Littérature néerlandaise: la fin du XVIe siècle
Publié le 17/10/2022
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«
la fin du XVI siècle
Nous n'avons pas à e4poser icÙe développemen't tl.e l'insur
rection des Pays-Bas.
On sait qu'après bien des vicissitudes
-.
les provinces méridionales finirent par rester espagnoles, tandis
que l'armistice de 1609 reconnaissait de faato l'indépendance
du Nord: Dès 1585, la chute d'Anvers avait débarra,ssé Amster- ·
dam d'une concurrence gênante, et fait fuir vers la Hollande
une partie de l'élite flamande.
Ces événements ont, bien entendu,
dqnné naissano� à une littérature guerrière et polémique.
Ils
ont, par contre, retardé.
la pénétration' des idées françaises
en matière de poésie.
Mais ils n'ont pu empêcher que se déve
loppât au Nord un humanisme où l'on retrouve l'héritage
q'Érasme et qui constitue l'apport original des Pays-Bas à
l 'histoîre de la Renaissance.
La littérature de l'insurrection comprend, en premier
lieu,· une flor.aison de chants , marches, appels à la
vengeance, explosions d'enthousîasme ou de haine;
couplets .à_ la gloire des victimes.
L'e premier Geuien-·
liedboek date de 1574 ; il fut, avec mainte variante,
l'objet de 30 rééditions en un siècle.
L'un de ces poèmes devait être appelé à une fortu'1e
inouïe : le Wilhelm.us, composé peu après 1{568, au
moment où Guillaume d'Orange, ayant échoué sur
la Meuse, se disposait à quitter provisoirement Je
pays, et qui est devenu l'hymne national des Hollan
dais.
Certains l'attribuent à' Marnix de Sainte-Alde
gonde.
De lointaine çlSCendance savoyarde, Philippe MAR
NIX, seigneur de SAINTE-ALDEGONDE, naquit en 1540.
Il fut étudiant
' à Louvain, à Dôle, à "Genève enfin '
\
'
_,,,
où il devint, farouchement, disciple dé' Calvin.
A son
retour, il rédige une brochure puur.
justifier le mouvement ièonoclàs�e.
Quand la rébellion s'organise,
il, fait de son mieux po-ur que la guerre nationale de
vienne une croisade protestante.
Sa carrière mouve
mentée � il connut l'exil et la prison - s'acheva en
1585 : chargé de défendre Anvers contre le duc- de
Parme, il ne put s'acquitter de cette tâche, et se retira
jusqu'à sa mort (1598) dans.
ses terres de Zélande.
Aussi ·bien son talent et sa force n'était}nt-ils pas dans
la chose militaire ni dans la diplomatie.
Son arme
était le pamplùet, et il le maniait de main de maître.
Dans sa Ruche de la sainte Eglise romaine, terminée
en 1569, il se donne d'abord l'air de vouloir soutenir
le catholicisme contre les hérésies.
Ce pr�édé lui
permet de prêter aux catholiques les arguments les
plus ridicules, ou de leur faire prôner mordicus les·
-abus les plus criants.
La seconde partie relève du genre
allégorique, et explique le titre de l'ensemble.
Marnix
ne maintient d'ailleurs pas toujours la fiction ou l'allégorie, et passe volontiers à l'attaque directe.
Per
sonnes, institutions; dontrines, rien ne trouve grâce
à ses yeux.
Son ironie est.
souvent mordante et raffinée.
Ailleurs, il a l'abondance verbale et la truculence
de Rabelais.
Derrière le pamphlétaire qui jouit �de
sa virtuosité, on sent l'homme, poussé par une sombre"
fureur contre t>Antéchrist.
Marnix utilisa les loisirs de la retraite à fignoler sa
tra!fuction des Psaumes, dont une· première édition
avait paru en 1580.
Il ne manquait pas, en ce·domaine,
de prédécesseurs : W.
VAN ZuYLEN vAN NYEVELT
dès 1540, Jan UTENHOVE en 1551, P.
DATHEEN en
1566, qui_ avait travaillé d'après Marot.
et De Bèze,
d'autres encore.
La Renaissance en poésie.
- Comme Marnix, Jan
VAN DER NooT est issu d'une grande famille des Pays
Bas méridionaux.
Làl s'arrête l'analogie..
Rien, en lui,
de militant.
Né vers 1540, il est, très jeune,, échevin
d'Anvers,.
et joue les1 Mécène.
Mais, Calviniste, l'af
faire d'Austruweel (1�67) l'oblige à s'enfuir.
Il gagne
Londres, puis la Rh�nanie.
La Pacification de Gand
lui permet de rentrer après onze ans d'exil.
A ce moment
déjà, peut-être, il est redevenu catholique.
Ses vieux
jours furent misérables.
Il mourut, on ne sait au juste
quand, entre 1595 et 1601.
A Londres Van der Noot publie son Bocage, dont
le titre fait évidemment penser à Ronsard.
La 1re par
tie comprend des poèmes de circonstance, la 2e une
transposition de seize psaumes de Marot ou de Th.
de
Bèze.
Le Théâtre, paru dès 1568, mais postérieur au
· Bocage, n'a rien à voir avec l'art dramatique.
On y
trouve d'abord six « épigrammes >> traduites de Pé
trarque d'après Marot, 11 sonnets traduits de Du
Beliay et 4 sonnets originaux ; suit un traité religieux.
L'édition anglaise est importante du fait que, pour
la première partie, elle paraît bien être l'œuvre du
jeune Spenser.
L'Olympiade est....
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