Dissertation sur la citation de Louis Belmontet « Le travail est pour l’homme sa flamme : l’oisiveté est la rouille de son âme »
Publié le 02/02/2023
Extrait du document
«
Sujet : « Le travail est pour l’homme sa flamme : l’oisiveté est la rouille de
son âme », Louis Belmontet
Nietzsche disait que : « On travaille encore car le travail est un
divertissement.
Mais on prend soin que le divertissement ne soit pas trop
fatiguant », questionnant le glissement du rôle du travail dans l’Allemagne du
XIXème siècle.
Mais depuis l’Antiquité, les philosophes s’interrogent sur la place
que l’on doit accorder au travail au sein de nos vies et plus généralement dans nos
sociétés.
Ainsi, Louis Belmontet affirme que « le travail est pour l'homme sa
flamme : l'oisiveté est la rouille de son âme ».
Cette phrase, bien que lapidaire,
suggère toute la richesse de la question du travail et de son importance pour l’être
humain.
Elle nous invite à réfléchir sur le rôle et l'importance du travail dans notre
vie, et sur la relation complexe que nous entretenons avec lui.
A travers cette
phrase, l’auteur nous suggère que le travail est essentiel pour l’homme, qu’il est
une source de vitalité et de motivation, tandis que l’oisiveté, état apparent de
désœuvrement, perçu ici comme un délabrement, est néfaste et nuisible pour
l’individu.
Le sujet qui nous est proposé pose donc la question de l'essence même
du travail et de son impact sur l'individu.
En quoi le travail est-il essentiel à l'accomplissement personnel et à la
réalisation de soi, tandis que l'oisiveté peut être considérée comme un frein à ces
processus ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous appuyer sur les ouvrages au
programme : La Condition ouvrière de Simone Weil, La version hyper-brève de
Par-dessus bord de Michel Vinaver et Les Géorgiques de Virgile.
Nous allons
développer trois axes : dans un premier temps, nous étudierons le travail comme
source de satisfaction et de réalisation personnelle, ensuite nous verrons en quoi
l’oisiveté peut être une source de frustration et de perte de sens, enfin nous
observerons que le travail et l’oisiveté peuvent être équilibrés au sein d’une vie
personnelle épanouie.
Selon Louis Belmontet, le travail est pour l'homme sa flamme, c'est-à-dire
qu'il est essentiel à son accomplissement personnel et à sa réalisation de soi.
Cette
affirmation peut paraître surprenante au premier abord, car le travail est souvent
perçu comme une contrainte, voire une source d'épuisement.
Pourtant, il apparaît
que le travail peut être une source de satisfaction et de réalisation de soi si on le
considère comme un moyen de développer ses talents et ses passions, et de
contribuer à une cause qui nous tient à cœur.
Dans Les Géorgiques, Virgile prône le travail comme moyen de
développement personnel : « C’est un travail ; mais espérez-en de la gloire,
courageux cultivateurs ».
Ici Virgile montre que le travail permet à l'homme de se
réaliser en accomplissant des tâches concrètes et utiles, et en prenant en main sa
propre destinée.
Cela donne un sens gratifiant à sa vie, qui dans de simples mais
ardus travaux extrait la gloire offerte aux cultivateurs.
De même, dans La Condition
ouvrière, Simone Weil évoque l'importance de la dignité du travail et souligne en
quoi, selon elle, la principale cause de la souffrance ouvrière réside dans des
conditions de travail inhumaines.
Ainsi, elle montre que si ces ouvriers n’étaient
pas si désincarnés dans le travail qu’on leur impose, et si on leur permettait de
contribuer à une tâche qui avait un sens véritable à leurs yeux, le travail permettrait
à l'homme de se dépasser et de se découvrir de nouvelles potentialités, ce qui peut
être source de satisfaction et de fierté.
En outre, le travail peut être considéré comme un moyen de réalisation de soi
si on le choisit en fonction de ses passions et de ses talents.
Dans Par-dessus bord,
Michel Vinaver écrit : « […] il est vrai que ceux qui travaillent quarante heures par
semaines forment une authentique communauté […] ».
