en quoi peut on dire que gargantua prete autant a rire qu'a penser?
Publié le 02/06/2024
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«
En quoi peut-on dire que Gargantua prête autant à rire qu’à penser ?
François Rabelais fait partie des grands auteurs du XVI eme
siècle.
Avec Erasme et Montaigne, il développe un nouveau courant de
pensée, l’humanisme.
Ce mouvement littéraire met l’homme au centre
des préoccupations de l’époque.
Il prône l’éducation, la recherche du
savoir, le retour aux écrits antiques pour créer une société idéale.
L’une
de ses grandes œuvres humanistes Gargantua, écrit en 1534, relate les
aventures hilarantes d’un géant.
En effet, ce roman est placé sous le
signe du rire, d’ailleurs Rabelais ouvre son roman avec un dizain en
annoncant au lecteur qu’il va rire en disant « mieux est de rire que de
larmes écrire.
Parce que le rire est le propre de l’homme.
» Mais
pouvons-nous dire qu’il prête autant à rire qu’à penser ? Certes
Gargantua est tout d’abord un récit profondément comique qui suscite le
rire grâce à divers procédés.
Néanmoins le comique est un moyen pour
Rabelais d’amener la réflexion grâce à la critique et de faire passer un
message, ce qui est l’objectif principal de l’humaniste qu’il est.
Dans Gargantua, c’est le comique qui provoque le rire, pour cela
Rabelais utilise différents procédés comiques.
Tout d’abord, il utilise le comique du gigantisme et de la démesure
car Gargantua a des dimensions extraordinaires et hors normes, donc il
éprouve des besoins aussi énormes et donc grotesques, ce qui prête à
rire car tout est dans l’exagération.
Par exemple, lorsqu’il nait, pour le
nourrir « dix sept mille neuf cent treize vaches de Pontille et de
Bréhémont lui furent commandées car il n’était pas possible, dans tout le
pays de trouver une nourrice qui suffise à l’alimenter ».
De plus, un autre comique utilisé dans le roman est le comique
scatologique.
Il est vrai qu’il n’était pas courant d’utiliser des termes si
vulgaires dans les romans à cette époque, donc ces références aux
besoins primaires de l’homme provoquent la surprise et le rire du lecteur.
Par exemple, c’est le cas lorsque Gargantua apprend à son père qu’à la
suite de longues et méticuleuse expériences, il a inventé un moyen de se
“torcher le cul”, ou lorsque l’auteur décrit la diarrhée de Gargamelle
après avoir mangé trop de tripes.
Dans le même registre, on retrouve le
comique de bas corporel, qui est plutôt tabou et indigne de figurer dans
la littérature, mais prête à rire quand c’est un grand érudit tel que
Rabelais qui l’utilise.
C’est le cas par exemple lorsque Gargantua
« détacha sa belle braguette et tirant son membre en l’air, urina sur le
parisiens devant Notre Dame de Paris, les noyant pas milliers ».
C’est
aussi ce comique qui est utilisé dans le nom de maitre Janotus de
Bragmardo , qui fait référence au sexe masculin.
Par ailleurs, Rabelais utilise aussi un genre de comique plus fin, le
comique de mots.
Il se sert de néologismes, il invente des mots drôles,
par exemple quand il parle de « propos torcheculatifs » quand Gargantua
explique ses expériences pour s’essuyer le derrière, cela prête à rire car
c’est grotesque, ce mot n’existe pas .
C’est le cas aussi lorsqu’il invente
des mots latins pour se moquer de Janotus lors de sa harangue lorsqu’il
dit « clochidammominez nous », c’est un rire ironique, pour tourner en
dérision le personnage de Janotus et le latin que les gens non instruits
ne comprennent pas.
Il joue aussi avec les références culturelles comme
pour le personnage de Tubal Holoferne, le percepteur sophiste dont le
nom fait référence à celui d’un général assyrien tué par Judith dans la
Bible.
Cela fait rire car le lecteur érudit comprend qu’Holopherne va mal
finir et en effet celui-ci meurt de la vérole et est remplacé par maître
Jobelin Bridé.
Cette dimension comique sert avant tout à critiquer et à dénoncer
et à faire reflechir le lecteur.
En effet , dans le prologue du livre,
Rabelais nous explique grace à des métaphores avec les silenes, ces
petites boites aux dessins grotesques mais qui contiennent des
médicaments et la référence à Socrate qui certe était laid mais tres
intellignent , que derriere le comique de ce livre se cache un message
sérieux , « c’est-à-dire que les matieres traitées dans le livre ne sont pas
aussi folatres que le titre au dessus le prétendait....
»
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