LECTURE LINEAIRE n°3 SIDO, « Les Sauvages », Colette 1930
Publié le 23/06/2023
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LECTURE LINEAIRE n°3 SIDO, « Les Sauvages », Colette 1930
Phrase amorce : la littérature encomiastique
Présentation du texte+ Colette rapporte une visite de son frère, Léo, à Paris, au
Palais Royal.
Ce dernier lui raconte son pèlerinage en Bourgogne.
Problématique En quoi l’évocation de ce souvenir s’apparente-t-elle au portrait
de Léo, un « des Sauvages » ?
L’extrait se décompose en deux mouvements 1) Du début à « sur quatre
notes » : Le minutieux récit d’un pèlerinage // 2) « Oui, dit mon frère… » jusqu’à
la fin :La chute
Colette choisit de raconter le souvenir de la visite de son frère, à la manière
d’une scène de théâtre , au discours direct, ce qui le rend beaucoup plus présent
et vivant pour le lecteur.
Ainsi, plusieurs éléments font office de didascalies ,
ciblant soit l’intonation de Léo « répéta-t-il férocement »/ « dit-il avec une
recherche incisive », soulignant la tension du conteur /// soit les mouvements de
Léo « Il se tourna vers moi » /// soit le regard « sans me voir » traduisant le
degré de son implication dans son récit /// soit l’expression de son visage « un
sourire vindicatif » /// soit la gestuelle « Il claqua des doigts, impatienté »
1° réplique Colette
L’autrice interroge son frère sur la fin supposée de sa prise de parole : question
totale/ registre familier.
L’apostrophe « vieux » souligne son affection et sa
complicité avec son frère plus âgé qu’elle.
2° réplique Léo
Le frère de Colette se révèle un excellent conteur.
Il capte l’attention de sa sœur
en la faisant attendre « Minute ! » phrase nominale, exclamative X 2
« répéta ».Il raconte au présent de narration « Je monte »/ « Je m’en vais ».
Il
sollicite l’expérience sensorielle pour appréhender très péjorativement la scène ,
au moyen de périphrases métaphoriques avec le déterminant démonstratif à
valeur négative « cette » « cette mare infecte » l’adjectif soulignant l’odeur
nauséabonde du canal , « cette soupe de moustiques et de bouse » ce GN
étendu mettant en évidence une sorte de mixture alliant pourriture, putréfaction
et macération, par le biais des CDN .
Il commente son récit au présent
d’énonciation « si j’ose appeler ».
Il inclut son interlocutrice au moyen de
l’impératif « Passons », l’invitant à la reprise du récit, qu’il laisse en suspens, en
témoignent la conjonction de coordination « et », et les points de suspension.
3° réplique Colette
Question partielle réduite à la reprise de la conjonction de coordination « Et ? »…
traduisant l’impatience de l’autrice quant à la suite du récit interrompu.
4° réplique Léo
Ce dernier exprime , désormais, sa désapprobation envers les nouveaux
propriétaires qu’il désigne par le pronom personnel à valeur péjorative « ils »
proposé en italiques.
Il reconnaît avoir vécu une première déception d’où la
présence de l’adverbe « d’abord » et de l’expression verbale « J’avoue » répétée
deux fois , la deuxième étant renforcée par l’adverbe d’affirmation »Oui »et de la
litote « je n’ai pas aimé particulièrement ».
La déception cible la transformation
de la première cour en « une espèce de préau à sécher la lessive », la tournure
indéfinie à valeur péjorative « une espèce de » mettant en exergue le prosaisme(
i tréma) de la nouvelle fonction de la cour.
La conjonction de
coordination « Mais » exprimant l’opposition « Mais je n’y ai pas trop fait
attention » annonce que le principal désappointement est à venir, explicitement
exprimé par la proposition subordonnée circonstancielle, introduite par « parce
que », énonçant la cause « parce que j’attendais le « moment de la grille ».
L’imparfait « attendais », à valeur durative, souligne l’intérêt de Léo tandis que la
périphrase « le moment de la grille » dévoile son centre d’ intérêt, accentué par
les guillemets.
5° réplique Colette
Encore une phrase interrogative, directe, partielle , réduite au GN répété :
toujours l’expression de la spontanéité et de la rapidité de l’échange entre les
interlocuteurs.
6° réplique Léo
« Voyons » impératif incluant Colette, suivi des points de suspension, renforce le
retardement du récit , évoluant vers son apogée.
« Tu vois » verbe de perception
visuelle au présent d’énonciation, invitant sa sœur à l’actualisation du souvenir et
zoomant sur « le loquet de la grille ».
Passage narratif se rapportant à la narration de Colette
« Comme si j’allais le saisir » , proposition subordonnée circonstancielle,
introduite par la locution conjonctive « comme si », CC de comparaison du verbe
« vis », traduisant l’actualisation du souvenir à travers l’expérience tactile,
confirmée par la précision quant à la matière du loquet « de fer » et
l’accumulation d’adjectifs « noir » pour la couleur, « poli et fondu » pour le sens
du toucher, quant à la surface de l’objet.
Les tirets accentuent aussi l’expérience
sensorielle actualisée.
La fin du passage superpose le sens de la vue, répondant
affirmativement à la question de son frère « je le vis en effet », l’emploi du passé
simple de l’indicatif mettant en évidence , l’expérience sensorielle, au premier
plan de l’action.
Les points de suspension....
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