Par ces mots que Vinaver
fait prononcer à Dehaze envers ses employés, l’auteur exprime cette idée que
l'homme doit trouver sa place et sa raison d'être en fonction de ses passions et de
ses talents, et se réaliser en accomplissant sa mission.
Et dès lors, ce travail qui
apparaissait auparavant comme une contrainte et une formalité par les « quarante
heures par semaine », devient une source de satisfaction et de réalisation de soi.
En
effet, il permet à l'homme de s'épanouir en faisant ce qu'il aime et en mettant ses
compétences au service d'une cause qui lui tient à cœur, au sein d’une
« authentique communauté ».
Enfin, le travail peut être considéré comme un moyen de contribution à une
cause collective, c'est-à-dire de donner un sens à sa vie en s'engageant pour une
cause qui dépasse l'intérêt personnel.
Dans Les Géorgiques, Virgile écrit : « À
propos du cultivateur : […] il sustente sa patrie et ses petits-enfants.
».
Selon cette
citation, le travail est toujours utile et bénéfique, car il permet de s'engager pour
une cause collective, de contribuer à la société et de laisser une trace positive.
Cela
peut être source de satisfaction et de fierté, car l'homme se sent utile et reconnu
pour son travail, non seulement par ses proches, mais dans une certaine mesure,
par la société entière.
En résumé, le travail peut être considéré comme une source de satisfaction
et de réalisation de soi si on le considère comme un moyen de développement
personnel, de réalisation de soi et de contribution à une cause collective.
En
accomplissant des tâches concrètes et utiles, en mettant ses passions et ses talents
au service d'une cause qui nous tient à cœur, et en s'engageant pour une cause
collective, l'homme peut trouver un sens à sa vie et se réaliser pleinement.
Si le travail peut être considéré comme une source de satisfaction et de
réalisation de soi, en quoi l'oisiveté peut-elle être considérée comme un frein à ces
processus ?
L’oisiveté pouvant se construire en opposition du travail, elle ne se contente
cependant pas de priver son adepte des qualités que nous avions établies pour
l’activité, mais ajoute également des vices inhérents à cette inactivité.
Dans Les Géorgiques, Virgile écrit : « […] c’est une loi du destin que tout
périclité et aille rétrogradant.
Tout de même que celui qui, à force de rames, pousse
sa barque contre le courant, si par hasard ses bras se relâchent, l’esquif saisi par le
courant l’entraîne à la dérive ».
Ici, notre auteur montre que dans l’ordre naturel
des choses, tel qu’il le connait et l’enseigne, l’oisiveté ne pourra résulter qu’en un
immense désastre.
En effet, Virgile montre ici que lorsque on abdique de la force
vitale qui nous habite lorsqu’on se dévoue à notre travail, donc lorsque l’oisiveté
nous envahit, les forces extérieures en présence ne manqueront pas de nous faire
dériver à contre-courant.
Ainsi, il est important de voir l’oisiveté comme une
défaite sur la bataille livrée en permanence contre le monde qui nous environne
dans la vie que l’on mène.
De même, l'oisiveté peut être source de perte de sens si elle est vécue comme
une perte de repères et de valeurs.
Dans La Condition ouvrière, Simone Weil écrit :
« Il faut que la vie sociale soit corrompue jusqu'en son centre lorsque les ouvriers se
sentent chez eux dans l'usine quand ils font grève, étrangers quand ils
travaillent.
».
De même que précédemment, c’est par effet de miroir que Simone
Weil montre l’absurdité des conditions de travail des ouvriers qu’elle côtoie.
En
effet, ici le lieu de travail n’est perçu comme positif que lorsqu’il est dévoyé de sa
fonction productrice.
Cela montre que par l’inversion des valeurs provoquée par le
travail servile, l’oisiveté devient une échappatoire.
En revanche, on pourra donc
penser qu’en s’éloignant de telles conditions, l'oisiveté peut être considérée
comme une perte de sens, car elle ne permet pas de se dépasser et de se réaliser
pleinement, puisqu’un lieu de travail plaisant à ses acteurs devient lugubre lorsque
toute activité cesse, se laissant aller à une triste oisiveté, effaçant....
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