lecture linéaire MORS de Victor Hugo
Publié le 09/12/2023
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«
Analyse linéaire du poème « Mors »
Comment Hugo représente-t-il la mort dans ce poème ?
I.
Vers 1 à 10 : La mort, cette faucheuse universelle
II.
Vers 11 à 18 : La mort sème la peur et l'horreur
III.
Vers 19 et 20 : Un espoir
Installé au-dessus du poème avec des majuscules écrasantes et la tonalité d'éternité que lui donne
l'utilisation du latin, le titre Mors préfigure l'ensemble du texte.
Le je initial vient donner au texte sa
tonalité lyrique.
Toutefois, c'est là sa dernière manifestation.
Verbe « voir », champ lexical du
regard : une contemplation/observation fascinée.
Vers 1 à 10 : Description de la mort en faucheuse universelle
Au vers 1, la mort est présentée à travers l'allégorie de la "faucheuse" (vers 1).
Une mort qui est
constamment présente comme le suggère l'imparfait, une mort que nous connaissons comme l'indique
le déterminant démonstratif "cette" ; mais une mort qui surprend toujours, comme elle surprit le
poète lui-même (passé simple : "Je vis").
Le royaume de la mort nous est précisé à travers la métaphore du "champ" qui réduit le monde à
un espace limité.
C'est la même métaphore filée qui décrit l'activité incessante de la mort, la coupe :
"moissonnant et fauchant" (vers 2).
La répétition des participes présents souligne la répétitivité de ce
travail qu'aucun obstacle ne peut freiner (verbe « aller »).
Aux vers 1 et 2, les allitérations en [s] [ch] imitent le son de la lame de la faux sifflant dans l'air.
Les assonances en [an] réparties tout au long des vers 1 et 2 évoquent le travail lancinant et
inlassable de la mort.
Victor Hugo nous fait entendre le son de la mort.
Dans une atmosphère d'apocalypse, de fin des temps, la mort nous est décrite de comme un être
fantastique, occupant presque tout l’espace : squelette animé « noir », qui se fond dans la nuit, mais
« laissant passer le crépuscule » : dernière lueur du jour.
C’est finalement à travers son arme que la
mort se laisse entrevoir, ce qui la rend d’autant plus inquiétante ("les lueurs de la faulx" vers 5).
"L'homme" au vers 5 a une valeur universelle (pas de portrait précis, pas de nom, déterminant
défini > désigne les hommes en général), la mort touche tous les êtres humains.
Comme le poète,
le mortel sidéré est incapable du moindre mouvement : "suivait des yeux" + « tout tremble et
recule » : défaite du vivant.
(// e muets de ce vers)
Vers 6 l'alexandrin semble se gonfler de la puissance humaine par la redondance "triomphateurs",
"triomphaux", mais cette puissance humaine est balayée par le rejet du verbe "tomber" au vers 7.
Echec de la résistance, qui semble du coup vaine et pompeuse.
Par un jeu d'antithèses, le poète insiste sur les diverses chutes causées par la mort :
"Babylone" s'oppose à l'austérité du "désert" (Babylone/ Babel cité mésopotamienne opulente
et disparue, selon l’Ancien Testament),
le lieu des supplices ("échafaud") s'oppose au lieu du pouvoir : le "trône", image égalisatrice
soutenue par le chiasme "Le trône en l'échafaud et l'échafaud en trône" -> ce chiasme montre
que tout est touché par la mort, même ce qui est royal.
critique de Napoléon III ? (en mars
1854, date d’écriture du poème, Hugo est un proscrit du 2d Empire)
L'antithèse est également esthétique (de la "rose" au "fumier").
Enfin, "l'or" (vers 10), symbole de richesse et de puissance s'oppose à la "cendre" qui connote
la poussière, la dégradation, le déchet.
On passe d'un extrême à l'autre, renversement brutal des situations.
Personne ne peut lutter, la mort est toute....
»
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