Etude de texte scène 5 acte 5 berenice
Publié le 16/01/2023
Extrait du document
«
Racine dans la préface de Bérénice écrit : « Toute l’invention consiste à faire
quelque chose de rien » .
L’action de cette tragédie consiste au sacrifice de
l’amour au nom de la raison d’etat, nous allons étudier, la scène 5 de l’acte 5 , et
plus exactement la seconde partie, où le dialogue est rétablit malgré la
séparation inévitable.
C’est une dernière tempête de passion avant le sacrifice
charnel de Bérénice .
Nous montrerons comment le registre pathétique permet de construire un
paradoxe , celui du renoncement à l’amour pour la raison d’état, dans un
affrontement qui uni les deux amants ?
Pour cela nous analyserons la construction d’une élégie amoureuse qui permet de
développer un autre choix : l’amour face à la raison d’Etat.
Nous terminerons par
le renoncement ultime dans la déconstruction du duo.
Structure
Nous pouvons découper cet extrait en deux parties, la premier du vers 1 à la
didascalie « Il lit une lettre » , nous l’intitulerons l’ultime exaltation
élégiaque de la passion .
La seconde partie s’étend de la didascalie à la fin de l’extrait, elle correspond à
l’annonce de la séparation ultime et à la restauration du trio principal.
chacune des tirades s’unit à la prédécédant dans un jeu de questionsréponses.
lecture de la lettre = un véritable bouleversement, puisque titus semble
reprendre le pouvoir et imposer sa volonté , tandis qu’une distance se
rétablit entre les deux personnages jusqu’à l’introduction d’un troisième.
Cela permet une association puissante des deux amants tout en marquant
la séparation, donc en accentuant le pathétique et le tragique.
+ insister
sur le pouvoir de titus
certes la répartition du temps de parole est quasiment égale mais ce sont
ses ordres qui concluent .
1er vers : Répétition du verbe à l’impératif retournez : preuve du pouvoir de
Bérénice elle adopte donc déjà dans une posture royale, on peut l’imaginer
droite , c’est elle ici qui a le pouvoir , qui donne l’ordre.
Ce verbe implique aussi
un jeu physique , du mouvement.
Berenice ne remet pas en cause la décision de titus , même si elle la qualifie de
cruelle , au vers 2 elle utilise la périphrase « votre cruauté »
elle en trouve les causes « sénat auguste », ce sénat est mis en valeur par
l’adjectif à valeur méliorative qui porte l’accent tonique
La condamnation de l’amour pour a raison d’etat est donc évidente,
Puisque le Sénat félicite Titus « vous applaudir » (vers 2) ici ; Cela confine au
tragique, puisque le sénat et donc la raison d’état sont des transcendances
mais Bérénice apport un autre point de vue dessus , à travers son agressivité
de laquelle ressurgit du pathétique .
le lecteur perçoit son désespoir , à travers les nombreuses questions qui vont
suivre, celles-ci sont lancées par la locution « hé bien » , impliquant directement
titus .
Ces questions remettent en cause le pouvoir de titus , il est le chef de tout , en
étant l’empeureur , il aurait donc pu s’opposer au sénat mais il l’ a écouté ,
Bérénice pose donc la question du plaisir, et pire de la satisfaction, voire d’une
plénitude , face au malheur « pleinement content » ce qui renvoie à la
culpabilité .
Au vers 5 , le mot « gloire » est mis en valeur puisqu’il porte l’accent tonique ,
celui-ci renvoie à une transcendance interne à titus , son désir de gloire agit
comme une force qui le pousse à faire le mal , selon le point de vue de Berenice.
Cette cruauté est accentuée par l’anaphore du premier hémistiche « avezvous bien promis » au vers 5 et 7, cela introduit deux formules se rapportant à
une irréductible éternité « de me haïr toujours » « d’oublier » , la condamnation
de l’amour semble donc éternelle , inévitable , tout comme la décision de
berenice qui va suivre .
Titus va répondre à chacune de ces accusation par une unique affirmation,
brève , puisqu’elle ne constitue qu’un seul hémistiche, qui semble traduire une
sincérité mais aussi une fermeté « non, je n’ai rien promis ».
Il semble être révolté, choqué des propos de Berenice « Moi, que je vous
haïsse ! » au vers 8 .
Nous pouvons noter aussi l’abondance de la ponctuation
expressive , qui repond au point d’interrogations, ce qui unit les deux tirades.
Titus s’adresse par ailleurs au dieux grâce à l’interjection « Ah dieux ! » v 9 ,
tandis que l’idée d’éternité est reprise et inversée « jamais ».
L’idée de cruauté est reprise « ce cruel soupçon » et renversée par titus, la pitié
est donc invouqée pour chacun des personnages.
).
La tirade de titus est donc
fondée sur une période en cadence mineure qui s’etend du vers 11 au vers 17,
elle atteint son climax au terme « désir », elle trouve son essence dans le jeu sur
la temporalité ternaire « cinq années, ce jour , jamais » qui vient conclure.
En
effet Titus prouve son amour en s’appuyant sur la durée qui est évoquée par la
numération « cinq années » au v11 , et l’enchainement de parallélismes,
avec des superlatifs « tous les moments et toutes les journées », « plus de
transports et par plus de soupirs ».
Cet amour confine à la mélancolie et donc à
l’élégie puisqu’il est passé.
Cependant , Titus nuance cet amour en l’ancrant dans le moment présent, par la
marque temporelle au v 15 « Ce jour », ce jour est celui de l’association du corps
et du cœur de titus peut-être en opposition à la raison « je vous ai de mon cœur
exprimé les désirs » v14.
Cette déclaration se termine sur une forme d’abandon à l’amour « je le
confesse » , un amour presque péché , cela renforce l’idée de transcendance ,
puisque cet amour est contraire à des volontés supérieures à titus.
Mais il va être interrompu par Bérénice , grâce à l’aposiopèse qui casse
l’alexandrin, en une première mesure comptant trois syllabes et la fin du vers....
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