Le malade imaginaire une comédie plaisante dissertation
Publié le 04/01/2023
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Éléments de correction :
Thème 1 : Le Malade imaginaire, une comédie plaisante
→ Étudier les sources du comique dans la pièce :
Le comique visuel : comique de gestes (cavalcades = courses-poursuites ; bastonnades, etc.) et
déguisements (Cléante en maître de musique, Toinette médecin, carnaval final) = procédés
farcesques.
Le comique de langage : jeu sur les noms des personnages (Béline, Purgon, Fleurant, Diafoirus,
nom construit sur “foire”, synonyme de “diarrhée”) ;
le comique de mots : le jargon médical et le latin ; le comique de répétition (“le poumon”), la
cacophonie de II,5 (Argan et Diafoirus père parlant en même temps) ;
l’ironie et le sens de la formule (souvent de Toinette).
La prédominance du ridicule : le comique de situation (ex.
: le quiproquo (I, 5) ; la 1ere rencontre
Thomas Diafoirus / Angélique ; la déclaration d’amour déguisée dans l'opéra impromptu), etc.
; le
comique de mœurs (satire des médecins) ; le comique de caractère (crédulité d’Argan, bêtise de T.
Diafoirus).
→ Étudier les autres sources du plaisir du spectateur :
Plaisir du spectateur dans le genre de la comédie-ballet qui propose une diversité artistique et
multiplie les spectacles : intermèdes entre les actes et scènes de théâtre dans le théâtre à l’intérieur
des actes.
le plaisir de la variété des spectacles proposés (univers de la pastorale, Commedia
dell’arte, farce + mélange des différents arts : danse, poésie, théâtre, musique)
Plaisir du spectateur dans le renouvellement de personnages types et de motifs traditionnels (voir
thème 7) : le public sait que la comédie du mariage contrarié finira par un mariage heureux, mais se
demande quelles variations le dramaturge (= l’écrivain de théâtre) va mettre en œuvre dans cette
comédie, comment il va renouveler le motif de la servante auxiliaire des jeunes gens, insolente et
malicieuse, par exemple.
Plaisir du spectateur dans la mise en abyme : les allusions aux comédies de Molière que Béralde
propose à son frère d’aller voir (III, 3) permettent un dialogue complice avec le public.
Thème 2 : Le Malade imaginaire, une comédie qui guérit :
Elle guérit car elle corrige les mœurs (ex.
: critique de la médecine), révèle les défauts ou le ridicule
des personnages (que ce soit les médecins ou Argan), pousse le spectateur à réfléchir à ses propres
comportements, à ne pas vouloir leur ressembler...
Elle guérit par le rire : diversité des moyens de la satire médicale :portraits en action de médecins vrais ou faux- par les consultations médicales des Diafoirus à Argan (qui contredisent le diagnostic
et les recommandations de Purgon et se délectent de mots savants ) et la parodie de consultation de
Toinette acte III scène 10, mais aussi satire par l’argumentation de Béralde acte III, scène 3)
Elle guérit par le pouvoir de l’illusion, de l’imagination : les scènes de théâtre dans le théâtre
permettent de faire éclater la vérité (fausse mort d’Argan qui permet de révéler le véritable caractère
de Béline et qui ouvre les yeux d’Argan sur la bonté de sa fille, ceci va permettre de rétablir
l’équilibre dans la famille puisque Argan à la suite de cela va accepter le mariage entre Angélique et
Cléante) + le 3e intermède comme remède ultime, qui permet à Argan de mieux vivre avec sa folie,
si elle n’est pas guérie.
→ Démarche critique de la comédie : plaire par le rire sert à instruire, à faire
réfléchir et finalement, à guérir.
La comédie permet également de résister à la tyrannie et guérit ainsi les maux de la société (fausse
mort de Louison pour échapper à la tyrannie de son père, à ses coups ; Toinette feint de s’être
cognée la tête pour échapper à la colère d’Argan Acte I, scène 2, ;la comédie est un espace de liberté
pour les personnages, Angélique et Cléante se sont rencontrés au théâtre, comme pour Molière qui
peut exprimer ses idées polémiques contre la médecine, le mariage forcé, la croyance religieuse
aveugle « et chacun à ses périls et fortune, peut croire tout ce qu’il lui plaît » (Béralde Acte III,
scène 3)
Thème 3 : Le Malade imaginaire, une critique de la médecine
Des médecins intéressés et hypocrites (ex.
