dissertation littéraire: En quoi Les Fausses Confidences est-elle une œuvre théâtrale ?
Publié le 07/10/2022
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Dissertation fausses confidences
En quoi Les Fausses Confidences est-elle une œuvre théâtrale dans laquelle un
personnage déploie ses multiples talents dans nombre de domaines pour
mener à bien son entreprise ?
Intro
Jouée pour la première fois en 1737, Les Fausses Confidences est une
pièce de théâtre de style comique en trois actes écrite par Marivaux.
La pièce
relate les efforts de Dorante, jeune homme ayant perdu sa fortune, et de son
ami et ancien valet Dubois, afin de séduire d’Araminte, une riche veuve dont
Dorante est follement épris.
Les Fausses Confidences s’inscrivent dans le
contexte d’une époque en pleine mutation.
En effet, la mort de Louis XIV en
1715, après une longue période d’austérité, va être les prémisses d’une liberté
et d’une légèreté retrouvées.
Les notions nouvelles de bonheur et d’individus
apparaissent et, avec eux, la libération des mœurs, créant ainsi
l’épanouissement intellectuel.
En ce sens, le mouvement intellectuel des
Lumières fait son apparition et bousculera tous les codes de l’ancien régime.
La
société change et la figure du bourgeois et de la culture du mérite prennent le
pas sur l’Aristocratie de l’ancien régime.
De fait, Les Fausses Confidences se
veut être l’écho de ces grands bouleversements, notamment à travers la figure
de Dubois, meneur du stratagème qui conduira au mariage de Dorante et
d’Araminte.
En quoi Les Fausses Confidences est-elle une œuvre théâtrale dans
laquelle un personnage déploie ses multiples talents dans nombre de domaines
pour mener à bien son entreprise ? Nous analyserons dans un premier temps
la figure majeure du rôle de Dubois dans la pièce avant de voir les questions
que soulèvent ce stratagème dans les différents domaines, puis en mettant en
lumière la mise en oeuvre des talents de Dubois à travers les différents
procédés utilisés par ce dernier utilise.
Le personnage centrale de Dubois
1.
Le porte parole des émotions de Dorante
Dès le début de l’oeuvre, Dubois se pose comme le communicateur de la
passion qu’éprouve Dorante pour Araminte.
En ce sens, on comprend très vite
que ce valet fomentera et organisera le stratagème visant au mariage de son
ancien maître à Araminte : «notre plan est infaillible» (Acte I, scène 2).
Dès la
deuxième scène de l’oeuvre, les deux personnages préparent le plan de
séduction d’Araminte, ce qui est l’occasion pour Dubois d’introduire, aux yeux
de tous, son rôle centrale dans l’affaire : « L’amour et moi nous ferons le
reste » .Le Fait que Dorante repose la séduction de la femme qu’il aime sur
Dubois s’explique par la relation particulière que Dorante, le maître, entretient
avec Dubois, son valet.
En effet, cela démontre d’une certaine manière le génie
des talents de Dubois.
Car, du fait de ses talents incommensurables que nous
verrons plus tard, Dubois exerce sur son maître une grande autorité.
Il domine
de fait le rapport de force classique du maître obéissant à son valet et estompe
ainsi les frontières entre maître et valet.
En ce sens, on ne sait plus qui est qui
car Dubois opère une inversion de pouvoir en endossant, presque à la place de
Dorante, la responsabilité de la séduction d’Araminte.
Ainsi, malgré que les
deux personnages entretiennent des relations de complicité et de fidélité, on
constate que Dubois exerce une certaine domination sur son maître du fait don
intelligence.
Cela s’illustre entre autres, dans la scène 2 de l’acte I où Dubois
n’hésite pas à ménager Dorante et même à blâmer son manque
d’enthousiasme « eh, que diantre ! Un peu de confiance ».
Ce que l’on peut
appeler l’emprise de Dubois sur Dorante explique par la suite le rôle central de
meneur que, du fait de sa supériorité intellectuel, occupe le valet sur tous les
personnages tout au long de la pièce.
2.
