Dissertation : objet d’étude : La poésie. « Transmuer la misère en bonheur – grâce à l’or – voilà le grand, l’incroyable et mystérieux coup d’alchimie. Non pas la matière en une autre matière mais bien la matière en esprit » (Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, 1948).
Publié le 15/05/2024
Extrait du document
«
Dissertation : objet d’étude : La poésie.
« Transmuer la misère en bonheur – grâce à l’or – voilà le grand,
l’incroyable et mystérieux coup d’alchimie.
Non pas la matière en
une autre matière mais bien la matière en esprit » (Pierre
Reverdy, Le Livre de mon bord, 1948).
Ces propos du poète Pierre Reverdy s’accordent-ils avec votre
lecture des Fleurs du Mal ? Votre réflexion prendra appui sur
l’œuvre de Baudelaire et votre connaissance du parcours associé.
Rédaction :
Charles Baudelaire est l’un des premiers poètes de la
modernité.
Son projet de transformer le mal en beauté participe
d’un inédit poétique qui s’étend à tous ceux qui ont suivi ses
traces.
« Transmuer la misère en bonheur – grâce à l’or – voilà le
grand, l’incroyable et mystérieux coup d’alchimie.
Non pas la
matière en une autre matière mais bien la matière en esprit »
(Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, 1948).
Ces propos du
poète Pierre Reverdy s’accordent-ils avec votre lecture des Fleurs
du Mal ? En 1857 paraît une œuvre majeure, complexe et
controversée du poète Charles Baudelaire.
Cette œuvre, que l’on
peut qualifier comme l’œuvre de sa vie, deviendra par la suite un
réel monument de la littérature Française.
L’œuvre en question
est bien évidemment Les Fleurs du Mal.
Éditée une première fois
en 1857 puis interdite ; c’est finalement qu’en 1861 que paraît
l’œuvre telle que nous la connaissons de nos jours.
Suite à cette
réflexion nous pouvons nous demander si la transfiguration
poétique est-elle l’unique thème des Fleurs du Mal ? Cette
problématique met en avant l’expression « transfiguration
poétique » qui se définit par la métamorphose du langage à
travers la poésie.
Le poète se sert des mots comme d'un
matériau, il joue avec ceux-ci, capture leur essence pour ensuite
l'exprimer à travers l'écriture.
Afin de répondre à cette
problématique nous étudierons dans un premier temps le poète
sous sa figure d’alchimiste du monde qui l’entoure.
Dans un
second temps nous étudierons les Fleurs du Mal sous l’aspect de
la dualité entre spleen et idéal.
Enfin nous terminerons par le
spleen comme étant un frein à son art poétique.
Dans un premier temps nous découvrirons la face du poète
en tant qu’alchimiste du monde autour de lui.
En effet les Fleurs du Mal semblent apporter une nouvelle
notion dans le monde de la poésie : celui de l’alchimiste.
Rien
qu’avec son titre « Les Fleurs du Mal » Charles Baudelaire
exprime son projet poétique en distillant le positif, ici des fleurs,
du mal.
Son poème « Les Phares » présente le lien intimiste que
Charles Baudelaire partage avec les figures artistiques de son
époque « Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures » ou
encore « Léonard de Vinci, miroir profond et sombre » détonne de
son attachement à la culture et une admiration de leur art.
Dans
la section « Tableaux Parisiens » Baudelaire se rapproche des plus
démunis.
Lors d’une déambulation dans le Paris Haussmannien il
y décrit les paysages et personnes qui l’entourent sous son rôle
de poète.
Son poème « à une mendiante rousse » présente une
femme qui d’apparence est repoussante mais qui, grâce à la
poésie, devient une figure magnifique et brillante.
Il écrit « Ton
jeune corps maladif […] a sa douceur ».
De plus sa fonction
d’alchimiste s’est aussi exprimée en transfigurant l’horrible, le
macabre, en sublime dans son poème « Une charogne ».
Baudelaire n’a pas été le seul à utiliser l’alchimie poétique, des
auteurs tels que Victor Hugo s’en sont servis avec notamment
« J’aime l’araignée et j’aime l’ortie ».
Charles Baudelaire se questionne aussi tout au long de son
œuvre sur la place qu’il occupe en ce monde en tant que poète.
Dans « L'Albatros » il compare le poète à l'oiseau du titre :
majestueux dans les airs, capable de s'élever là où les autres ne
vont pas.
Mais de ce fait à l'écart des autres hommes, et inadapté
au monde quotidien : « Ses ailes de géant l'empêchent de
marcher ».
Vivant dans un univers autre, le poète est celui qui
voit
le
monde
comme
une
« forêt
de
symboles »
(Correspondances).
Il considère le poète comme « un peintre de
la vie moderne » cherchant à révéler la profondeur de la réalité.
Les Fleurs du Mal racontent aussi l’histoire d’une constante
dualité entre le spleen et l’idéal qui occupent l’esprit de
Baudelaire.
L’idéal se définit comme l’aspiration vers un monde singulier,
utopique.
Il est souvent représenté chez Baudelaire par un
paysage.
Pour Baudelaire l’état d’âme se dévoile lyriquement sous
la forme d'un paysage, celui-ci n'a donc pas besoin d’être réel
pour exister, et provient de l'imagination du poète, qui, en
fermant les yeux, tente de s'échapper du Spleen.
Les paysages
décrits des poèmes, sont, bien souvent, des paysages sensuels,
en d'autres termes, Baudelaire fait récurremment appel aux cinq
sens.
Dans « Parfum exotique », on relève la présence des cinq
sens : le toucher : « m'enfle la narine », le goût : « fruits
savoureux », la vue « je vois », l’ouïe : « le chant des mariniers »
et pour finir l'odorat, qui est logiquement le plus présent car il
donne le titre du sonnet : « je respire », « ton odeur....
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