Lecture linéaire Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Publié le 13/03/2022
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«
Lecture linéaire : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil
Introduction
Le XVIe siècle est celui de l’humanisme, des grandes découvertes et de l’idée que l’homme
est au centre de tout.
C’est également le siècle des guerres de Religion.
Ainsi, Jean de Léry,
qui se convertit très tôt au protestantisme rejoignit Calvin, figure du protestantisme, à
Genève.
Ce dernier l’envoya en mission avec d’autres au Brésil mais tout ne se passa pas
comme prévu.
Ils vécurent alors pendant quelques mois avec une tribu anthropophage, les
Tupinambas avant de rentrer en France.
Jean de Léry publia son récit de voyages des années
plus tard en 1578 sous le titre Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil.
Entre temps, la
France étant ravagée par les guerres de Religion, Jean de Léry fut témoin d’un certain
nombre d’atrocités dans son propre pays, ce qu’il rapporte notamment dans l’extrait qui nous
occupe.
Après avoir raconté dans le détail la mise à mort d’un prisonnier et la manière dont il
était mangé par les Tupinambas, l’auteur revient sur plusieurs épisodes qui eurent lieu en
France tout aussi barbares.
Lecture
Problématique
Comment Jean de Léry remet-il en question la notion de sauvagerie ?
Mouvements
Tout d’abord il met en parallèle les exactions des tupinambas et celles des Européens
des lignes 1 à 7
puis des lignes 7 à 17, il évoque le cannibalisme en France
et enfin le relativisme culturel jusqu’à la fin du texte.
MOUVEMENT 1 : mise en parallèle des exactions des Tupinambas et celles des Européens (l.
1
à 7)
Dès la première phrase, « Il me semble que ce que j’en ai dit est assez pour faire sentir
l’horreur et dresser à chacun les cheveux sur sa tête.
» on sent que l’auteur veut montrer
l’horreur et la déshumanisation des acteurs et des actes de cruauté.
Il emploie ainsi le
registre pathétique qui participe au jugement que l’auteur veut nous faire porter sur la
situation.
En effet le champ lexical de l’« horreur » et les hyperboles que Jean de Léry
utilise, participent au pathétique.
Par exemple pour le champ lexical, on retrouve dans tout le
premier mouvement les termes suivants : « horreur » (l.1), « si horribles » (l.2),
« barbares » (l.3), « cruels » (l.7) et pour finir « sauvages » à la même ligne.
Les hyperboles
permettent d’insister sur l’horreur des faits, la dénoncer en la mettent en avant : « « si
horrible » (l.2), « tant de » (l.5), « encore plus cruels que » (l.7).
Par ailleurs, la
démonstration de l’auteur est scrupuleusement organisée ce que l’on remarque par présence
de nombreux connecteurs logiques : « aussi » (l.3), « en premier lieu » (l.4), « de la même
façon » (l.14) et d’autres encore dans la suite du texte.
De plus, si Jean de Léry ne remet pas
en question la sauvagerie des Tupinambas avec l’emploi des images « faire sentir l’horreur
et dresser à chacun les cheveux sur la tête.
» il en profite pour insister sur celle des Français
avec des métaphores : « qui sucent le sang et la moelle » (l.5) et « mangent vivants ».
Il
joue sur l’image du vampire et de la dévoration pour présenter un aspect de la cruauté qui
consiste à profiter de la faiblesse d’autrui pour s’enrichir.
Le lecteur (français) se sent
d’autant plus concerner de l’utilisation du déterminant possessif « nos » devant les « gros
usuriers » dont il est question dans les métaphores précédentes..
»
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