Dissertation La Bruyère Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
Publié le 27/12/2023
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«
Première
Français
Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
I
Parcours : réflexions sur l'intitulé du parcours « La
comédie sociale »
L'intitulé du parcours fait le rapprochement entre la vie en société et le théâtre.
Il faut donc s'intéresser aux
définitions de ces deux notions ainsi qu'au rapport qu'elles entretiennent.
Le terme « comédie » est polysémique, il peut avoir différentes significations.
Une « comédie » peut désigner
tout d'abord une pièce de théâtre divertissante.
Le mot « comédie » désigne également une attitude fausse et
théâtrale.
Antoine de Furetière, un lexicographe de renom du XVIIe siècle, définit ainsi le terme de « comédie » :
1.
« Piece de theatre composée avec art, en prose, ou en vers, pour representer quelque action humaine ; & se
dit en ce sens des pieces serieuses, ou burlesques.
»
2.
« COMEDIE, se dit par extension de toute action plaisante, ou ridicule, qui se fait en compagnie.
»
Il y a donc aujourd'hui derrière l'idée de comédie, tout comme au XVIIe siècle, celle de pièce de théâtre et de
faux-semblants.
Il faut noter qu'aujourd'hui, le terme peut également désigner une attitude désagréable et insupportable
synonyme de « caprice ».
On peut, par extension, associer le mot « comédien » à l'intitulé du parcours.
Ce
terme peut signifier « personne qui fait du théâtre » mais également « personne qui se compose une attitude ».
Le terme « sociale » signifie « qui est relative à une société ».
Une société désigne le milieu dans lequel vivent
les hommes en groupe.
Ce milieu est régi par des lois.
Il y a, dans toute société, des interactions permanentes
entre les individus qui la composent.
Lorsqu'on parle de « comédie sociale », on étudie donc la manière dont les individus se mettent en scène et
sont mis en scène dans leurs interactions avec les autres.
Les hommes jouent donc un rôle et s'offrent en
spectacle.
Mais ils sont également les spectateurs de cette comédie.
En somme, l'homme est un comédien
qui joue la comédie sociale car il essaie de paraître ce qu'il n'est pas.
Dans Les Caractères, Jean de La Bruyère dénonce la comédie sociale.
L'hypocrisie est généralisée et les
hommes sont sans cesse en représentation.
Ils jouent un rôle en permanence et ne sont pas sincères.
Pour lui,
les actions individuelles et les interactions sociales sont saturées de mensonges et de faux-semblants.
L'intitulé du parcours invite à se poser diverses questions :
Comédie ou tragédie sociale ?
En quoi la société est-elle le lieu d'une comédie permanente ?
Dans quelle mesure les hommes sont-ils acteurs et spectateurs du monde ?
Quel regard porter sur la comédie sociale ?
Qu'y a-t-il de théâtral dans la société ?
II
Jean de La Bruyère, l'auteur des Caractères
Jean de La Bruyère est une figure marquante de son époque, issu de la noblesse de robe.
Après des études
de droit et la formation du duc de Bourbon, il va marquer les mémoires en publiant Les Caractères en 1688.
Jean de La Bruyère naît le 16 août 1645 à Paris.
Il est issu d'une famille bourgeoise de la magistrature.
En 1665, après des études de droit, il soutient ses thèses et devient avocat.
Mais ce métier lui plaît peu.
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Chapitre 11 : Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
Première
Français
Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
En 1673, La Bruyère achète une charge de trésorier des finances à Caen, ce qui l'anoblit et lui procure des
revenus confortables.
Il appartient alors à ce que l'on appelle la « noblesse de robe ».
DÉFINITION
Noblesse de robe
La « noblesse de robe » regroupe tous les nobles qui occupent des fonctions gouvernementales,
principalement dans la justice et les finances.
On les appelle également les « robins ».
En 1680, La Bruyère rencontre Bossuet qui est le précepteur du Dauphin.
Quatre ans plus tard, grâce aux
recommandations de Bossuet, il devient le précepteur du duc de Bourbon qui appartient à l'une des plus
grandes familles de France (les Condé).
C'est le début de l'ascension sociale de La Bruyère.
En 1686, la formation du jeune duc est terminée.
Mais La Bruyère reste au service de la maison de Condé.
Il a
la fonction de « gentilhomme ordinaire » de M.
le Duc.
Il s'occupe de la gestion de la bibliothèque.
Comme il
fréquente la cour, La Bruyère a l'occasion d'observer ceux qui la constituent.
Cela lui donne de la matière pour
l'ouvrage qu'il est en train d'écrire.
En 1688, il publie pour la première fois Les Caractères.
