La maison de poupée: Comment Isben met-il le réalisme au service de la femme du XIXe siècle ?
Publié le 02/11/2022
Extrait du document
«
Au XIXe siècle, se développe le mouvement littéraire du réalisme, qui consiste à représenter
fidèlement le réel, tel qu’il est sans y apporter de modifications.
Henrik Ibsen est un dramaturge
norvégien du XIXe siècle qui a placé la femme au centre de son œuvre.
En 1879, il écrit Une
Maison de Poupée, d’où est extrait le passage donné à l’étude.
Dans cet extrait, il raconte l’histoire
de Nora, une jeune femme mariée depuis huit ans, à Helmer Torvald.
Elle doit opiner toutes les
directives de son époux comme le veulent les mœurs de l’époque.
Comment Isben met-il le réalisme au service de la femme du XIXe siècle ?
Dans une première partie nous montrerons que cet extrait s’inscrit dans le mouvement du réalisme
et dans une seconde partie nous montrerons la place de la femme au XIXe siècle.
En effet, cet extrait s’inscrit dans le mouvement littéraire du réalisme.
Force est de constater la
présence d’un ascenseur social qui est une caractéristique du style d’écriture du réalisme, comme
l’atteste la citation suivante : « Je veux penser d’abord à m’élever moi-même ».
Cette réplique de
Nora nous montre bien son désir de réfléchir par elle même, d’avoir sa propre pensée.
Elle nous dit
qu’elle veux s’élever, avoir sa propre éducation et que ce ne soit pas une autre personne qui
l’éduque, mais elle même qui se cultive pour pouvoir ensuite éduquer ses enfants.
Notons par
ailleurs, un désir de révolte avec la phrase de Nora « Ah ! Torvald, tu n’es pas homme à m’élever
pour faire de moi la véritable épouse qu’il te faut.
».
La marque d’opposition est présente avec
l’interjection « Ah ! » et le point d’exclamation qui nous montre bien que Nora s’oppose aux
paroles de son époux et qu’elle souhaite accéder à un rang social plus haut.
L’héroïne de la pièce de
théâtre refuse d’être une femme éduquée pour un homme comme le veulent les mœurs de l’époque.
Nora ne se laisse pas éduquer par une autre personne, elle veut forger sa propre pensée et son
éducation.
Elle va donc à l’encontre des mœurs de sa société et veut s’élever à un rang social plus
haut afin de ne pas rester celle qui se fait éduquer pour et par quelqu’un, mais plutôt être celle qui
éduque les autres.
Les œuvres qui s’inscrivent dans le mouvement littéraire du réalisme, reflètent, à travers leurs
textes, le réel sans modifications pour embellir la vie, mais avec une vision fidèle de la réalité.
Ainsi
nous pouvons le voir avec la citation d’Helmer : « Tu emploies des expressions singulières pour
parler de notre mariage ».
Comme en témoigne ce passage, Nora utilise des expressions qu’une
femme ne devrait pas avoir le loisir d’employer, et encore moins pour qualifier une institution telle
que le mariage.
Elle nous montre que le mariage n’est pas l’accomplissement du bonheur, comme la
société voudrait le faire transparaître, mais au contraire, comme le prolongement de sa servitude.
Cette idée est mise en avant dans la citation suivante : « Il m’appelait sa poupée et jouait avec moi
comme je jouais avec les miennes… Ensuite je suis venue chez toi ».
De même, Nora utilise
l’adverbe « ensuite » qui est un adverbe de liaison mettant en parallèle les problèmes qu’elle avait
chez son père qui ont ensuite continué chez Helmer.
« Mais notre maison n’était qu’un salon de
fête.
J’ai été grande poupée chez toi, comme j’avais été petite poupée chez papa ».
Ce parallèle
témoigne du malheur de Nora qui n’a cessé de croître entre le domicile familial et le domicile
conjugal.
L’utilisation d’adjectifs contraires « grande » et « petite » nous montre que la seule
différence entre sa vie d’avant et de maintenant est son âge, mais qu’elle est toujours manipulée
comme un jouet, comme une poupée.
Nous observons bien dans les mots qu’utilisent Nora qu’elle
n’embellit pas la réalité mais la décrit comme une succession de problèmes même après le mariage.
Elle nous montre bien que le malheur continue après le mariage ce qui va à l’encontre du
raisonnement de sa société.
Elle fait constamment le parallèle entre le domicile familial, dans lequel
elle avait des problèmes, et le domicile conjugal en ajoutant des adjectifs contraires pour nous
montrer que le seul changement est son âge.
Le dramaturge retranscrit bien une représentation fidèle
de la réalité sans embellir la vie de son héroïne.
Nous pouvons dire que cette pièce appartient au mouvement du réalisme car nous remarquons
qu’il y a plusieurs caractéristiques du style d’écriture du réalisme.
Citons par exemple la
représentation fidèle de la réalité sans y apporter une quelconque modification.
Nous remarquons
aussi, la présence d’une autre caractéristique du réalisme : l’ascenseur social.
En effet, Nora
souhaite s’élever socialement, se forger sa propre conscience et façonner son éducation.
Dans une
seconde partie nous allons voir la place de la femme au XIXe siècle.
Les mœurs de l’époque accordent à la femme du XIXe siècle une place particulière dont l’héroïne
cherche à s’affranchir.
Nora souhaite réfléchir par elle même et est animée par un réel désir de
liberté, comme le prouve cette citation : « Quant à moi, quelle préparation ai-je pour élever des
enfants ? ».
Nous observons une prise de conscience chez Nora et un désir de s’éduquer.
Elle se
met à réfléchir sur le fait qu’elle même n’a pas de connaissance et donc qu’elle ne peut pas éduquer
convenablement ses enfants.
Nora manifeste de plus en plus un désir de se rebeller contre les codes
de l’époque en se forgeant sa propre pensée, son propre esprit critique, comme nous le démontre
cette....
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