/2022
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Dissertation
Sujet: Peut-on considérer Tartuffe comme une pièce plus tragique que comique?
Le comique et le tragique sont deux registres littéraires très fréquents au 17ème
siècle.
Ils sont particulièrement présents au théâtre.
D’un côté, le registre comique qui
provoque le rire ou le sourire chez le spectateur ou le lecteur cause d’une contradiction, d’un
écart entre ce qui est attendu et ce qui est réalisé.
De l’autre, le tragique qui symbolise
l’amour impossible, la fatalité où l’homme prend conscience de forces qui le dominent ou le
plus souvent l’écrase malgré la résistance qu’il leur oppose.
Mais parfois, ces deux catégories s’entremêlent et se combinent dans une seule et
même pièce.
C’est le cas de Tartuffe qui nous est présenté comme une comédie dans
laquelle est ajoutée un aspect sérieux, voire tragique.
Peut-on considérer Tartuffe comme
une pièce plus tragique que comique? Nous verrons tout d’abord en quoi Tartuffe est une
comédie qui respecte les procédés habituels (I) mais que cette pièce balance entre comédie
et tragédie (II).
I) Une comédie qui respecte les procédés habituels
1) Les procédés comiques
Tous les procédés comiques sont présents
Le comique de situation : surtout présent dans la scène 2 de l’acte II.
Le maître (Orgon) se
ridiculise et perd tout son sang froid face à Dorinne qui ne cesse de le tourmenter.
Acte IV
scène 5, lorsque le mari est caché sous la table et espionne sa femme avec Tartuffe.
Le comique de mots : les interruptions continues de Dorine (Acte II scène 2), le langage de
Mme Pernelle (comique de répétition (acte I scène 4).
Le comique de geste : Orgon qui tente de frapper Dorine et Mme Pernelle (personnage de
farce) avec le soufflet de Flipote dans la première scène.
Le comique de caractère : Molière insiste sur les contradictions des personnages tels que
sur la brusquerie de Mme Pernelle ou l’obsession d’Orgon pour la dévotion.
2) Une comédie de mœurs
Dénonciation des faux dévots : Molière se moque de ceux qui utilisent la fausse dévotion
à des fins personnelles.
Tartuffe est une caricature des dévots, il joue l’homme religieux.
Dénonciation de l’hypocrisie: Tartuffe est un hypocrite.
Il fait tout pour satisfaire ses
besoins personnels.
Il fait croire qu’il est l’ami d’Orgon mais tente de séduire sa femme et il
le manipule afin qu’Orgon lui lègue toute sa richesse.
Critique du mariage forcé : Molière défend à travers cette pièce le mariage d’amour.
Les
spectateurs sont du côté des jeunes gens amoureux et rejettent le comportement d’Orgon
qui veut les séparer.
Orgon est montré comme un père cruel qui empêche sa fille d’épouser
un homme qu’elle aime.
Il lui offre Tartuffe comme mari.
3) Un dénouement heureux
La justice triomphe à la fin de la pièce :
- Cléante déstabilise Tartuffe
- La réputation d’Orgon est sauvée
-
-
L’exempt ramène l’ordre et la justice et envoie Tartuffe en prison
Le roi agit comme un dieu et pardonne la faute d’Orgon et annule les dispositions
qu’il avait prises pour léguer ses biens à Tartuffe : forme de flatterie au roi de la part
de Molière
Les qualités attribuées au roi sont en contradiction avec celle présentées par Orgon
La pièce....
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