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Dissertation La Fontaine Les Fables

Publié le 27/12/2023

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« L3 Lettres et Arts Diderot 16/20 Très bon travail, réfléchi, construit, et rédigé avec soin, sans précipitation malgré le temps impart i. Votre analyse est cohérente : la discussion sera faite durant le corrigé (intervenez !) Mi-partiel La Fontaine : citation de Patrick Dandrey La Fabrique des fables Dans La Fabrique des fables, Patrick Dandrey étudie l’élaboration esthétique des Fables de La Fontaine selon trois niveaux : la manière, la matière et les effets produits par les fables.

Ainsi dans la dernière partie de son texte il semble s’interroger sur la réception des fables par les lecteurs.

Il écrit « la fable se désigne elle-même, c’est son propre pouvoir qu’elle décrit, l’effet de sa lecture ». Cette assertion de Patrick Dandrey met en lumière plusieurs aspects des Fables de La Fontaine.

D’abord, il fait de la fable un fragment autonome qui fait retour sur lui-même.

Ce repli de la fable sur elle-même fait signe vers l’autoréflexivité des fables et sur la dimension métalittéraire du recueil de La Fontaine.

Ainsi Dandrey semble voir dans les fables une capacité à parler d’elles-mêmes, à évoquer leur propre conception.

Dans un second temps, Dandrey lie cette autoréflexivité de la fable avec le fait qu’elle puisse décrire son propre pouvoir.

Pour l’écrivain, la fable a la possibilité de révéler son propre pouvoir et à le clamer haut et fort.

Les Fables, avant même leur parution, sont conscientes des effets de lectures qu’elles produiront.

Cette thèse de Dandrey est fortement appuyée sur une revendication du fabuliste même, car La Fontaine énonce les effets et le pouvoir de ses fables à plusieurs endroits de son recueil.

Il parle notamment de la fonction didactique des fables qui apparaîit à la fois comme un pouvoir et un effet de lecture. Mais cette thèse de Dandrey fait émerger une problématique.

En effet, si la fable est autoréflexive et si elle donne directement à son lecteur une grille de lecture, il n’y a plus de travail herméneutique.

Selon la conception de Dandrey, la fable se donnerait entièrement et de la manière la plus claire possible à son lecteur en révélant ses propres objectifs et sa propre structure.

Cette manière de considérer la fable semble naïve car elle annihile la position interprétative et critique du lecteur. Nous nous demanderons alors : comment les fables chez La Fontaine mettent-elles en scène leur propre structure et comment l’orientation métalittéraire du recueil agit-elle comme un piège pour le lecteur naïf ? Nous travaillerons dans une première partie la dimension autoréflexive des fables qui apparaissent dans le recueil comme des fragments autonomes qui réfléchissent sur eux-mêmes.

Dans une seconde partie, nous examinerons la double mise en scène du pouvoir de la fable dans le recueil avec d’un côté des effets clairement énoncés et d’autres voilés qui sont destinés à piéger le lecteur non averti. La dimension autoréflexive des fables est voulue et orchestrée par leur auteur même.

La Fontaine dissémine des éléments ayant trait au métalittéraire dans nombre de seces fables.

Ainsi, il fait de la fable un petit fragment autonome qui « se désigne [lui]-même ». La fable est traditionnellement autoréflexive, c’est un genre littéraire qui se prête à l’autoréflexivité en raison de ses caractéristiques propres.

La fable topique se compose en plusieurs parties : le discours/ l’action et la moralité.

C’est par cette dualité qu’on qualifie généralement la fable.

Il faut par ailleurs rappeler que la fable est un type d’apologue c’est-à-dire un petit récit qui tire une morale universelle.

La fable dans ses caractéristiques génériques a pour vocation de mettre en scène une histoire, dans une première partie, et de mener une réflexion sur cette histoire dans une seconde partie.

La morale apportée par la fable est donc la première source d’auto réflexivibilité.

« Le Laboureur et ses Enfants » est une femme fable ésopique que La Fontaine reprend à son compte. Dans la version d’origine, Esope met en scène des enfants ingrats qui ne veulent pas faire le travail que leur demande leur père et en tire la moralité suivante : « cette fable montre que le travail est pour les hommes un trésor.

» Esope nous montre bien que la réflexivité de la fable est antérieure à l’entreprise de La Fontaine.

Pourtant, ce dernier accentue la dimension réflexive de la fable en travaillant le vers grâce à l’ornement.

Ainsi, la moralité chez La Fontaine est plus longue et semble plus élaborée, il écrit : « Mais le père fut sage/ De leur montrer avant sa mort /Que le travail est un trésor.

» La rime fait partie du travail ornemental de La Fontaine et participe contribue à renforcer la capacité autoréflexive des fables car la moralité n’apparaîit plus, comme chez Esope, dans une sanction sèche mais dans une continuité narrative plaisante.

L’autoréflexivité est amenée avec fluidité.

La Fontaine s’empare alors de l’apologue et en décuple la capacité qu’il avait déjà à produire une réflexion sur lui-même. La Fontaine travaille une autre forme d’autoréflexivité à l’intérieur de ses fables, qui a trait au domaine métalittéraire.

La question de l’imitation est au cœur de la poétique de La Fontaine et est un sujet qu’il aborde dans une de ses fables : « Le Geai paré des plumes du Paon ».

Dans cette fable, La Fontaine met en scène un Geai, oiseau peu noble, voire vulgaire, qui vole le plumage du Paon afin de l’imiter.

Mais le Geai n’est pas bon imitateur et se fait repérer par les autres Paons.

Cette fable étudie très clairement la question du plagiat et de l’imitation, le Geai n’est pas oiseau assez noble pour pouvoir imiter le Paon, oiseau royal et noble par excellence.

La dimension métalittéraire est donc très claire mais La Fontaine s’amuse à la renforcer.

Par exemple, il utilise le participe passé « paré » qui fait signe vers la parure ou l’ornement qui est travaillé par La Fontaine dans son recueil.

Il va même jusqu’à dire qu’il a plusieurs « Geais à deux pieds » afin d’accentuer la filiation entre le geai et l’homme.

Il termine sa fable par une sentence ironique « Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui : /Ce ne sont pas là mes affaires ».

Il dit que ce ne sont pas ses affaires alors qu’il base fonde tout son recueil sur l’imitation des Anciens.

C’est une autre dimension de l’autoréflexivité qui est travaillée ici par la Fontaine, il met en scène son travail et s’interroge, à l’intérieur de son recueil, sur les contradictions internes de son entreprise.

Le texte réfléchit sur sa propre conception, ses propres moyens de création et sur la question de la réappropriation des modèles anciens. Nous avons vu que La Fontaine extrapole la dimension autoréflexive qui est présente originellement dans les fables.

Il joue avec cette.... »

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