Un fin stratège
Le spectateur comprend très vite que Dubois apparaît comme le meneur
de jeu de la pièce.
C’est à son génie que Dubois doit ce rôle de maître de son
Arlequin pour lui donner une lettre ».
Cela montre dès lors comment Dubois
manipule les personnages : d’abord en mentant consciemment à son
interlocuteur pour qu’ensuite il le questionne, afin que le valet avoue, fasse ses
fameuses confidences, mais en donnant l’impression que ce sont des des
révélations, enfaite de faux secrets dont la mise en scène a été soigneusement
calculée .
En cela, ce valet à un don, celui de prévoir à l’avance les évènement
futurs.
3.
Un personnage complexe
En effet, Dubois prédit, tel un voyant, les évènements futurs et illustre
de fait parfaitement l’homme de théâtre.
Car ce valet est en fait un
personnage aux facettes multiples.
Il endosse à la foi les rôles d’acteur, de
maître.
Car, de fait, Dubois, par ses talents, a une véritable emprise psychique
et physique sur les maîtres qu’il sert (Araminte et Dorante) = scène 2, acte I :
« vous réussirez vous dis-je.
Je m’en charge.
».
EN ce sens, il possède des
talents irréfutables.
D’un sang froid total, il manipule les sentiments des
personnages afin d’arriver à un seul but : séduire Araminte pour le compte de
son ancien maître, Dorante.
De surcroît, le génie de Dubois s’explique
également par la complexité de ses actes.
En effet, ses actes sont complexes
dans le sens où ils sont employés à différentes fins.
En cela, les actes de
Dubois cachent souvent de lourdes arrières pensées.
Par conséquent, cette
maîtrise est une tactique visant encore une fois à séduire, créer de l’implicite,
et donc de l’imagination afin de manipuler ses contemporains pour parvenir à
ses fins.
En témoigne la scène 2, de l’acte III où Marton, ayant compris
derrière les paroles du valet que celui-ci en savait plus, le questionne : « Tu as
la mine d’en savoir plus que moi ».
Dubois répond par la tromperie «Point du
tou, je vous le jure », avant de lui réveler : « il vient tout à l’heure d’appeler
metteur en scène et d’auteur, ce qui reflète une fois de plus, son génie.
Auteur,
dans le sens où il anticipe tout les évènement -ou presque- qui se déroulent
sur scène, scène 2, Acte I : « nous sommes
convenus de toutes nos
actions.
».
Metteur en scène, en orchestrant par ses talents de persuasion et
de conviction, les déplacements -apparitions ou disparitions- des personnages.
Pour illustrer cette emprise sur les personnages, on peut notamment citer la
scène Quinze de l’acte II où Marton est envoyée (par Dubois) chez Araminte au
moment où Dorante se jette à ses pieds, ou lorsque, à la scène dix-sept de
l’acte II, Dubois ordonne à Dorante : «Allez dans le jardin».
Cette emprise,
psychique et maintenant physique, facilite dès lors la manipulation que Dubois
exerce sur les personnages de la pièce pour arriver au mariage entre ses deux
maîtres, Dorante et Araminte.
De surcroit, cet aspect du personnage constitue
la tradition du « théâtre dans le théâtre ».
Car l’instrumentalisation des
personnages par Dubois fait de ce dernier le créateur d’une pièce de théâtre
dans la pièce de théâtre.
Dès lors, comme expliqué auparavant, Dubois prend
le rôle à la fois d’auteur mais également de metteur en scène.
Ces rôles ont
non seulement le pouvoir de manipuler les personnages pour parvenir à ses
fins, mais, par leur pouvoir de création artistique, construisent une pièce de
théâtre au sein même de la principale, c’est-à-dire des Fausses Confidences.
Car Dubois, par son emprise sur les personnages, manipulent ceux-ci pour
séduire Araminte ; mais a également la capacité d’écrire à l’avance leurs
actions et même de les faire disparaître et apparaître à son gré.
Pouvoirs qui
définissent donc le rôle d’un Dramaturge.
