étude linéaire exhortation aux hommes olympe de gouge
Publié le 25/02/2023
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LECTURE LINEAIRE N° 6
INTRODUCTION
Olympe de Gouge, figure emblématique du mouvement des
Lumières publie en 1791 la Déclaration des Droits de la Femme et de la
Citoyenne en réponse à la Déclaration des Droits de l'Homme et du
Citoyen, texte phare de la Révolution française publié en 1789.
En
publiant cette oeuvre, elle souligne que les femmes ont été exclues de ces
droits.
Elle milite également pour l'abolition de l'esclavage.
Proche de
Condorcet, elle rejoint les Girondins en 1792.
Condamnée par le Tribunal
révolutionnaire, elle est guillotinée le 3 novembre 1793.
L’extrait à analyser se situe après l’épître à la reine et avant la
DDFC.
L’autrice s’adresse aux hommes et les incite à réfléchir sur la
manière tyrannique dont ils se comportent vis-à-vis des femmes, leur
accordant injustement une place subalterne dans la société alors qu’ils
sont égaux.
LECTURE EXPRESSIVE
PROBLEMATIQUE
Comment Olympes de Gouge utilise-t-elle l’argument de la nature
pour critiquer la tyrannie arbitraire de l’homme sur la femme ?
Comment ODG dénonce -t-elle l’abus de pouvoir et la tyrannie
exercée par les hommes sur les femmes ? / Comment l’auteure dénoncet-elle l’injuste inégalité entre l’homme et la femme au siècle des
Lumières ?
MOUVEMENTS
Nous pouvons distinguer 3 mouvements, les paragraphes épousant
la logique de la démonstration :
Paragraphe I.
Une adresse à l’Homme inscrite dans la provocation
Paragraphe 2 : Une tyrannie non naturelle
Paragraphe 3 : Blâme de l’homme
MOUVEMENT 1
Le discours d’ODG est marqué par l’indignation comme le montre la
forme oratoire accusée de l’avant -propos.
En effet, elle s'adresse aux
hommes dans une apostrophe
« Homme » présente dès le
premier mot du texte, ce qui apparaît d'emblée comme une violente
interpellation.
Elle tutoie son interlocuteur en recourant aux pronoms
« tu » «toi » ou encore aux déterminants possessifs « ta », « ton ».
Le
tutoiement est une pratique courante pendant la Révolution française et
vise à placer tout le monde sur un pied d'égalité.
Mais à travers ce
singulier, elle s'adresse également à tous les hommes et donne une
dimension universelle à son propos.
Elle le provoque en lui lançant une
sorte de défi avec l’interrogation « es-tu capable » qui met en doute la
moralité de l’homme , lui qui se prétend supérieur à la femme.
O.de
Gouges souligne d’ailleurs aussitôt avec une phrase emphatique et le
présentatif « c’est une femme qui t’en fait la question» qu’elle s’adresse à
l ’ « Homme » collectif en tant que femme et donc aussi porte-parole de
toutes les femmes comme le confirme ensuite le substantif associé au
possessif « mon sexe » (l.3) à valeur de généralisation.
Elle se dresse
contre l’être masculin en général, elle fait donc preuve de courage ; en
outre, sa féminité la désigne comme une adversaire.
L’oratrice ne fait
donc pas de « captatio benevolentiae » : elle n’est pas dans la conciliation
mais dans les accusations.
ODG entend s’exprimer librement , la liberté d’expression étant
présenté comme l’indique le terme juridique un « droit » (l.2) ; sousentendant que son droit à la parole ne peut lui être dénié comme le
précise la négation totale et le futur de certitude : « tu ne lui ôteras pas
du moins ce droit.».
C’est pourquoi elle enchaîne quatre autres questions
oratoires qui sont tout autant des accusations.
Tout d’abord
« l’interrogation « dis-moi » (l.2) à valeur
injonctive révèle qu’ elle le somme de s’expliquer sur les prétendus
arguments des hommes.
Puis, les questions empreintes d’ironie « Ta force
? Tes talents ? » (l.
3) sont une remise en cause des prétendues qualités
physique et intellectuelle des hommes.
Il s’agit d’une attaque ad
hominem.
En effet ; le registre est ici clairement polémique : l’écrivaine entre
en débat en tant que femme avec celui qui exerce un pouvoir injuste et
met en cause les fondements de ce pouvoir.
Elle lui reproche d’exercer sur
les femmes une domination injuste comme le révèle le champ lexical de la
politique : « ôteras » (l.2), « souverain empire », « opprimer », « force »
(l.3).
L’ hyperbole « souverain empire » renvoie à l’idée du despotisme, si
combattue par les Lumières, comme le montre sa reprise finale en
« empire tyrannique »
(l.-6).L’emprise de l’homme sur les femmes est
donc bien assimilée aux formes les plus contestables de l’exercice
politique.
Toujours à l’impératif « Observe » « parcours » (l.4) elle incite
l’homme à se remettre en cause en observant la nature, qui incarne la
volonté d’un « créateur -Dieu» .
D’ailleurs ; la nature est louée pour sa
perfection comme le confirment les termes mélioratifs « sagesse » (l.4) et
« grandeur »(l.5).
Le parallélisme de construction entre les expressions «
le créateur dans sa sagesse » et « la nature dans sa grandeur »
permettent de donner une certaine autorité et solennité à l'argumentation.
De surcroit, ODG reproche à l’homme de prétendre se rapprocher de ce
modèle idéal dans la subordonnée relative « dont tu sembles vouloir te
rapprocher » (l.5) alors qu’elle considère qu’il s’en éloigne, au contraire,
par sa tyrannie.Enfin, elle met l’Homme au défi comme l’indique
l’hypothèse ironique « si tu l’oses »(l.5/6) de prouver la légitimité de son
statut dominant.
Elle....
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