Explication linéaire texte l'horloge (les fleurs du mal Baudelaire)
Publié le 13/05/2024
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Explication Linéaire : L’horloge
de Charles Baudelaire
Introduction
L'horloge, de Charles Baudelaire, est le dernier poème de la section Spleen et Idéal du recueil
Les Fleurs du mal.
Le thème du temps est très présent dans Les Fleurs Du Mal.
Par sa composition, le poème L'horloge est une image du temps : 6 strophes de 4 alexandrins
= 24, comme les 24 heures de la journée.
Ici, Baudelaire donne la parole au temps, et le
montre comme un être puissant, destructeur, imbattable.
Problématique
Comment Charles Baudelaire présente-t-il la transmutation poètique d’une horloge ?
Mouvements
I – v1 à 8 : Inquiétante métamorphose d’une horloge
II – v9 à 20 : Un avertissement de plus en plus pressant à travers des images angoissante
III – v21 à 24 : La mort prochaine
Mouvement 1
Le poème débute par une brutale apostrophe à l'horloge au vers 1, "Horloge" étant le premier mot du
poème, et souligné par un point d'exclamation.
L'horloge est une allégorie du temps.
L'horloge est personnifiée et diabolisée "dieu sinistre".
Le terme "dieu" montre la supériorité de
l'horloge sur les hommes, elle impose sa loi aux hommes, mais ce n'est pas une loi plaisante comme
le montre l'adjectif "sinistre".
Au vers 2, l'horloge est présentée explicitement comme une menace "dont le doigt nous menace".
zqs
Dans tout le premier quatrain, on remarque une allitération en [d], et les 2 premiers vers ont un
rythme très haché (groupes de 3 pieds), donnant ainsi en effet de tic-tac d'horloge.
Le poème se veut universel, avec le pronom personnel "nous" au vers 2 qui montre une expérience
commune : "nous" désigne tous les hommes, mais aussi expérience individuelle : "souviens-toi".
L'utilisation de l'impératif "souviens-toi" montre que ce n'est pas un choix, mais une obligation : on
ne peut pas se soustraire au temps.
Ensuite, le poème devient une prosopopée (figure de style qui consiste à faire parler et agir une
personne que l'on évoque), comme le montre l'ouverture des guillemets au vers 2 (c'est donc
l'horloge qui parle), guillemets qui seront refermés à la fin du poème.
Cela rend le poème plus
vivant, et l'horloge plus menaçante puisqu'elle menace directement l'homme.
Au vers 3 et 4, le temps est synonyme de douleur : ''vibrantes Douleurs", "dans ton cœur […] se
planteront".
Le mot "Douleurs" est mis en relief avec l'utilisation de la majuscule.
Le terme "effroi" est
en écho avec le terme "effrayant" du vers 1.
L'utilisation du futur de l'indicatif "se planteront" (vers 4) ne laisse pas d'alternative : cela doit se
passer, c'est une fatalité.
Et cela est imminent, comme le montre l'adverbe de temps "bientôt".
Le deuxième quatrain montre que le temps chasse les plaisirs.
Comme en réponse à "Douleur" du
vers 3, le mot "Plaisir" au vers 5 a une majuscule, et l'adjectif qui le qualifie commence par un "v"
("vibrantes Douleurs" / "Plaisir vaporeux").
Cela souligne l'antithèse entre ces deux notions.
L'adjectif "vaporeux" évoque quelque chose qu'on ne peut retenir, comme une vapeur qui s'envole.
L'allitération en [v] du vers 5 ("vaporeux" "vers") imposant un rythme plus lent évoque cette
évaporation.
Au vers 6, l'allitération en [s] évoque quelque chose qui glisse, comme la fuite de la sylphide ("Ainsi
qu'une sylphide au fond de la coulisse").
Dans ce vers, l'allusion à "la coulisse", qui est la partie du
théâtre dans laquelle les acteurs se cachent du public quand ils ne jouent pas, montre que l'homme
joue la comédie de la vie, et quand, poussé par le temps, il retourne dans la coulisse il retourne vers
la mort puisqu'il n'est plus visible.
Au vers 7 et 8, le temps ronge l'existence, et particulièrement ses moments heureux, comme le
montre la métaphore : "Chaque instant te dévore un morceau du délice".
Le temps est animalisé, car
"dévorer" est un verbe utilisé pour les animaux.
Le mot saison au vers 8 est encore une allusion au temps : le délice n'est accordé que pour une
saison, donc a fatalement une durée limitée.
Mouvement 2
Le champ lexical du temps est omniprésent dans tout le poème, montrant l'obsession du poète
contre le temps qui passe.
Au vers 9 ("Trois mille six cents fois par heure"), la progression du temps répond à une loi
mathématique, donc que l'on ne peut changer : c'est une loi de la nature.
Différentes unités du temps sont citées dans le poème : "seconde", "minute", "heure", "jour", "saison",
Baudelaire veut dresser un tableau le plus complet possible (allégorie).
Au vers 9/10 ("la Seconde / Chuchote"), le temps est personnifié (verbe chuchoter et emploi de la
majuscule), ce qui permet de rendre cette notion abstraite plus compréhensible.
Dans ce troisième quatrain, tout donne une impression d'accélération du temps : les enjambements
des vers 9/10 et 10/11 accélèrent le rythme du poème, la "Seconde" au vers 9 est une unité de temps
qui est courte, donc rapide, et au vers 10 on a l'adjectif "rapide".....
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