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LECTURES LINEAIRES SEQUENCE THEATRE LES FAUSSES CONFIDENCES , Marivaux Acte I scène 2

Publié le 25/06/2023

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« LECTURES LINEAIRES SEQUENCE THEATRE LES FAUSSES CONFIDENCES , Marivaux Acte I scène 2 DORANTE.- Elle a plus de cinquante mille livres de rentes, Dubois. DUBOIS.- Ah ! vous en avez bien soixante pour le moins. DORANTE.- Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable ? DUBOIS.- Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle.

Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra soutenir qu’en épousant ; vous m’en direz des nouvelles.

Vous l’avez vue et vous l’aimez ? DORANTE.- Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble ! DUBOIS.- Oh ! vous m’impatientez avec vos terreurs : eh que diantre ! un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je.

Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l’humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est, on vous épousera, toute fière qu’on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende.

Quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j’entends quelqu’un, c’est peut-être Monsieur Rémy ; nous voilà embarqués ; poursuivons. ( Il fait quelques pas, et revient.) A propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous.

L’amour et moi ferons le reste. Acte II, scène 10 DUBOIS.- C’est par pure colère que j’ai fait cette menace, Madame ; et voici la cause de la dispute.

En arrangeant l’appartement de Monsieur Dorante, j’ai vu par hasard un tableau où Madame est peinte, et j’ai cru qu’il fallait l’ôter, qu’il n’avait que faire là, qu’il n’était point décent qu’il y restât ; de sorte que j’ai été pour le détacher ; ce butor est venu pour m’en empêcher, et peu s’en est fallu que nous nous soyons battus. ARLEQUIN.- Sans doute, de quoi t’avises-tu d’ôter ce tableau qui est tout à fait gracieux, que mon maître considérait il n’y avait qu’un moment avec toute la satisfaction possible ? Car j’avais vu qu’il l’avait contemplé de tout son cœur, il prend fantaisie à ce brutal de le priver d’une peinture qui réjouit cet honnête homme.

Voyez la malice ! Ote-lui quelque autre meuble, s’il y en a trop, mais laisse-lui cette pièce, animal. DUBOIS.- Et moi, je te dis qu’on ne la laissera point, que je la détacherai moimême, que tu en auras le démenti, et que Madame le voudra ainsi. ARAMINTE.- Eh ! que m’importe, Il était bien nécessaire de faire ce bruit-là pour un vieux tableau qu’on a mis là par hasard, et qui y est resté.

Laissez-nous.

Cela vaut-il la peine qu’on en parle ? MADAME ARGANTE, d’un ton aigre.- Vous m’excuserez, ma fille ; ce n’est point là sa place, et il n’y a qu’à l’ôter ; votre intendant se passera bien de ses contemplations. ARAMINTE, souriant d’un air railleur.- Oh ! vous avez raison.

Je ne pense pas qu’il les regrette.

( A Arlequin et à Dubois.) Retirez-vous tous deux. Acte III, scène 12 ARAMINTE.- Vous donner mon portrait ! songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ? DORANTE .-Que vous m’aimez, Madame ! Quelle idée ! qui pourrait se l’imaginer ? ARAMINTE, d’un ton vif et naif.-Et voilà pourtant ce qui m’arrive. DORANTE, se jetant à ses genoux.-Je me meurs ! ARAMINTE.- Je ne sais plus où je suis.

Modérez votre joie : levez-vous, Dorante. DORANTE se lève, et tendrement.-Je ne la mérite pas.

Cette joie me transporte. Je ne la mérite pas, Madame.

Vous allez me l’ôter, mais n’importe, il faut que vous soyez instruite. ARAMINTE, étonnée.- Comment ! que voulez-vous dire ? DORANTE.- Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j’ai fait.

Tous les incidents qui sont arrivés partent.... »

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