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En quoi La Peau de Chagrin de Balzac, au-delà du fait que ce soit un roman, est bien un conte fantastique à fonction d'apologue moral ou philosophique ?

Publié le 17/11/2024

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« Dissertation La Peau de Chagrin, Balzac En quoi La Peau de Chagrin de Balzac, au-delà du fait que ce soit un roman, est bien un conte fantastique à fonction d'apologue moral ou philosophique ? Paru en 1831, La Peau de chagrin est l'un des premiers grands romans de Balzac.

Il fait partie de la Comédie Humaine, un ensemble de quatre-vingt-dix ouvrages réalisés entre 1829 et 1850, il est donc l’un des premiers.

Le récit affiche de hautes ambitions, décrites par Balzac dans sa préface : à partir de l'exemple d'un personnage, faire réfléchir le lecteur à la signification de choix qu'un individu est amené à effectuer dans son existence.

Cette dimension métaphysique du roman explique en partie son succès, mais l’univers fantastique dans lequel Balzac plonge le lecteur contribue aussi à son succès.

Notre étude se propose d'explorer cette dimension particulière de l'œuvre, en se penchant sur la question suivante : En quoi La Peau de Chagrin de Balzac, au-delà du fait que ce soit un roman, est-elle bien un conte fantastique à fonction d'apologue moral ou philosophique ? Dans cette perspective, notre réflexion se déroulera en trois temps.

Il conviendra dans un premier temps de voir en quoi La Peau de Chagrin n’est pas seulement un roman mais aussi un conte fantastique qui puise ses effets dans la tradition du conte et du registre fantastique.

Puis dans un second temps nous verrons que ce roman a aussi une fonction d’apologue moral dans la critique de la société.

Et enfin nous verrons qu’il s'agit aussi d’un conte philosophique, un roman de fiction que Balzac met au service de son étude philosophique. Voyons d’abord en quoi La Peau de Chagrin n’est pas seulement un roman mais aussi un conte fantastique qui puise ses effets dans la tradition du conte et du registre fantastique.

En effet, le personnage de Raphaël est un archétype du héros fantastique. Raphaël est un jeune homme solitaire et tourmenté.

On le remarque notamment dès le début du livre dans la partie “Le Talisman” lorsqu’il dépense sa dernière pièce d’or au jeu et qu’il sort du casino en ayant en tête de ce suicider, mais ne souhaite pas le faire aux yeux de tout le monde.

Il erre dans les rues de la capitale et tombe sur le magasin d’un antiquaire dans le but d’y trouver de quoi se donner la mort.

Cette scène illustre bien l’état mental de Raphaël au début du roman.

De plus, lors de son récit de sa vie à Émile dans la deuxième partie du roman, Raphaël raconte sa vie lorsqu’il habitait dans l’immeuble de Pauline et la solitude qu’il subissait à ce point de sa vie, plongé dans l’écriture de son livre.

Raphaël est un héros tourmenté et solitaire qui forme un portrait typique du héros fantastique. En outre, le roman de Balzac est ancré dans les codes habituels du fantastique. Raphaël refuse d’admettre le surnaturel de la Peau de Chagrin.

Il cherche des explications dès le début, chez l'antiquaire où il l’explique par le fait que “L’industrie du Levant (a) des secrets qui lui sont réellement particuliers”, jusqu'à la fin de l’ouvrage Raphael cherche des explications scientifiques au rétrécissement de la peau, il en vient même à faire appel à des scientifiques pour lui faire reprendre sa taille d’origine.

On retrouve cette idée du héros qui refuse d’admettre le surnaturel dans Le Horla de Maupassant, ici le héros aperçoit une rose qui se casse et qui lévite dans les aires comme si quelqu’un d’invisible la tenait mais elle disparaît lorsqu’il essaie de la saisir, il pense donc que cela était une illusion.

Raphaël comme le héros de Maupassant, refuse d’admettre les événements surnaturels et cherchent à trouver une explication rationnelle à ces derniers.

Balzac fournit donc un conte fantastique qui respecte différents codes du registre fantastique telle que la citation initiale du héros et son habitude à réfuter les événements surnaturels.

Mais la particularité de ce fantastique réside dans un rapport à une représentation réaliste de son temps. En effet, la Peau de Chagrin a une fonction d’apologue moral dans la critique de la société.

La critique de la société de débauche est un aspect important de La Peau de Chagrin.

À travers son œuvre, Balzac dépeint une société parisienne du XIXe siècle marquée par l'excès, la frivolité et la quête effrénée du plaisir.

Les personnages sont constamment à la recherche de sensations, de divertissements et de plaisirs.

Cela se manifeste notamment à travers les fêtes somptueuses (comme la soirée chez Taillefer), les jeux d'argent et les liaisons amoureuses tumultueuses qui encadrent le récit.

Mais le romancier ne se contente pas seulement de décrire la débauche, il en explore également les conséquences néfastes sur les individus et la société dans son ensemble.

Les personnages de La Peau de Chagrin sont souvent confrontés à des dilemmes moraux et subissent les conséquences de leurs excès.

Cette critique morale se traduit notamment par la déchéance progressive de Raphaël de Valentin, qui voit sa vie consumée par ses désirs démesurés, mais il n’est pas le seul car Rastignace dit : “je me suicide à petit feu” ; ici Rastignac est concient de la concéquence de ses débauches et ses propos se rapprochent de ceux de l’antiquaire bien qu’il est un choix de vie totalement opposé.

À travers la critique de la débauche, Balzac dresse un portrait sombre et pessimiste de la société de son époque.

Il met en lumière les travers d'une classe sociale aisée, déconnectée des réalités et obsédée par des plaisirs éphémères. De plus, Balzac dresse le portrait de deux personnages féminins aux caractères opposés.

Les personnages de Foedora et Pauline reflètent différentes facettes de la société de l’époque et des thèmes explorés dans le roman.

Foedora est une figure énigmatique et séduisante, représentant le monde de la débauche et de la passion dévorante.

Foedora est liée à Raphaël par une relation passionnelle et destructrice, symbolisant ainsi les dangers de l'excès et de l'obsession amoureuse.

De plus, elle représente également la vanité et l'illusion, car son attrait mystérieux cache souvent des intentions manipulatrices.... »

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