LA LITTERATURE DE L'ENTRE DEUX GUERRES
Publié le 09/04/2022
Extrait du document
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Schématiquement, l’entre-deux-guerres se compose de deux périodes séparées par la grande coupure de la crise économique de 1929.
qui aura de graves retentissements sur la situation intérieure et internationale.
La même ligne de partage permet de distinguer une littérature des années vingt et une littérature des aimées trente.
LES ANNEES VINGT
Le bilan humain de la guerre 1914-1918 est effroyable : on dénombre 1 300 000 morts de nationalité française : c’est une « génération perdue ».
La paix revenue, on voit donc naître une abondante littérature de témoignages (récits de la vie au front, évocations du courage des soldats comme Les Croix de bois de Roland Dorgelès, 1919), mais aussi de protestation contre l’immense « boucherie » : dès 1916, Le Feu de Barbusse avait montré la voix en ce domaine.
Certains des hommes qui reviennent de la guerre cultivent la fibre nationaliste, voire cocardière.
D’autres ne se remettent pas du traumatisme subi et ne parviennent pas à s’insérer dans le monde nouveau de la paix, qui s’est édifié sans eux.
Ils font partie, eux aussi, de la génération perdue ; ils fourniront des modèles aux héros mis en scène, de façon poignante, par Colette dans la Fin de Chéri ou par Aragon dans Aurélien (1945).
Mais surtout, après cet ébranlement, vient l’heure des remises en question.
Nombreux sont les écrivains qui entreprennent alors de contester les modèles culturels antérieurs.
Les surréalistes récusent toute idéologie et cherchent à réinventer le langage.
Sur la scène du théâtre.
Vitrac tourne en dérision les valeurs de la société en même temps que les conventions dramatiques.
Et si les romanciers continuent à cultiver l’analyse de l’individu, certains d’entre eux.
s’interrogeant sur les fondements de la civilisation occidentale, s’intéressent à d’autres univers culturels, en particulier celui de l’orient.
Les aimées vingt sont aussi celles où la littérature (par refus de l’histoire ?) s’intéresse à elle-même : Valéry évoque la démarche créatrice dans « Les Pas », Gide écrit le roman d’un roman dans Les Faux-Monnayeurs ; le renouvellement des formes romanesques suscite des débats passionnés.
LES ANNEES TRENTE
Les aimées trente marquent un tournant.
Devant la « montée des périls », fascisme et menace de guerre, les écrivains reprennent davantage leur place dans la société ; symbole de cette évolution : La Révolution surréaliste, revue animée par Breton, s’appelle désormais Le Surréalisme au service de la révolution.
Aragon.
Eluard.
Breton s’inscrivent au parti communiste ; Giraudoux fait jouer La guerre de Troie n’aura pas lieu en songeant au conflit qui menace ; Jules Romains écrit Verdun et Martin du Gard L'été 1914, comme pour conjurer l'irruption d’un nouveau conflit mondial.
D'une façon plus générale, le roman se fait plus idéologique ; avec Malraux, Saint-Exupéry ou Montherlant, il se met en quête non plus tant de nouvelles formes que de nouvelles valeurs.
Le roman de l’individu, en traduisant l’inquiétude sous toutes ses formes et en exprimant, comme chez Malraux ou Martin du Gard, le tragique de l’existence, devient roman de la condition humaine.
UNE NOUVELLE PSYCHOLOGIE ROMANESQUE Le roman connaît un développement considérable de l’entre deux-guerres.
Le genre romanesque s’ouvre à la poésie, au reportage, à l’essai, à la reconstruction historique, à la méditation politique ou.
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