Cette caractéristique dramaturgique va dès lors permettre à la pièce
d’embrasser d’autres horizons qui permettrons d’apporter plus de profondeur
aux questions que soulèvent l’amour et le stratagème.
Les domaines concernés
1.
Les différentes conceptions de l’amour : entre passion et raison
En premier lieu, par son stratagème, Dubois se sert de l’opposition entre
amour et raison pour séduire Araminte.
En effet, il décrit l’amour de Dorante
comme une folie.
En témoigne la scène Quatorze du premier acte où Dubois
montre, par nombres d‘hyperboles, le caractère excessif de cette
passion : « C’est à la tête que le mal le tient » ; «il est timbré ; mais timbré
comme cent ».
De surcroit, par son affirmation «il y a six mois qu’il est tombé
fou », le valet rapproche l’amour à la folie par la proximité de l’expression
«tombé fou » avec «tombé amoureux ».
La folie amoureuse de Dorante pour
Araminte peut également se définir par le fait que, plusieurs fois dans la pièce,
Dorante, par la puissance de ses sentiments, se retrouve détaché de la réalité.
En effet, du fait de sa passion, il se retrouve dans un état second, presque en
transe, où, par son éblouissement pour Araminte, son admiration et son
bonheur de la voir, il se retrouve pétrifié, comme ravie à lui même.
Pour
justifier cet état, on peut citer la scène Treize de l’Acte II par les
didascalies : « Dorante reste rêveur » ou «toujours distrait ».
À l’inverse,
Araminte, avec sa sagesse et sa modération, incarne dans la pièce la raison.
Par ce fait, Marivaux exploite dans sa pièce l’opposition classique entre amour/
folie et raison.
Tandis que Dorante, par sa passion , représente la folie et le
débordement ; Araminte, par sa sagesse et sa vertu, incarne la raison, la
mesure.
En ce sens, ces caractéristiques, Dubois les vois comme avantageuse
pour son entreprise.
Il énonce, dans la scène deux de l’acte un : « Si vous lui
plaisez, elle en sera si honteuse, elle deviendra si faible, qu’elle n’en pourra se
soutenir qu’en épousant ».
De fait, il voit les qualités d’Araminte comme
bénéfiques afin qu’Araminte succombe, du fait de sa générosité et de sa
sensibilité, à l’amour de Dorante.
Par conséquent , on peut dire que le génie de
Dubois repose également sur le fait qu’il sait analyser puis exploiter les
personnalités des personnages pour arriver à ses fins.
Cependant, ce talent
révèle un cynisme dans le personnage de Dubois du fait de sa manipulation
mais également par le fait d’énoncer qu’Araminte n’aura pas le choix de son
avenir car il l’amènera inévitablement à son but et la manipulera pour cela
sans ménagement.
2.
L’argent, moteur de l’hétérogénéité des conditions (sociales)
De plus, le stratagème de Dubois, qui veut marier Araminte à Dorante,
se noue à travers les différences de classes, représentées par l’argent.
Car
Dubois, par ce futur mariage veut s’émanciper des différences des conditions
respectives des deux personnages.
Araminte est une veuve fortunée, avec «
Cinquante milles livres de rentes» ; tandis que Dorante est ruiné et sans
argent.
De fait, l’agent et les biens et intérêts qui en découlent constituent
une des trames de la pièce.
En ce sens, il constitue un obstacle dans l’amour
de Dorante et d’Araminte.
Ce défi résume dès lors l’action et le défi du
stratagème de Dubois qui veut marier les deux personnages en dépit de leurs
différences de conditions.
En ce sens, la complexité du stratagème du valet se
reflète par la complexité du rapport qu’ont les différents personnages avec
l’argent.
Car, bien que l’argent soit ici moins important que l’amour, il joue
cependant un grand rôle dans Les Fausses Confidences , en se définissant
presque comme un des principaux traits de caractère de chaque personnages
et en définissant donc leurs catégories sociales respectives.
Car, par son
œuvre, Marivaux brosse une société toujours très hiérarchisées.
De fait,
chaque échelons de la société est représenté dans....
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