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Gustave Flaubert, Madame Bovary: rêves et médiocrité

Publié le 07/02/2023

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« INTRODUCTION: Ce texte est un extrait du célèbre roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary, que l’auteur commença à écrire en 1851 et qu’il publia en 1857.

Flaubert est un écrivain français du 19ème siècle.Il fait partie du mouvement réaliste et il marqua la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son regard sur les comportements des individus et la société et par la force de son style dans les différentes œuvres qu’il a fait tel que Madame Bovary (1857),l’Education sentimentale (1869) et les Trois contes (1877).Dans cet extrait, nous pouvons remarquer la rêverie de l’épouse d’un modeste officier de médecine, Emma pense à son amant, un riche propriétaire des environs.

Ce texte montre l’infidélité dans un couple où la femme rêve de son riche amant plutôt que de son mari : « Elle se réveillait en d’autres rêves ».

On peut parler d’un mariage par intérêt et non d’amour. Rêve d’un monde plutôt utopique, parfait. Comment le personnage d’Emma lutte contre la médiocrité de sa vie en se réfugiant dans le rêve et en imaginant un lieu idyllique où un couple idéale pourrait s’épanouir ? Pour répondre à cette question, j’analyserai le texte en suivant les 2 mouvements que j’ai identifiés.

Ainsi on voit que les lignes 1 jusqu’à la ligne 18, exposent l’évasion d’Emma a travers c’est reve et les trois dernières lignes consistent en un retour à la réalité. DÉVELOPPEMENT: - Je vais commencer par analyser le premier mouvement qui porte sur la mise en place du cadre de la réalité d’Emma, dont la relation avec son mari est fondée sur des faux-semblants. En effet, dans les 2 premier vers, traduit bien la distance entre les époux, sommeil séparé, pensées séparées.

Puisque lorsque l’une fait semblant de dormir, l’autre, le mari, dort réellement.

On est donc face à une relation basée sur des faux-semblants. Cela est suggéré par le choix des verbes : « dormait » (au vers 1), mis à la forme négative qui s’oppose à l’adjectif « endormie », lui-même associé à locution verbale « faisait semblant » toujours au vers 1 , suggérant un jeu sur les apparences. D’ailleure dans les vers 1 et 2, on retrouve également un parallélisme qui souligne l’opposition entre le mari et la femme : « il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d’autres rêves ».

Le parallélisme, fondé sur un jeu d’oppositions, souligne l’aspect factice de cette relation : il s’assoupit, elle se réveille, il est à ses côtés, elle est ailleurs, rien ne semble unir ce couple. - Après avoir mis en place le cadre, le narrateur raconte la rêverie d’Emma, qui est de se faire enlever par son amant Rodolphe Boulanger.

La phrase qui constitue les vers 3 à 11 est consacrée au rêve d’Emma. Effectivement, dès le début de la ligne 3 nous pouvons voir l’expression « Au galop » qui montre le désir d'évasion, cette grande envie de partir,changer de vie et ne plus revenir à l’ancienne.

On retrouve d’ailleurs dans les premières lignes de ce rêve le champ lexical du mouvement avec « emportée » (ligne 3), « allaient » (ligne 4), “marchait” (ligne 7) qui renforce cette idée de fuite, de départ. La répétition ‘’ils y allaient, ils y allaient ‘’ toujour à la ligne 4 montre son insistance pour partir vers cette nouvelle vie le plus loin possible.

Une vie qu’elle qualifie de facile et large (l.15), cette vie imaginée est totalement opposée à la sienne, donc parfaite.

Pour elle, il faudrait parcourir le monde dans un “pays nouveau” l.4 jusqu’à trouver le lieu idéal pour vivre ‘’c’est là qu’il s’arrêterait pour vivre’’ (l.14).

Le groupe nominal « ils ne reviendraient plus » : affiche une volonté de ne pas retourner à cette condition qui ne la satisfait pas, celle d’une femme cloîtrée et oppressée.

La répétition « ils allaient, ils allaient » témoigne d’un désir de partir le plus loin possible.

Pour finir, grâce au groupe nominal « autres rêves » ainsi qu’à l’adjectif « nouveaux » de « pays nouveau », nous pouvons affirmer que Madame Bovary ne cesse d’afficher un désir d’évasion. Avec les pronoms personnel de “elle” (L.

3) au “ils” (L.

4) nous comprenons que son amant fais partie de son rêve, et qu’il s’agit donc d’un rêve d’amour, comme le suggère d’ailleurs l’apposition “les bras enlacés” (L.

4).

Mais à aucun moment le nom de l’amant n’est mentionné, comme si ce qui comptait ce n’était pas sa présence, mais tout le reste, l’évasion.

D’ailleurs le groupe infinitif “sans parler” (ligne 4) montre que c’est une union sans communication qui annonce déjà un échec. Cependant, le nom de l'amant n'est jamais mentionné.

C'est comme si ce n'était pas sa présence qui comptait, mais tout le reste - la fuite.

De plus, le groupe infinitif « sans parler » (ligne 4) indique qu'il s'agit d'une union non communicative qui s'est déjà annoncée comme un échec. La suite du rêve semble être un pêle-mêle d’éléments hétéroclites issus de différents récits de l’époque de l’auteur tels que le roman historique Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, avec la référence aux “cathédrales de marbre blanc” (L.

6) ; la nouvelle Carmen de Prospère Mérimée avec les « bouquets de fleurs » (L.

8) et les « femmes habillées en corset rouge » (L.

9) qui rappellent la première rencontre entre Carmen et Don José ; le roman de vengeance d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, avec l’allusion aux « fruits, disposés en pyramide au pied de statues pâles » (L.

10) qui rappelle le moment où Franz d’Epinay découvre la caverne de Simbad le Marin. On sent bien qu’il s’agit d’un rêve par l’abolition des limites spatiales illustrée par l’accumulation des lignes 5 et 6 : « des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc ».

On a l’impression tous les lieux sont enchevêtrés : des forêts côtoient un port, par exemple. Cette abolition des limites spatiales est aussi suggérée par l’énumération des lignes 9 à 11, qui donne l’impression que tous les éléments se côtoient, « cloches », « mulets », « fruits, disposés en pyramide », « statues », ce qui ne pourrait pas être possible dans la réalité.

Ce début du rêve d’Emma témoigne donc d’une influence des lectures romantiques, avec la prédominance du mouvement et de l’exotisme, notamment espagnol, exotisme qui s’oppose au quotidien normand. Le second tableau de ce rêve nous entraîne vers un nouveau cliché romantique, le bord de mer, avec tous les éléments pour créer la couleur locale,.... »

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