explication linéaire Prologue de "juste la fin du monde"
Publié le 01/07/2022
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El 3
JUSTE LA FIN DU MONDE
LE PROLOGUE
15/06/2022 DEF
Intro : Jean-Luc Lagarce, est à la fois dramaturge, écrivain , comédien et metteur en scène du 20ème siècle .En 1988, il apprend qu’il est
atteint de Sida et qu’il est condamné à mourir.
En 1990, il écrit ‘Juste la fin du monde’.
Malgré sa mort prématuré en 1995, à l’âge de 38
ans, J-L Lagarce laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontrent un succès posthume.
L’intrique de JFM repose sur le retour de fils prodigue Louis pour annoncer, à sa famille, sa maladie qui va l’entrainer à une mort certaine
Situ extrait : L’extrait proposé est le prologue, il désigne à l’origine la première partie de la tragédie, avant la première apparition du
chœur.
Mais Lagarce en fait un usage décalé, car, ici, le personnage est seul.
Il s’adresse au public et lecteur dans une seule longue phrase
Projet de lecture
En quoi le prologue de JFM a-t-il sa fonction habituelle au théâtre ?
1 .l’annonce énigmatique de sa propre mort.
.l1 à 12 :
Cette annonce donne au texte une tonalité tragique, comme dans la tragédie grecque où le chœur r annonce de manière énigmatique ce
qui va se passer plus tard.
Le texte commence par une prolepse, comme une prophétie, qui pose immédiatement la question du temps.
- (l.1,2) Ordinairement, l’action théâtrale se situe dans le présent de la parole.
ici, la parole est difficile à situer dans le temps.
« Plus tard »
annonce le futur, « L’année d’après / j’allais mourir » situent le futur par rapport au passé => distorsion temporelle.
- (l3,4): louis donne son âge (double énonciation :s’adresse au lecteur /public) =>le prologue retrouve ici sa fonction d’exposition .
Mais les repères sont brouillés : l’adverbe « maintenant » Suggère que l’échéance se rapproche « maintenant »/« mourrai » en futur
=> Le spectateur se demande si le personnage qui parle n’est pas déjà mort.
=> le cadre spatial est indéterminé.
- Le temps est la véritable force tragique de la pièce : le champ lexical du temps ‘’plus tard 1, ‘’ l’année4’’, de nombreux mois5, « fini8 ,
associé au champ lexical du danger « danger extrême », ennemi », « réveillerait l’ennemi ‘’ « détruirait.
’ => le temps comme une épée
suspendue au-dessus de sa tête en attendant le moment fatidique (la mort).
2.Louis annonce sa décision de revenir vers sa famille pour leur annoncer sa mort l3 à 20
- -L14« Malgré tout » apparaît comme un connecteur logique qui suggère un changement de situation, =>louis décide de sortir de son
immobilité et de mener un combat contre la maladie et la mort en revenant chez sa famille.
- -l16 Le terme épique « risque » rappel l’épopée mythique.
Mais louis n’oublie pas la fatalité ce risque et sans espoir jamais de survivre.
=> Comme tout héros tragique, il sait qu’il est condamné de mourir
-l18, 20 champ lexical de retour « retourner », « revenir sur mes pas », « aller sur mes traces », « faire le voyage ».=> évoquent la
décision de revenir voir les siens.
Renforcé par la répétition du préfixe ‘’re’’ qui suggéré un retour au source.
En plus la polysémie de
l’expression ‘’ faire le voyage ‘’ qui designe à la fois le déplacement physique mais aussi le passage symbolique de la vie à la mort.
-L29, 30 : ma mort prochaine et irrémédiable‚ C’est le nœud dramatique de la pièce et autour d’elle que se construit l’intrigue.
=> L’action
de la pièce est un acte d’adieu qui coïncide avec des retrouvailles.
Louis se présente ici à la fois comme la victime et la voix du destin.« en
être l’unique messager » : le messager du destin fait ici référence au chœur de la tragédie grecque qui annonce le destin funeste.
3.
La décision illusoire de rester maître de son destin.
L 31 à 38
La répétition des verbes « voulu et décidé » et les expressions « être responsable », « mon propre maître » expriment la volonté
courageuse de Louis d’affronter son destin avec lucidité.
L 35 « me donner et donner aux autres » est repris de manière anaphorique, c’est une Sorte de volonté de se donner tout entier au
monde.
Mais les destinataires restent ambigus, « eux, toi, vous, elle » peuvent désigner la famille, comme les spectateurs dans la
salle => Cette annonce met donc en place une mise en abyme (théâtre dans le théâtre) car Louis se présente ici comme un acteur.
L36.
L’expression « trop tard et tant pis » marque encore la présence de la tragédie et de la fatalité.
L 37,38 Thème d’illusion, propre au théâtre car louis est là pour jouer la comédie.
il s’insurge contre cette fatalité, pour tenter de
maîtriser une fois encore son destin en étant le seul maitre Mais paradoxalement l’altération en m « moi-même / extrémité‚
mon propre maître ‘’crée un effet de rime interne qui nous rappelle que la mort est bien présente
Conclusion
Ce prologue plein d’ambiguïté, répond finalement à sa fonction traditionnelle du début d’une pièce tragique : il présente la force du
destin et pose le nœud de l’action qui est la révélation de la maladie mortelle.
Son originalité, c’est qu’il suggéré une intrique cachée
car au-delà de l’intention initiale qui est un aveu, c’est tout l’inconscient, le non- dit familial qui va s’inviter sur scène.
O /:L’épilogue de la pièce constitue un écho tragique au prologue car Louis y fera l’amer constat de relever la vérité à sa famille.
Coryphée= chef de choeur
Grammaire
1.
ANALYSER l’interrogation dans ce passage : « et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux, tout précisément, n’ai –je pas
toujours été un homme posé ? »
Cette interrogation est directe comme le montre le point d’interrogation final ainsi que l’intonation ascendante à l’oral.
Elle est de registre soutenu : le sujet je est inversé par rapport à l’auxiliaire être.
Elle est totale (pas de mot interrogatif introducteur
limitant la portée de la question)
De forme négative, elle doit être interprété comme une question rhétorique qui implique le contraire de ce qui exprime sa forme :
Louis affirme ainsi qu’il a 3toujours été pour les autres et eux………un homme posé
[Texte]
Page 1.
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