: relation commerciale Purgon / Argan, Purgon affirme
lors de son départ provoqué par Béralde “Je romps tout commerce avec vous” + Toinette qui
affirme dans l’Acte I scène 5 que si monsieur Purgon est si riche c’est qu’ »il faut qu’il ait tué bien
des gens »)
Une prétention ridicule (ex.
: éloge de Diafoirus père sur le savoir de son fils qui vante le fait que
son fils ne change jamais d’opinion , « qu’il s’attache aveuglément aux opinions des anciens, et que
jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes
de notre siècle, touchant la circulation du sang », cet éloge est paradoxal car il construit l’image
d’un homme borné qui ne tient son savoir médical que des livres des Anciens de l’Antiquité mais
qui refuse les découvertes liées à l’expérience, un homme crédule qui suit « aveuglément » des
préceptes sans réfléchir et les remettre en cause; présentation prétentieuse de Toinette en
médecin qui prétend ne s’occuper que d’illustres malades et maladies p 130-131: ; emphase du
discours de Purgon lors de la scène où il lance sa malédiction sur Argan; « latin de cuisine »,
mauvais latin, ridicule du 3e intermède chanté par les faux médecins) ; ou : des médecins vaniteux,
imbus de leur fonction (ex.
: Fleurant, l’apothicaire).
Des médecins incompétents : contradiction entre le diagnostic des Diafoirus et celui de purgon.
Des médecins qui se prennent pour des Dieux tout puissants qui ont pouvoir de vie ou de mort sur
leurs patients comme des sortes de « sorciers » ou « magiciens » : scène de malédiction de Purgon,
Toinette qui donne des ordres au pouls de « battre comme il faut », Argan qui lorsqu’il s’imagine
médecin lance une malédiction sur Molière « crève, crève ».
Il y a une dimension tragique dans
cette attitude car les médecins sont ici comme des sortes de Dieux de la tragédie qui décident du
destin des personnages
Des traitements inutiles ou qui nuisent aux malades (ex.
: argumentation de Béralde Acte III scène 3
; Purgon en médecin qui prescrit des traitements mortifères qui affaiblissent Argan et le
maintiennent dans sa mélancolie ce qui s’opposent au traitement préconisé par Toinette le « faux
médecin » pour lui redonner goût à la vie Acte III scène 10) Une exploitation des faiblesses
humaines (ex.
: dépendance d’Argan à ses médecins, angoisse d’Argan quand Purgon l’abandonne
dans la scène où il lui lance la malédiction et scène d’exposition où Argan mesure son état de santé
aux nombres de remèdes qu’il prend).
Médecine qui tue si l’on n’a pas la force de supporter les
remèdes (Acte III, scène 3 quand Béralde se fait le porte-parole de Molière)
→ Ces visages sont tous rassemblés dans le défilé du 3e intermède : le credo chanté par les faux
médecins : « clystère donner-puis saigner-ensuite purger » rappelle une sorte de credo religieux (je
crois en Dieu le père, le fils et le saint esprit) + le serment du “juro” qui invite le nouveau médecin à
ne se servir « d’aucun remède que de ceux seulement de la docte Faculté »et à ne consulter que
« l’avis des Anciens, qu’il soit bon ou qu’il soit mauvais », cela construit l’image de médecins
conservateurs et incompétents + le souhait final formulé par les « docteurs » de l’intermède final :
« le nouveau docteur qui parle si bien ! Pendant mille et mille ans, qu’il mange et boive, et qu’il
saigne et qu’il tue » !
→ La médecine, une imposture, une illusion (Béralde : “le roman de la médecine” « Dans les
discours et dans les choses ce sont deux sortes de personnes que vos grands médecins » Acte III
scène 3)
Thème 4 : Le Malade imaginaire, un spectacle total
Actes de la comédie entrecoupés d’intermèdes : variété des arts mêlés dans la comédie-ballet
(théâtre, musique, chant, danse et éventuellement mime pour le premier intermède avec....
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