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Lecture linéaire n°1 Acte I, scène 2 Les Fausses Confidences de Marivaux

Publié le 04/03/2023

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« Lecture linéaire n°1 Acte I, scène 2 Les Fausses Confidences de Marivaux Au 18ème, siècle des lumières, le paysage littéraire français est marqué par la figure intellectuelle du philosophe.

Cependant, héritier du 17eme siècle le théâtre occupe aussi une place prépondérante.

Parmi les dramaturges passés à la prospérité, nous pouvons citer Marivaux, qui publie en 1737 une comédie d'intrigue basée sur l'amour et intitulée les fausses confidences.

L'œuvre met en scène un jeune homme désargenté du nom de Dorante, engagé comme intendant chez Araminte, une riche veuve qu'il aime en secret.

Le valet Dubois orchestre leur union par une série de fausses confidences.

La pièce débute par une scène d'exposition qui a pour intérêt d'informer le spectateur du stratagème ambigu mis en place par les deux hommes. Dubois, héritier du valet de la comédie traditionnelle, expose alors au public la machination envisagée. ➔ Comment l’ingénieux valet parvient-il, par les pouvoirs du langage, à convaincre Dorante de l'infaillibilité du stratagème mis en place ? Nous dévoilerons dans un premier temps la présence d’une scène d’exposition présentant les actants du stratagème, puis nous mettrons en évidence une manipulation parfaite de Dubois. 1) A) Même si Dorante n'est plus le maître de Dubois, cet échange révèle que la relation maître-valet reste inchangée : le valet, conformément à son statut lui conférant le rôle de confident, tend à rassurer son maître et ne cesse de contrer les objections de ce dernier. Les objections de Dorante révèlent la vulnérabilité du personnage mais aussi l'éventuel échec du stratagème. La 1ère objection est d'ordre financier et représente un obstacle majeur « Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.

» (l.61).

Dorante rappelle à son ancien valet la fortune immense, de la jeune veuve en l'inscrivant dans une réalité sociale La 2ème objection mise en valeur par l'adverbe d'intensité “extremement”, porte sur le caractère de cette femme dont nous ne connaissons pas encore le nom et qui existe avant tout par son statut de jeune veuve riche, représentant ue proie de taille « elle est extrêmement raisonnable » (l.63).

Néanmoins, face à ces contestations, Dubois semble amusé, prenant un ton rassurant et moqueur, il affirme que rien ne pourra s'opposer à son plan : (Ligne 62) il minimise le 1er obstacle en jouant sur les nombres et la supériorité du nombre “soixante” à “cinquante si on néglige le facteur « mille » produisant ainsi un comique de mots accentué par le rythme rapide de la sticomythie.

Il inverse ensuite la situation, affirmant dans un parallélisme de construction associé à une antithèse que l'obstacle de la raison n'est qu'un atout (ligne 64) « Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle ».

L'échange révèle donc bien un rapport de force traditionnel comique entre un maître inquiet et un valet à la fois indolent et sensible a son malheur.

Pourtant, ce début de scène d’exposition paraît quelque peu surprenant puisque Dubois devrait servir les intérêts de sa maîtresse actuelle, et non ceux de son ancien maître. B) Par ailleurs, la réplique de Dubois ( de la ligne 64 à 67) nous présente une intrigue amoureuse.

Dubois expose sur le mode hypothétique la situation « Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu'elle ne pourra se soutenir qu'en épousant; vous m'en direz des nouvelles ».

Il annonce alors les étapes de l'intrigue amoureuse propre à la comédie, résumant : -l'exposition « vous lui plaisez » -la progression de l'action, marquée par l'hyperbole accentuée par une gradation ascendante et par les adverbes intensifs “si” et “tant” (l.65-66). -le dénouement, qu'il présente comme inévitable grâce à la négation restrictive « elle ne pourra se soutenir qu'en épousant ». Il exploite ainsi de façon parodique le dilemme propre à l'héroïne tragique qui oppose la raison aux sentiments, et qui provoque un véritable combat intérieur auquel il fait allusion par le verbe pronominal “se débattre” (l.65) « elle se débattra tant ». Bien qu’il soit railleur et moqueur, Dubois se veut tout de même rassurant car il est persuadé de l'issue heureuse du stratagème, comme l'exprime l'emploi du futur de certitude (ligne 67):« vous m'en direz des nouvelles ».

Il joue également sur la double énonciation s’adressant à la fois à Dorante et au public.

Il revient enfin à la situation présente en abandonnant le langage parodique « Vous l'avez vue et vous l'aimez? », phrase interrogative totale qui n'a d'autre intérêt que d'informer le spectateur quant à la sincérité des sentiments de Dorante. C) En somme, Dorante expose la sincérité de son amour par un aveu qu’il fait à son complice à l’abri de quelconque regard.

Il ne joue donc aucun rôle.

"Je l'aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble” (l.68).

Ce jeune homme amoureux de la comédie, est totalement dominé par sa passion : il.... »

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