La peau de Chagrin Balzac "le Talisman"

« Lecture linéaire 13 BALZAC la peau de chagrin, « le talisman » INTRODUCTION La Peau de Chagrin, roman publié en 1831, est une œuvre clé de la Comédie Humaine de Balzac (vaste fresque romanesque composée de 90 romans), car l’auteur y expose sa philosophie de la vie. Pour Balzac, chaque homme disposerait en effet d’un capital d’énergie que le désir et la volonté entament.

Dans ce roman, la peau de chagrin incarne ce capital d’énergie vitale qui diminue à chaque manifestation de la volonté. Notre extrait arrive alors que Raphaël de Valentin, qui songeait au suicide, est entré chez un antiquaire.

Il est subjugué par une peau de chagrin qui exaucerait tous ses désirs en échange de jours de sa vie. Problématique : En quoi la Peau, objet fantastique, permet-elle à Balzac de délivrer au lecteur une leçon philosophique et une critique sociale ? 3 mouvements : 1/ la leçon de philosophie de l’antiquaire 2/ le choix de Raphaël : symptôme d’une société déréglée 3/ le désir de Raphaël : peinture d’une société matérialiste et corrompue. I- 1er mouvement : la leçon de philosophie de l’antiquaire : L 1 à 8 .

« Ceci,…en montrant la peau de chagrin », « là » : mots déictiques (qui désignent un objet), gérondif .

« le pouvoir et le vouloir réunis » : verbes substantivés (nom formé directement sur un verbe à l’infinitif), conjonction de coordination  le texte dramatise (théâtralise) l’exhibition de la Peau de chagrin, montrée à Raphaël et au lecteur ; .

« vos idées sociales, vos…vos douleurs qui font trop vivre » : énumération + accumulation de GN + dét.possessif à la 2ème pers + champ lexical de l’excès (parabolique) + antithèses  l’antiquaire se désolidarise de cette génération et de ses contemporains (vos).

Il en condamne les excès et souligne le paradoxe de la Peau : elle permet de vivre intensément mais apporte aussi la mort. .

« car le mal…est encore la volupté ? » : conjonction de coordination à valeur causale, présent de vérité générale, interrogation directe, antithèses et chiasme  l’antiquaire parle en philosophe, raisonnant sur le monde, interrogeant Raphaël (le forçant à s’interroger sur ses valeurs) et déconstruisant ses représentations de la vie. .

« les plus vives lumières…excès d’un vouloir ou d’un pouvoir » : parallélisme et antithèses, superlatifs, questions rhétoriques, définition de la folie  l’antiquaire oppose le monde « idéal » de la spiritualité au monde « physique », terrestre et matériel.

Au désir des hommes  la Peau apparaît comme un objet fantastique : elle a le pouvoir de satisfaire tous les désirs (le « vouloir ») de son propriétaire qui se retrouve dépossédé de tout contrôle. caractérisé par la folie et l’excès, il oppose le « savoir », la contemplation. Bilan : l’antiquaire condamne l’excès des désirs et des plaisirs encouragés par la société et prône une vie de sagesse acquise par le savoir, tournée vers le monde « idéal ». II. 2ème mouvement : le choix de Raphaël est le symptôme d’une société déréglée où sa génération se sent perdue : L 9 à L 17 « impossible » « Eh bien, oui je veux vivre avec excès, dit l’inconnu […] » : interjection, adverbe d’affirmation, nom commun, cc de manière  Raphaël exprime vivement son désir, il revendique le choix du vouloir et du pouvoir, « avec excès », CC manière : valeur proleptique, annonce manière dont il va vivre.

Le nom commun « inconnu », par lequel il est désigné fait de lui un type, un représentant de sa génération, celle désenchantée de la Monarchie de Juillet. .

« Jeune homme, prenez garde, s’écria le vieillard avec une incroyable vivacité.

» : apostrophe, impératif, cc de manière  L’antiquaire tente de protéger Raphaël : il n’encourage pas le pacte et se désolidarise de la Peau.

Sa vivacité « incroyable » illustre.... »