Le succès est fulgurant.
La Bruyère ne cessera de
rééditer son livre en y ajoutant régulièrement de nouvelles réflexions.
En 1693, il est élu à l'Académie française bien que les « Modernes », et principalement Fontenelle, s'y soient
vivement opposés.
En 1696 paraît la dernière version des Caractères qui est constituée de 1 120 remarques.
Le 10 mai 1696, La
Bruyère meurt à Versailles d'une hémorragie cérébrale.
REMARQUE
III
La querelle des Anciens et des Modernes est une dispute littéraire qui naît au XVIIe siècle au sein
de l'Académie française.
Les Anciens soutiennent l'idée que les auteurs antiques doivent rester
des modèles dans la création littéraire alors que les Modernes pensent que l'on peut rivaliser
avec les auteurs antiques et qu'il faut renouveler la création artistique.
Présentation de l'œuvre
La Bruyère puise son inspiration dans les tourments de son époque pour écrire son œuvre.
Son titre
complet, Les Caractères ou Les Mœurs de ce siècle, y fait d'ailleurs référence.
L'ouvrage est divisé en seize
livres.
Chacun s'attarde sur un aspect de la société du XVIIe siècle, à travers différents portraits.
A Le contexte
Le contexte historique est primordial dans cette œuvre.
En effet, La Bruyère s'en inspire pour nourrir son
ouvrage et, surtout, pour en faire la critique.
Les guerres et les inégalités sociales et économiques sont
notamment abordées.
Les Caractères sont écrits pendant le règne de Louis XIV.
En 1688, à leur parution, Louis XIV s'est déjà installé
avec toute sa cour à Versailles.
Les nobles les plus en vue sont ainsi éloignés de Paris.
Louis XIV les maintient
sous son emprise et les empêche, de cette manière, de comploter contre lui.
Les nobles se soumettent alors à
l'étiquette qui réglemente leurs relations et leurs comportements.
Ils ne sont occupés que par des loisirs et
des divertissements.
Leur seul but devient alors de se faire bien voir par le roi.
Le règne de Louis XIV est marqué par des guerres, dont la guerre de Neuf Ans qui débute en 1688, mais aussi
par les persécutions religieuses contre les jansénistes et contre les protestants.
Les inégalités sociales et économiques sont très fortes à cette époque.
On distingue trois ordres qui divisent
la société sous Louis XIV : la noblesse, le clergé et le tiers état.
Ces ordres sont marqués par de grandes
inégalités internes.
La population française est donc très divisée.
De plus, Louis XIV asservit les arts et la
religion pour en faire des outils de soutien politique.
C'est une des manifestations de l'absolutisme.
La Bruyère va utiliser toute cette matière pour composer son œuvre.
Il va s'offusquer de la condition du tiers
état, du comportement des bourgeois et des nobles mus par une ambition nuisible, il va s'insurger, également,
contre l'hypocrisie et la fourberie des plus grands.
Il fait ainsi la critique acerbe d'une société d'Ancien Régime
corrompue et décadente.
REMARQUE
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La Bruyère est ce que l'on appelle un moraliste.
Un moraliste, au XVIIe siècle, est un écrivain qui
observe et peint les mœurs de son époque et propose une morale solide.
Il s'agit, pour les
moralistes, de plaire et d'instruire avec une volonté de montrer aux hommes comment bien
conduire leurs mœurs.
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Chapitre 11 : Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
Première
Français
Les Caractères, livres V à X, de La Bruyère
B Résumé de l'œuvre
Les Caractères de La Bruyère regroupent des maximes, des portraits ou des réflexions qui sont réparties en
seize livres.
Chaque livre aborde un aspect de la société de l'époque.
La Bruyère présente ses Caractères comme étant la suite de l'œuvre de Théophraste, Caractères,
probablement écrite en 319 av.
J.-C.
Les Caractères comptent, au total, seize livres.
Chaque livre est consacré
à un aspect de la société de l'époque de La Bruyère.
Les livres V à X, qui font l'objet de la présente étude, sont
organisés de manière logique.
Ainsi, à l'image de la hiérarchie sociale qui ordonne la société française, ces
livres sont arrangés selon un ordre « croissant ».
Le livre V est consacré aux relations humaines en général et
le livre X est consacré au roi Louis XIV.
Chacun des livres est subdivisé en remarques (il y en a 420 au total dans toute l'œuvre), certaines
fonctionnant comme des réflexions et d'autres comme des portraits, des morales ou des maximes.
La
Bruyère utilise différents styles et procédés qui rendent son œuvre unique et plaisante : le dialogue, la....
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