Lecture linéaire : SÉQUENCE I TEXTE LL1 : ODG Le préambule
Publié le 25/05/2024
Extrait du document
«
SÉQUENCE I
TEXTE LL1 : ODG
Le préambule
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être
constituées en Assemblée nationale.
Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les
seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont
résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et
sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les
membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin
que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être
à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus
respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des
principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution,
des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage, dans les
souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de
l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne.
Problématique :
Comment le préambule traduit-il le combat d'Olympe de Gouges pour l'égalité entre
les hommes et les femmes ?
Les mouvements :
1er mouvement : le projet : une assemblée nationale des femmes (1ère
phrase)
2ème mouvement : la justification du projet (lignes 2 à 10, 2ème paragraphe)
3ème mouvement : introduction des articles de droits (lignes 11 à la fin, 3ème
paragraphe)
Mouvement 1 : le projet : une assemblée nationale des femmes (1ère phrase)
Le préambule s'ouvre sur un rythme ternaire en énumération dont l'effet rhétorique
est de donner du poids au propos d'Olympe de Gouges.
Les femmes sont nommées
par leur statut familial de "mères", "filles" et "soeurs" de manière à montrer qu'elles
sont toutes concernées par le projet.
Toutes les femmes sont ainsi désignées par la
périphrase "Les mères, les filles, les soeurs" valorisant ainsi leur statut de
"représentantes de la nation" et la solidarité entre elles.
L'apposition "représentantes
de la nation" désigne les femmes au niveau politique, c'est ainsi le rappel qu'elles le
sont tout autant que les hommes.
La notion de la Nation désigne une collectivité
d'individus soumis aux mêmes lois.
Elle renvoie à une constitution politique par
opposition à la monarchie de droit divin.
En conséquence, en tant que
"représentantes de la nation", les femmes au même titre que les hommes
"demandent d'être constituées en Assemblée nationale".
L'expression "Assemblée nationale" constituée par les hommes traduit la volonté
d'une même égalité pour les femmes.
Le projet est révolutionnaire pour l'époque,
Olympe de Gouges en est le porte-parole.
Cette Déclaration exige une lecture
immédiate comme le souligne le présent du verbe de requête : "demandent",
expression de la revendication des femmes à jouer un rôle dans la vie politique
française.
C'est une révolution dans la révolution.
Mouvement 2 : la justification du projet (lignes 2 à 10, 2ème paragraphe)
La deuxième phrase, coeur du texte, est construite sur 4 fragments en anaphore sur
"afin que" sous la forme d'un rythme ternaire.
C'est une accumulation de trois
propositions circonstancielles de but qui en souligne la portée argumentative et
persuasive.
Le deuxième mouvement s'ouvre sur une gradation "l'ignorance, l'oubli, le mépris".
Trois vices sont responsables "des malheurs publics" et "de la corruption des
gouvernements".
Tous les désordres sociaux ont pour origine le mépris et l'oubli des
droits de la femme.
La misogynie est au coeur des problèmes sociaux et politiques.
Cette injustice pousse les femmes à revendiquer leurs droits : "ont résolu d'exposer
dans une déclaration, solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la
femme".
Le principe d'égalité entre les hommes et les femmes est encore souligné par le
rythme ternaire "les droits naturels,....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Lecture Linéaire N°11 Charles Baudelaire, Fleurs du Mal, Texte Intégral, « Tableaux parisiens » « Le Soleil »
- LECTURE LINÉAIRE 12 « Mémoires d’une âme » « Melancholia », Les Contemplations, (1856), Victor Hugo
- Étude linéaire du Préambule la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges
- Argument lecture linéaire sur la princesse de clèves - scène d'aveu et caractère exceptionnel des personnages
- Séquence 3 : Le Malade imaginaire de Molière. Analyse linéaire n°12 scène 10 acte III