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EXPLICATION LINEAIRE 11 : L’AGONIE DE RAPHAËL LA PEAU DE CHAGRIN DE BALZAC

Publié le 26/02/2025

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« EXPLICATION LINEAIRE 11 : L’AGONIE DE RAPHAËL LA PEAU DE CHAGRIN DE BALZAC INTRODUCTION Dans le parcours « roman de l’énergie : création et destruction », dans lequel s’inscrit La Peau de Chagrin, paru 1831, Balzac invite son lecteur dans un registre fantastique à se questionner sur la question fondamentale : Doit-on vendre son âme au diable pour être heureux ? Mais, jusqu’au bout peut-on aller dans cette quête du bonheur ? N’y-a-t-il pas une contre-partie ? Chacun poursuit une certaine quête du bonheur et on peut légitimement se poser la question de savoir jusqu’où on peut aller pour satisfaire ce désir. Toutes ces questions vont trouver une réponse dans cet épilogue dramatique où Raphaël après avoir pactisé avec le diable et par toutes les manières essayé de s’en satisfaire, émet l’ultime vœu sincère qui montre qu’il sait enfin ce qu’il souhaite.

Malheureusement ce dernier le précipite dans la mort. Problématique Comment, à travers cet épilogue, Balzac joue sur un paradoxe entre la vie et la mort ? 1er mouvement : la puissance incontrôlable du désir 2ème mouvement : la fatalité du désir 1er mouvement : La puissance incontrôlable du désir Un cri terrible sortit du gosier de la jeune fille , ses yeux se dilatèrent , ses sourcils, violemment tirés par une douleur inouïe , s' écartèrent avec horreur , elle lisait dans les yeux de Raphaël un de ces désirs furieux , jadis sa gloire à elle ; mais à mesure que grandissait ce désir , la Peau , en se contractant , lui chatouillait la main .

Sans réfléchir, elle s’enfuit dans le salon voisin dont elle ferma la porte. Ce passage montre la forte émotion de Pauline :  Pauline est témoin en temps réel de la magie de la peau de chagrin  Son visage est décrit de manière excessive « dilatèrent, violemment, avec horreur » : hypotypose (Les verbes de mouvement donnent une intensité à l’effroi que ressent Pauline : sortir, dilater, s’écarter)  Les sensations de Pauline sont variées et violentes, sont corps réagit avec violence : « cri terrible, les yeux se dilatent, douleur inouïe… »  Toutefois son trouble va redoubler en s’apercevant de l’effet de la peau de chagrin car elle va réaliser le malheur qu’elle crée elle-même avec le verbe « lire », « elle lisait dans les yeux de Raphaël »  La temporalité est particulièrement importante ici avec le verbe « grandissait » et l’emploi du gérondif qui indique la simultanéité.  Les sensations sont même incontrôlables comme si la peau de chagrin était le diable en personne avec le verbe « chatouillait » qui la rappelle à la cruelle réalité et qui n’a rien de plaisant, ni de léger.   Seule solution pour Pauline : fuir comme le montre le verbe « s’enfuit », en refermant la porte elle espère laisser derrière elle cette malédiction. Ici, on peut parler de compensation des énergies : plus le désir de Raphaël émerge plus le talisman le précipite dans la mort ce qui est marqué par une série d’oppositions : - Chiasme « grandir… se contracter » encadrent les sujets « le désir … la peau » - Les yeux de Pauline « se dilatent » alors que ceux de Raphaël se « contractent » - Les émotions sont opposés : amour et terreur du côté de Pauline et désir et fureur du côté de Raphaël " Pauline ! Pauline ! cria le moribond en courant après elle, je t’aime, je t’adore, je te veux ! Je te maudis, si tu ne m’ouvres ! Je veux mourir à toi ! " - Les dernières paroles de Raphaël sont retranscrites à travers le discours direct et sont particulièrement marquées par une ponctuation expressive - Les apostrophes répétées, la gradation ternaire, la construction étrange de la dernière phrase (asyndète) montrent que le désir de Raphaël est lié fatalement à la mort, qu’il veut non pas mourir pour elle mais en lui appartenant Par une force singulière, dernier éclat de vie, il jeta la porte à terre, et vit sa maîtresse à demi nue se roulant sur un canapé.

Pauline avait tenté vainement de se déchirer le sein, et pour se donner une prompte mort, elle cherchait à s’étrangler avec son châle. - Ce désir anime chez Raphaël une énergie nouvelle comme.... »

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