Dissertation- Les Fausses Confidences
Publié le 01/02/2024
Extrait du document
«
Dissertation n°1
Sujet : « La langue peut-elle dire la vérité au Théâtre ?»
« Et voilà pourtant ce qui m’arrive.
» écrit Marivaux à la scène 12 de l’acte
II, reflétant l’usage de la langue au service de l’aveu des sentiments amoureux,
ici Araminte dévoile son amour pour Dorante à travers le dialogue.
Tout d’abord, Les Fausses Confidences écrit par Marivaux au XVIIIe siècle (1737)
est une œuvre comique qui se destine à la Commedia dell’arte.
Elle se démarque
notamment par l’usage de la langue au travers du langage théâtrale : les
costumes, les décors, les gestes et surtout la parole.
Ainsi, l’art de la
conversation, artificielle ou sincère, tient une place très importante dans la pièce
ainsi que le registre de langue accentuant le réalisme et la vraisemblance de
l’œuvre.
De surcroit, la vérité tient une place majeure dans l’œuvre.
En effet, par
opposition au mensonge, à l’illusion, la vérité peut être assimilée à l’honnêteté
ou a la certitude.
C’est pourquoi, cet univers fictif qui tend vers la réalité, nous
amène à nous demander, dans quelle(s) mesure(s) la langue est-elle au service
de la vérité au Théâtre et plus précisément dans Les Fausses Confidences.
Nous nous intéresserons dans un premier temps à l’utilisation de la langue dans
la quête de réalisme de la pièce pour ensuite aborder la parole, sincère aussi
bien qu’artificielle.
Enfin, nous étudierons un autre aspect du sujet, la
manipulation par la langue, se transformant alors en un véritable outil.
I)
La langue, une manifestation de réalisme dans la pièce
1) La langue en paroles : la matière du Théâtre
La principale matière du Théâtre se veut alors être le dialogue, la
communication entre les personnages ainsi qu’aux spectateurs, on nomme ceci,
la double énonciation.
En effet, toutes les interactions entre les personnages
s’effectuent par la parole, tout comme les échanges entre des personnes dans la
société.
De surcroit, la parole permet tout simplement le déroulement de
l’intrigue grâce aux répliques attribuées aux personnages de la pièce.
Par
conséquent, la parole contribue à l’aveu de la vérité et consiste même, à l’instar
des dires de Socrate, à la faire « accoucher ».
2) La langue de la galanterie
Au XVIIIe siècle, la parole permet l’art de la conversation et donc d’une
recherche de virtuosité à travers le dialogue.
Les salons s’instaurent comme lieux
de rassemblement de philosophes permettant l’échange d’idées dans la société à
travers l’art de la conversation.
Les dires des personnages au Théâtre sont alors
vu comme des performances, telle que cette citation : « […] l’honneur de servir
une dame comme vous n’est au-dessous de qui que ce soit, et je n’envierai la
condition de personne.
» dit Dorante en utilisant un langage soutenu afin de
discourir dans la plus grande politesse avec son interlocutrice, ici Araminte.
Le
recourt au conditionnel ainsi que l’utilisation d’un ton doux permet l’atténuation
du propos.
Dans cette perspective, la parole joue un rôle majeur dans les relations entre les
personnages, notamment sur les échanges entre Dorante et Araminte qui
s’instaurent comme un jeu de séduction.
3)La langue marqueur de hiérarchies sociales
Dans Les Fausses Confidences et dans la société en générale, l’usage de
langue reflète le statut social des personnages.
En effet, le respect des règles de
civilité et la caractérisation du parler définisse l’ordre social.
Ainsi, nous pouvons
prendre l’exemple d’Arlequin disant : « […] nous discourrons en attendant.
»
montrant alors une ignorance totale de ces règles en invitant Dorante, un
bourgeois, à converser avec lui, un simple valet.
Une interaction donc impossible
au XVIIIe siècle.
De surcroit, le parler des personnages est également un signe
majeur des statuts sociaux.
