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Dissertation sur l'œuvre "Alcools" de Guillaume Apollinaire

Publié le 05/03/2023

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« Dissertation de Français Note : Commentaires : _______________________________________ _______________________________________ _______________________________________ Date : 26.11.2022 Classe : 1ère 1 Thème : "Alcools, de Guillaume Apollinaire" _________________________________________________________________________ Dissertation sur l'œuvre "Alcools" de Guillaume Apollinaire Dans Alcools, son premier recueil publié en 1913, Apollinaire inscrit la plupart de ses poèmes dans la modernité poétique.

Dans la veine lyrique traditionnelle, certains de ceux-ci chantent l'amour heureux ou malheureux, les interrogations du poète, sa quête d'identité.

Dans Alcools, Apollinaire fait preuve d'une grande imagination foisonnante et onirique.

Il s'essaie a des formes poétiques originales comme le vers libre et la suppression de la ponctuation.

Tout cela ouvre la voie au renouvellement de la poésie au XXème siècle.

C'est cet état de fait qui permet à Bachelard d'écrire en 1957 : "Jadis, les Arts poétiques codifiaient les licences.

Mais la poésie contemporaine a mis la liberté dans le corps même du langage.

La poésie apparaît alors comme un phénomène de la liberté.".

Nous allons voir comment la diversité des poèmes d'Alcools permet de situer l'œuvre d'Apollinaire entre ce que Bachelard appelle les licences codifiées des arts poétiques traditionnels et la liberté totale de la poésie moderne.

Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons à 3 axes.

Dans un premier temps, nous allons montrer comment Apollinaire met à distance la tradition en jouant sur les thèmes, les motifs, l'écriture, l'héritage de la poésie traditionnelle.

Cette mise à distance suppose, comme toute mise à distance, un geste de libération.

Dans une seconde partie, nous montrerons que cette libération n'est pas inconditionnelle et qu'Apollinaire conserve des éléments de la tradition.

Pour finir, nous verrons comment Apollinaire apporte un nouveau regard et donne un nouveau souffle à la poésie. Pour commencer, nous allons monter comment Apollinaire met à distance la tradition en jouant sur les thèmes, les motifs, l'écriture, l'héritage de la poésie traditionnelle.

Dans l'anthologie, le poète apparaît comme une ombre errante, et ce dès le poème introductif "Zone", qui retrace la déambulation nocturne du poète dans une ville qui n'a plus rien "d'antique".

Le titre fait référence à la transformation urbaine vécue à Paris au début du 20ème siècle en évoquant son expansion à la périphérie.

Cela illustre la volonté de mettre de la distance et de se libérer du passé pour un avenir autre.

Apollinaire mentionne d'ailleurs à plusieurs reprise "l'émigrant" dans le recueil.

La première strophe du poème "Le brasier" est symbolique, "jeté dans le noble feu", ce qui signifie qu'une page se tourne, jeter le passé et le laisser derrière nous.

Guillaume Apollinaire relate le bouleversement vécu par les contemporains au 20ème siècle.

La ville vit désormais au rythme effréné des moyens de communications et de transports.

Il retranscrit dans son œuvre cette métamorphose provoquée par le monde moderne et l'illustre dans "Le voyageur" avec "Sonneries électriques des gares chant des moissonneuses".

Cette métamorphose est marquée par un renouveaux dans les pratiques artistique : le monde change et l'on ne peut plus le voir de la même manière. Cette libération n'est pas inconditionnelle, Apollinaire conserve des éléments de la tradition.

Derrière la modernité revendiquée par Apollinaire, on trouve des traces d'une poésie plus traditionnelle.

Il suffit d'observer la composition du recueil pour se rendre compte que la plupart des poèmes sont sous la forme de strophes ordinaires et que le poète utilise alexandrins, octosyllabes, décasyllabes et heptasyllabes.

Apollinaire tire ses références des temps anciens, mythologiques avec "Le Brasier", bibliques avec "Salomé", médiévaux avec "Merlin et la vielle femme" ou tous confondus dans "La chanson du mal aimé" où se croisent, des références à Ulysse, à la Bible et à la mythologie hindoue.

De son coté, Baudelaire, reprend les formes fixes des poèmes traditionnels dans les Fleurs du mal.

La modernité ne signifie pas l'élimination complète de l'ancien considéré comme obsolète.

Il s'agit au contraire d'un mariage subtil entre passé et présent.

Apollinaire dit d'ailleurs dans "Lettre à Billy", 29 juillet 1918 "Je ne me suis jamais présenté comme destructeur mais comme bâtisseur.". Apollinaire prône la coexistence de la tradition et de la modernité.

Dans une lettre écrit à sa marraine, Apollinaire dit "Pour ce qui est de la poésie libre dans Alcools, il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique sans la liberté complète au poète et même s’il écrit en vers réguliers, c’est la liberté qui le convie à ce sujet.

Sans liberté il ne saurait y avoir de poésie.". Cette liberté peut se traduire dans une utilisation plus prosaïque du vers régulier.

Ainsi dans le poème "Lorelei", qui comprend des alexandrins en distiques, se glisse parfois un vers de 14 syllabes ou un vers de 17 syllabes.

A contrario, un alexandrin peut se glisser dans une strophe en vers libres, c'est par exemple le cas de ce vers de La Prose du.... »

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