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monologue d'argan

Publié le 26/03/2023

Extrait du document

« Intro : Le Malade imaginaire, comédie-ballet en trois actes, créée le 10 février 1673 par la Troupe du roi au Palais Royal à Paris, est la dernière pièce de Molière.

La légende veut que le célèbre dramaturge soit mort sur scène en jouant Argan, personnage principal de cette satire des médecins.

La pièce a donc pour personnage principal Argan, qui passe son temps à consulter son médecin, M.

Purgon.

Le « malade imaginaire » a épousé en secondes noces Béline, qui simule des soins attentionnés, mais n’attend en réalité que la mort de son mari pour hériter.

Angélique, sa fille, aime Cléante et est aimé de lui, mais Argan compte lui faire épouser Thomas Diafoirus, lui-même médecin.

Après le prologue, Le Malade imaginaire s’ouvre sur un monologue du personnage principal.

Argan est en train de vérifier les factures de son apothicaire, Monsieur Fleurant.

Il s’agit donc d’une scène d’exposition in medias res sous forme de monologue.

Le passage se caractérise par un dynamisme dramatique qui surmonte le risque de statisme puisque le monologue se transforme d’une certaine manière en dialogue à plusieurs voix.

Pourquoi le dramaturge a-t-il choisi, pour l’ouverture de sa pièce, une forme d’écriture théâtrale, celle du monologue ? Annonce du plan : Le texte comporte 3 mouvements, le 1er mouvement constitué de la 1ere phrase, lr 2eme de la ligne 1 « plus du 24eme » jusqu’à la ligne 12 « 17 sols six deniers ».

Et enfin le 3eme mouvement composé de la ligne 13 « plus du 25eme » à la fin. Analyse : Débutons par l’analyse du premier mouvement qui se prolonge de la 1ere ligne jusqu’à la 3eme. La didascalie initiale se caractérise d’emblée par des effets comiques, d’abord l’intimité de la scène, il était seul dans sa chambre assis, ensuite la mécanique gestuelle d’une comptabilité professionnelle « une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire ».

Enfin le ridicule d’un personnage qui « se parle à lui-même ». En outre, les 1ers mots prononcés provoquent une sorte de pause, la comptabilité est mise à nu, « Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt.

Trois et deux font cinq.

» Ce à quoi elle fait référence n'apparaîtra que plus tard « un petit clystère » Maintenant nous analyserons le deuxième mouvement, où la lecture de la facture se transforme en faux dialogue avec l’apothicaire Monsieur Fleurant. La structure du monologue est très répétitive : Argan fait le calcul.

Tous les jours correspondant aux nombreux soins répertoriés, dont le prix et l’effet sont critiquer.

A propos du "vingt-quatrieme" jour du mois (donc considérant qu'Argan a commencé les comptes mensuels bien avant l'ouverture du rideau), trois traitements sont commentés : le clystère insinuatif, le clystère détersif et le julep hépatique. L’emploi de l’adjectif « petit » pour qualifier un « clystère », c’est-à-dire un lavement, est d’emblée comique puisqu’il est question du bas-ventre.

Le remède lui-même apparaît malpropre du fait de l’emploi, pour le nommer, de termes qui relèvent tout à la fois de la farce et de la satire médicale.

À la farce appartient par exemple l’adjectif « insinuatif », du fait de son sens concret qui renvoie au bas-ventre.

À la satire appartient le terme « remollient » dont les verbes qui suivent selon un rythme ternaire donnent les effets suivants : « pour amollir, humecter et rafraîchir ».

Ces mots liés au discours direct, entre guillemets, doivent être attribués à "Monsieur Fleurant".

Il faut faire attention au nom du jeu et à la comédie hilarante ici du nom de l’apothicaire, qui fait référence à l'action de l'odorat, mais contient également une opposition La bonne odeur des "fleurs" et la mauvaise odeur qui tient vraiment le rôle.

Ceci est impliqué par la terminaison péjorative "ant Il faut aussi souligner qu’Argan trouve amusant de lire à haute voix les factures de Fleurant, qu'il reconnaît la politesse et les bonnes manières : « Ce qui me plaît de Monsieur Fleurant, mon apothicaire, c’est que ses parties sont toujours fort civiles ».

« Les entrailles de monsieur, trente sols.

» Deux commentaires peuvent être faits ici.

Tout d'abord, la distinction entre la vulgarité de « entrailles » et la trop grande politesse de la formule « de monsieur » qui suit est juste amusante.

Ensuite, si l’apothicaire n’oublie pas les civilités, c’est sûrement dans le but de mieux faire accepter la facture et donc de mieux se faire payer.

Cependant, Argan ne se laisse pas tomber dans un piège : « ce n’est pas tout que d’être civil, il faut aussi être raisonnable.

» La dynamisme dramatique fort vient de l'entrelacement des mots, mais aussi des conflits opposants les fournisseurs et les clients sur des coûts induits : « Oui, mais, Monsieur Fleurant ». L'accord n'est qu'une simple formule de politesse, immédiatement suivie de l'opposition.

De même, la formule « je suis votre serviteur » est ironique et en fait une recette de réprobation et de refus.

L’expression « écorcher les malades » apparaît comme une accusation, de la part d’Argan, à l’encontre de l’apothicaire : Les inconvénients mis en évidence ici sont l’avidité et la cupidité mercenaire et commerciale.

Les chiffres sont récurrents : ils ne vont cesser de marteler l’exercice comptable, gestes à l’appui, Argan maniant jetons et planchette à calculer.

Le premier élément d’information que le spectateur reçoit est bien que le personnage éponyme est un " malade ". Cependant, il voit également que ce.... »

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