Les personnages tels que le Compte, Araminte,
Dorante et Mme Argante faisant parti de la (haute) bourgeoisie et même de la
noblesse pour le Comte, utilisent un niveau de langue soutenu.
A l’image des
répliques d’Araminte : « Mes façons ne vous feront point changer de sentiments.
» formulés dans un langage soutenu (auquel elle ne dérogera que quelques fois),
marquent son éducation ainsi que sa courtoisie.
D’un autre côté, Dubois, le valet
d’Araminte, use d’un langage tout à fait différent.
En effet, s’exprime dans un
langage courant et parfois même Dubois dit (acte III, 1) : « Oh ! oui : point
quartier.
Il faut l’achever pendant qu’elle est étourdie […] » s’exprimant à l’aide
d’un vocabulaire militaire sur un ton agressif.
II)
La langue, vecteur de paroles sincères ?
1) La langue de l’aveu
Durant toute la pièce, l’intrigue est autour de l’aveu de sentiments
amoureux, dans un premier temps, ceux de Dorante envers Araminte puis ceux
d’Araminte envers Dorante.
C’est alors qu’à travers de la parole, les révélations
tant attendues se produisent.
Ainsi, à l’acte III, scène 12, Araminte dialogue
avec Dorante et fait allusion au portrait désiré par Dorante, disant : « […]
songez-vous que ce serait avouez que je vous aime ? ».
Alors, par le biais d’une
question rhétorique, Araminte introduit son amour pour Dorante et le confirme
en atténuant son propos, « Et voilà pourtant ce qui m’arrive » dit-elle, avouant
indirectement ses sentiments.
Ensuite, viens l’aveu du stratagème utiliser par
Dubois et Dorante afin de charmer Araminte.
Ce dernier se présente comme une
preuve d’amour : « Voilà, Madame, ce que mon respect, mon amour et mon
caractère ne me permettent de vous cacher.
», et ainsi, elle apporte une
contribution à l’image d’honnête homme qu’il se veut avoir.
De plus, Dorante
dit : « Il n’y a rien de vrai que ma passion » usant de la négation restrictive qui
permet d’appuyer la véracité du propos et d’en atténuer sa fausseté.
Cependant,
l’usage d’un ton hyperbolique, « Je me meurs » dit-il, tout comme son
dédouanement vis-à-vis du recourt au stratagème, où il dit : « […] de l’industrie
d’un domestique », renvoie à un aspect artificiel.
Il est alors difficile de distinguer
la parole sincère de la parole artificielle.
2) Apartés et monologues : la parole vraie
Les répliques des personnages se présentent sous différentes formes,
principalement par le dialogue mais aussi par des apartés et des monologues.
En
effet, l’aparté permet d’éclairer le spectateur sur les intentions, les pensées ou
encore les sentiments des personnages.
Ainsi, à la scène 17 de l’acte II et à la
scène première du 3eme acte, Dubois et Dorante s’entretiennent à l’écart des
autres personnages, « Dans le jardin, vous dis-je ; je vais m’y rendre » dit
Dubois afin d’avoir de l’intimité.
Ensuite, Dorante s’exprime à propos de son
dernier échange avec Araminte : « Que j’ai souffert dans ce dernier entretien !
[…] », il se confesse alors à Dubois, appuyant sur la réalité de ses sentiments
amoureux.
En outre, le monologue permet également d’informer le spectateur
sur les enjeux de la pièce, à l’image de la scène 14 du 2 ème acte dans lequel
Marton demande des explications à Dorante : « […] du moins me l’a-t-il....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- FRANCAIS - dissertation site - Ainsi soit-elle (1975), l'auteure féministe Benoîte Groult
- Sujet de dissertation : La Peau de chagrin est un roman fantastique , classé dans les Études philosophiques, et écrit par un écrivain que la tradition classe parmi les réalistes. Comment qualifieriez-vous La Peau de chagrin ?
- Dissertation: Toute politique n'est-elle qu'une lutte pour le pouvoir ?
- LA MÉTHODE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE
- Méthode de la dissertation - conseils Centrale-Supelec