Nouvelles de Maupassant: La moustache et le Lit.

« B/ La Moustache 1/ Cette nouvelle publiée par Maupassant a une énonciation particulière, la nouvelle est une lettre écrite par Jeanne, une jeune femme mariée envoyée à son amie Lucie.

Cette nouvelle relève donc du genre épistolaire.

La nouvelle sous forme de lettre se caractérise par les indications de temps et de lieu de début : « Château de Solles, lundi 30 juillet 1883 » (l.1-p.104) ; par la signature de fin : « JEANNE.

» (l.19p.111) ; ainsi que par les expressions écrites au long de la lettre : l’auteure utilise un langage direct pour s’adresser et raconter directement à sa destinataire, elle fait part de ses sentiments et pensées. 2/ Au départ de cette nouvelle le sujet semble être tourné sur le récit du quotidien pluvieux de cette jeune bourgeoise, débutant par : « Ma chère Lucie, rien de nouveau.

Nous vivons dans le salon en regardant tomber la pluie » (l.2-p.104), et plus particulièrement sur la moustache de son époux.

Il est dit que par obligations en lien avec leur loisirs le mari de Jeanne avait sacrifié sa moustache pour un rôle de femme.

Par la suite, Jeanne voyant son mari sans moustache compris que « cette petite brosse de poils sur la lèvre est utile à l’œil et aux relations entre époux » (l.16.17-p.105).

Le sujet de départ de la lettre porte donc sur la réflexion de Jeanne sur l’importance de la moustache des hommes au XIXe siècles, elle est définie comme « indispensable à une physionomie virile » (l.14p.105). 3/ La chute de la nouvelle met un sens nouveau par rapport au sujet initial car le début de la nouvelle a un caractère léger, la moustache est décrite comme un accessoire de mode et objet de fierté pour les hommes de l’époque.

Tandis que dans la deuxième partie la moustache devient un élément d’histoire rappelant un cruel souvenir à Jeanne, « qui (lui fit) pleurer toutes (ses) larmes » (p.110).

Elle avait aperçu des cadavres de soldats dont seules les têtes étaient visibles puis « (elle) reconn(u) les Français, à leur moustache » (p.110), tous les soldats « portaient la moustache française, bien distincte, la fière moustache » dit-elle (p.110). Ce passage décrit la moustache comme un symbole de la patrie française durant la guerre franco-allemande de 1870 faisant écho à la propre vie de Maupassant (qui lui-même portait une moustache).. »