Les Fables cours général de littérature
Publié le 15/11/2022
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OBJET d’ÉTUDE : La littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle
Parcours : Imagination et pensée au XVIIème siècle
Œuvre Intégrale : Jean de LA FONTAINE, Fables (livres 7 à 11) 1678-1679
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1.
Les Fables dans l'histoire littéraire : création et réception
L'œuvre de La Fontaine s'inscrit dans une double tradition.
D'une part, il est habituel au
XVIIème siècle de traduire les Fables de l'Antiquité (en particulier celles d'Esope).
D'autre
part, les moralistes perçoivent tout le bénéfice qu'ils peuvent tirer de l'apologue.
La Fontaine
hérite de ces deux influences : il innove par le tour poétique qu'il donne à ses textes.
Il
n'invente pas la fable, mais la rend plus séduisante.
Le premier recueil a du succès : il charme Louis XIV et son public.
Le second ne bénéficie pas
de l'effet de surprise et de l'attrait de la nouveauté.
Il rebute aussi le lecteur car les Fables
sont plus longues et plus complexes que celles du premier recueil.
Certains toutefois admirent ces Fables.
Mme de Sévigné les considère comme "sublimes".
Jean Jacques Rousseau, philosophe du 18ème siècle, critique ouvertement les Fables : dans
l'Emile, ouvrage sur l'éducation, il présente la lecture des Fables comme dangereuse pour les
enfants.
En effet, ils risquent de ne pas comprendre leur portée morale, mais d'éprouver de la
sympathie pour les personnages immoraux.
A part cette exception les Fables ont rencontré un grand succès.
Elles font l'objet de
nombreuses réécritures (Jean Anouilh, Raymond Queneau).
2.
L'écriture des Fables
Des récits vivants
Des récits plus longs, plus détaillés
Les Fables des livres VII à XI sont plus longues que celles du premier recueil.
Cela
permet au fabuliste d'être plus précis dans les descriptions, les décors, les portraits.
De plus, il multiplie les péripéties, complexifie le schéma narratif : les Fables ne sont
plus concentrées comme elle l'étaient chez Esope
exemple : "Les Deux Pigeons", IX, 2
Des récits qui ressemblent à des pièces de théâtre
Le discours rapporté prend souvent une place importante dans le récit, et la
fable tend parfois vers le théâtre.
Le discours rapporté sert à : dynamiser le récit, le rendre plus léger, capter
l'attention du lecteur.
Les paroles d'un personnage révèlent son caractère et son
rang social.
Le dialogue et le discours apportent aussi du comique.
exemple : "Le Coche et La Mouche", VII, 10
Les interventions du narrateur
Le narrateur s'exprime à la 1ère personne dans des nombreuses Fables.
Parfois, il expose ses sentiments et fait des confidences au lecteur.
La fable
s'apparente alors à un poème lyrique.
A d'autres moments, il apparait comme moraliste : il observe et commente la vie
de son temps, et la nature humaine.
OBJET d’ÉTUDE : La littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle
Parcours : Imagination et pensée au XVIIème siècle
Œuvre Intégrale : Jean de LA FONTAINE, Fables (livres 7 à 11) 1678-1679
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3.
Des morales variées
Des morales qui prennent des formes variées
Certaines morales se présentent comme des conseils adressés au lecteur
"Ne soyez, à la cour si vous voulez y plaire
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère
Et tachez quelque fois de répondre en Normand."
La cour du roi Lion VII, 6
D'autres sont des affirmations, des généralités, presque des proverbes :
"Ventre affamé n'a pas d'oreille"
Le Milan et le Rossignol, IX, 18
D'autres, des observations que le fabuliste tire de son expérience :
"Je ne vois point de créature,
Se comporter modérément"
Rien de trop, IX, 11
La Fontaine fait aussi parfois confiance au lecteur pour trouver le sens
moral de son récit : soit il l'interroge explicitement, soit il se tait et la
morale est implicite :
"Que t'en semble t-il, lecteur ?"
Les Deux Amis, VIII, 11
Des morales qui portent sur différents thèmes
Certaines morales portent sur la vie en société, les rapports humains et la cour
exemples :
D'autres s'intéressent davantage à la vie de l'homme et à ses défauts.
La
Fontaine se fâche souvent contre la perpétuelle insatisfaction de l'être humain.
exemples :
Enfin, certaines Fables sont presque philosophiques :
exemples : "Discours à Madame de la Sablière" (IX, 20), "Un
animal dans la lune"(VII, 17)
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Parcours : Imagination et pensée au XVIIème siècle
Œuvre Intégrale : Jean de LA FONTAINE, Fables (livres 7 à 11) 1678-1679
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4.
Des textes poétiques
Des fables hétérométriques
A quelques exceptions près ("Les Vautours et les pigeons" VII, 9 ; "L'homme et la
puce, VIII, 5) les fables sont hétérométriques.
(-> voir cours sur la versification).
Des registres variés
Certaines fables s'apparentent à de la poésie amoureuse avec l'emploi du
registre élégiaque :
exemple : "Les deux Pigeons", X, 1
D'autres sont polémiques ou satiriques et traduisent l'indignation de l'auteur :
exemple : "Le Loup et le chasseur", VIII, 27 ; "Le Rat qui s'est retiré du monde", VII 3
On peut aussi évoquer les fables héroï-comiques : le fabuliste fait référence à de
grands mythes de l'Antiquité pour décrire des réalités quotidiennes.
exemple : "Les deux Coqs" (VII, 14) : bataille racontée sur le mode épique, comparée à un épisode de la
guerre de Troie dans l'Iliade.
5.
Les personnages
Le bestiaire
Les animaux ont une dimension allégorique : ils représentent des types, des
personnages identifiés par un trait de caractère ou un comportement
remarquables.
Mais La Fontaine ne les traite pas seulement comme des symboles, il fait en
sorte qu'on puisse se le représenter : il recourt à des animaux variés, exotiques
ou au contraires courants, et les dote d'une apparence particulière, d'une
manière de bouger… Leur langage et leur rand dans la société rappelle l'Ancien
Régime :
exemple : - les animaux exotiques présents dans les Fables
- les animaux quotidiens dans les Fables
Contrairement à Descartes qui pense que les animaux sont des animauxmachines, La Fontaine défend l'idée que les animaux sont plus qu'un assemblage
de rouages divers : il pense qu'ils présentent une forme de conscience.
"Jattribuerai à l'animal
Non point une raison selon notre manière :
Mais beaucoup plus aussi qu'un aveugle ressort."
Discours à Madame de la Sablière, IX, 20
OBJET d’ÉTUDE : La littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle
Parcours : Imagination et pensée au XVIIème siècle
Œuvre Intégrale : Jean de LA FONTAINE, Fables (livres 7 à 11) 1678-1679
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D'autres personnages
La Fontaine met en scène davantage de personnages humains que dans le premier
recueil.
Il les décrit plus précisément, de sorte que le lecteur peut les imaginer.
exemple : - les personnages humains présents dans les Fables
Le fabuliste met en scène des personnages typiques des contes : des êtres merveilleux
comme le follet des "Souhaits" (VII, 6).
5.
Les thèmes de l'œuvre
Le regard du moraliste
La Fontaine analyse la nature humaine et met en évidence ses failles
....
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